Le Chemin de Fer Miniature de Clécy
Le Chemin de Fer Miniature de Clécy
Transcription :
Clécy c'est la capitale de la Suisse Normande, située dans une très belle partie du département du Calvados, à 35 km au sud de Caen. Si l'on trouve quelques centaines de mètres de rails et un train Decauville pour rouler dessus, à l'entrée du musée, c'est que ce site a abrité une carrière et d'anciens fours à chaux qui étaient alimentés par des wagonnets. Mais l'essentiel, ici, est à l'intérieur. Une maquette de 310 mètres carrés, dont la raison de la présence en ce lieu, ne peut être expliquée que par une chose …
La passion de mon papa, qui a toujours été passionné par les trains depuis sa tendre enfance. Natif du Havre, son père, mon grand-père, l'emmenait voir les quais du Havre avant la guerre de 45. La passion est restée. Agriculteur à Saint-Denis-de-Méré, un petit patelin à 6 kilomètres d'ici, il avait commencé une petite maquette chez nous avec un ami et un voisin, de 11 m², qu'il gardait vraiment pour lui. Papa était agriculteur et producteur de cidre, il avait monté une coopérative cidricole à Clécy sur le lieu même actuel du musée, de la maquette. Les gens venaient acheter du cidre, il s'est dit « je vais montrer une petite maquette pour le montrer aux gens et ça a pris de l'ampleur et ça s'est agrandi progressivement : première maquette de 25 m² il y a 45 ans, après il a agrandi à 60 m², et puis il y a déjà 28 ans, il a reconstruit un bâtiment spécialement pour la grande maquette qui fait maintenant 310 ? m² de surface. C'est moi qui ai repris le flambeau, quand papa a voulu agrandir la grande maquette de 310 m² il 'ma proposé, j'ai arrêté de faire ce que je faisais, j'étais ébéniste de formation, il m'a proposé j'ai dit ok. On a construit le bâtiment spécialement pour la maquette il y a 28 ans, c'était un peu la folie donc on a vraiment reconstruit le bâtiment exprès pour la maquette. Pendant 1 an, 1 an et demi, avant la construction, j'étais en train de monter des maquettes tous les jours je montais des maquettes que je mettais en boîte, en caisse, je préparais. Quand le bâtiment a été fait, en un hiver on a refait tout le décor, on a remonté toutes les montagnes, reposé toutes les voies de chemin de fer, et refait une bonne partie de l'électricité. On complète, ça s'améliore tout le temps. On a uniquement récupéré les maisons, les bâtiments, les trains, le petit matériel, si vous voulez, et on a tout refait entièrement, tout le décor a été refait : les montagnes, la pose des voies, … Il a fallu tout refaire en même temps.
Concernant le matériel roulant, Emmanuel à toujours vu Yves, son papa pratiquer une seule échelle, le Ho, mais pour ce qui est des décors de cette maquette, il en va un peu autrement.
J'ai toujours vu des trains à l'échelle Ho, par contre au niveau des maisons, des bâtiments, on utilise les 3 échelles : on a du Ho au premier plan, du N au second plan et du Z au troisième plan pour pouvoir donner un effet de perspective. Parce que la maquette a quand même par endroits une profondeur de 5,5 m - 6,5 m, voir 11 m dans les angles, cette profondeur permet de donner un effet de perspective.
La maquette de Clécy est l'une des plus grandes d'Europe et sera restée pendant très longtemps sans doute la plus grande de France.
Le bâtiment : 35 m de long, 14 m de large, et par endroit 5,5 m – 6,5 m de profondeur de maquette. Donc bien sûr, il a fallu prévoir tous les accès, parce qu'une maquette d'une telle importance, ce n'est pas le tout de construire, mais après il faut pouvoir entretenir, pour pouvoir améliorer, pour remettre un train sur les rails, si ça déraille, parce que malheureusement de temps en temps ça arrive. Donc il faut prévoir tous les accès : soit des trappes, soit des endroits où on peut marcher sur la maquette, il y a une structure vraiment solide pour pouvoir marcher dessus.
Marcher sur la maquette, c'est un sport auquel Emmanuel doit s'adonner quotidiennement. Chaque matin, avant l'arrivée des premiers visiteurs, il fait ainsi une première tournée d'inspection et de ménage.
C'est un peu le revers de la médaille : l'entretien, le ménage, parce qu'avec le public, le passage, la poussière se déplace un peu partout dans la salle, et c'est plein de petits sujets donc c'est vraiment des petits nids à poussière, donc il faut déplacer chaque petit objet, voiture, personnage, maison, nettoyer les routes, nettoyer les petits véhicules, après dans l'hiver il faut aspirer les montagnes, voire refaire les peintures parce que la poussière c'est vieillissant, il faut entretenir régulièrement.
La période de fermeture aux visiteurs, durant l'hiver, est l'occasion pour Emmanuel de continuer à faire évoluer la maquette, qui chaque année se trouve ainsi dotée de quelques nouveautés
J'essaye de faire évoluer tous les ans. L'année dernière, j'ai refait toute une grande montagne dans l'angle à gauche, qui est au fond derrière les éoliennes, avec un petit train de montagne qui monte. J'avais cassé tout le secteur, et refait toute la montagne en mettant un château qui est le château de Montfort que j'ai récupéré là-bas, c'est un monsieur qui est du Lot, à Castelnau, qui reproduit tous les châteaux du Lot, de par là-bas, en pierre, j'ai trouvé ça parfaitement à l'échelle pour moi, j'ai installé ça l'hiver dernier. Tous les ans, j'essaye de faire des choses nouvelles, l'hiver prochain normalement on va commencer à pouvoir faire bouger du car-system, des véhicules routiers pour pouvoir animer encore plus la maquette. Pour l'instant, ça ne bouge pas encore, c'est vrai que les gens sont frustrés, ils me demandent régulièrement quand les véhicules vont bouger, etc, donc je pense que ça va venir, l'hiver prochain on va attaquer ces choses-là.
La visite de la maquette est guidée.
Il y a une partie qui est guidée : les visiteurs arrivent, je les fait entrer, ils découvrent la maquette un peu tranquillement quelques minutes, et après je les prends en charge, j'explique l'historique, qui a fait la maquette, comment on a construit les montagnes, le nombre de locomotives, de wagons, etc, et j'essaye d'emmener le public avec moi tout autour de la maquette en montrant les petits détails qui vont bouger, parce qu'il y a plein de petits détails qu'on ne voit pas forcément. Quand on rentre, c'est tellement grand qu'on est un peu « wow » et il y a tellement de choses qu'on ne peut pas voir les petits détails qui sont cachés un peu partout. Donc je montre tout ça, et après je pars sous la montagne, je réapparais en hauteur et là je suis au centre et je mets en route toute la maquette : les bruitages de trains, les trains se mettent en route, toutes les petites choses se mettent en route, qui bougent, et à un moment donné je fais la nuit aussi, toutes les petites maisons, tous les lampadaires, tout ça s'éclaire, ça continue à fonctionner. Après, si les gens ont des questions, si les gens veulent discuter avec moi, il n'y a pas de souci, on est ouverts, et il y a toute une collection de trains qui sont en vitrine en arrière-plan, des trains qui datent de 40-50 ans, du début de la collection, et les gens peuvent venir admirer.
Des trains qui sont mis à rude épreuve sur une maquette de cette dimension. 510 mètres de voies, 70 aiguillages, 18 tunnels sont ainsi à franchir sur l'ensemble du réseau. Emmanuel estime que chacune des locomotives avale ainsi au cours d'une saison plus de 1000 km. Autant dire que le matériel roulant est très régulièrement renouvelé. La collection compte 270 locomotives et 450 wagons. Mais la maquette ce sont aussi 650 bâtiments, 1250 véhicules routiers, et une foule de personnage, que l'animateur du site à renoncé à dénombrer. A tel point qu'il reconnaît bien volontiers, que petit à petit, ce n'est plus forcément le train qui est au centre de la maquette, même s'il en reste une composante essentielle. Le réseau reste exploité en analogique, même si les fils d'Emmanuel, le presse de s'intéresser au digital. Une évolution future peut-être. Mais pour l'heure, la préoccupation du propriétaire des lieux, est plus tournée vers la création de l'animation du réseau routier, et la mise en route d'un car système.
Le Chemin de Fer Miniature de Clécy est ouvert de Pâques à la Toussaint, les dates et horaires de visite sont disponibles sur le site du musée.
La semaine prochaine dans Aiguillages, de Saint-Benoist à Saint-Benoist, le réseau d'exposition du club Ferrovienne, installé près de Poitiers. Une maquette filmée à l'occasion du Salon Haut doubs Miniatures de Valdahon.
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