Le Chemin de Fer des Côtes du Nord
Le Chemin de Fer des Côtes du Nord
Transcription :
Nous sommes dans la Baie de Saint-Brieuc, en 2008 dans un premier temps et c'est Norbert, l'un des membre de l'association qui m'avait reçu à l'époque et présenté les lieux.
Ici on est à Langueux-les-Grèves, sur un terrain communal qui nous est prêté par la mairie de Langueux, ce petit train de voie de 40 que vous avez là, ce sont du matériel que nous avons récupéré dans la région parisienne et de Nantes, ce sont des voies maraîchères. Les baladeuses ont été fabriquées ici, le tramway vient d'être fait à neuf, puisqu'il ne fonctionnait plus, il marche sur batterie, et pour les autres on bricole des moteurs qu'on monte dessus. Là, il y a un moteur de 2 CV sur le rouge, sur le vert c'est un moteur de pompe à eau, et on est en train d'en faire un troisième avec un autre moteur de 2 CV. Ici, il n'y avait rien du tout. C'est une friche, c'était l'ancien briqueterie et nous avons posé tous ces rails depuis qu'on est là, ça va faire une 15 aine d'années.
Il y a combien de mètres de voie, ici ?
A peu près 800 mètres, mais on ne sort pas du terrain, pour l'instant. On voudrait sortir sur l'ancienne plateforme du Chemin de fer des Côtes du Nord, d'ici jusqu'à Cesson.
Parce qu'à côté du matériel que vous avez ici …
Nous avons du matériel dont un OC1 qui est classé monument historique, un OC2, nous avons une locomotive à vapeur qui vient d'Espagne, et nous avons un locotracteur qui est derrière LKM qui fonctionne, qui vient d'Allemagne de l'Est, et nous avons acquit une dernière draisine verte qui est en voie métrique, qui a été transformée, elle était en voie SNCF. On passe notre mercredi après-midi, notre samedi après-midi, notre dimanche après-midi ici. C'est une ancienne briqueterie qu'il y avait ici. D'ailleurs quand on creuse ici, on tombe sur des briques, il y a des briques partout. Alors cette briqueterie, on est passé devant tout à l'heure, le four Hoffmann qu'on voit là, il était envahi par les ronces, et ils ont monté un musée sur la baie de Saint-Brieuc, ce qui se passait dans la baie de Saint-Brieuc, on voit tout à l'intérieur, tout ce qui se passait dans la baie.
Et le musée parle aussi du train.
Il parle du train, il y a une maquette de train magnifique qui a été faite par le Dr Chouteau et il y a un wagon qui a été reconstitué avec une gare, et à l'intérieur du wagon on s'assoit et puis il y a une vidéo projetée sur le dernier voyage.
La briqueterie était desservie par un embranchement, et quelques wagons en voie de 40 centimètres permettaient d'apporter la glaise jusqu'au four et récupérer les produits finis. Aujourd'hui, le petit train de Boutdeville fait le tour du musée et promène un peu plus de 4000 visiteurs par an. Mais la priorité de l'association des Chemins de Fer des Côtes du Nord, reste le travail de préservation qu'elle réalise sur le matériel en voie métrique ayant roulé sur les lignes du département. Et là, entre mes deux visites, les choses se sont compliquées. Les images que vous voyez de l'intérieur du musée n'auraient pas pu être tournées cette année. Le bâtiment principal qui abrite la collection menaçant de s'effondrer, il a du être abandonné par les bénévoles en janvier 2013. Ce qui complique singulièrement les travaux de restauration. A l'époque, nous avions pu accéder aux deux autorails préservés. Un OC2, qui assurait des circulations régulières entre Paimpol et Carhaix, sur lequel il reste pas mal de travaux de restauration à réaliser, et un OC1, classé monument historique, son moteur tourne, et c'est peut être là l'essentiel, mais il reste également beaucoup de travail pour le remettre en état de circulation. Un ancien wagon à grains à été transformé en voiture voyageur par les jeunes de l'association avec le concours des élèves du Lycée Freycisset de Saint-Brieuc. Et puis enfin, la draisine, ex Chemin de Fer des Côtes du Nord, que l'on peut régulièrement voir circuler sur le site de l'association, notamment pour les journées du patrimoine, ou en Baie de Somme, lors des différentes fêtes de la vapeur. C'était encore le cas en 2013, ou on l'a vu évoluer entre deux circulations régulières, dans les emprises de la gare du Crotoy.
En attendant la remise en état de leur bâtiment principal, ou sa reconstruction, des opérations qui sont rendues compliquées par le fait que le site de Langueux les Grèves est inscrit à l'intérieur d'un périmètre Natura 2000 qui vise à protéger l'environnement dans la Baie de Saint-Brieuc, les bénévoles ont réussi à aménager un autre hangar ou poursuivre des travaux de restauration. Le rythme des opérations est nécessairement moins soutenu, mais bénéficie notamment à cet ancien wagon, abandonné en 1947, transformé en habitation, puis squatté pendant une 20aine d'année, qui à partir de plans d'époque est en train de revenir à la vie.
En 2014, parmi les bénévoles fidèles, Norbert était toujours présent et actif. Mais c'est Nicole Lozach, la présidente des Chemins de Fer des Côtes du Nord que j'ai rencontré. Nous nous sommes installés à bord de voitures Suisses dont l'association venait de faire l'acquisition. Dans un but très précis, celui de faire aboutir un projet qu'elle porte à bout de bras depuis de nombreuses années déjà. Réussir à reposer quelques kilomètres de rails sur l'ancienne plateforme de la ligne Saint-Brieuc/Montcontour qui passent juste à quelques mètres de là.
On a remorqué, et d'autres avant moi, qu'il y avait un attachement des habitants du département qui est vraiment très fort pour cet ancien réseau, et on le voit constamment avec les visiteurs qui viennent ici et qui, quand ils peuvent visiter nos expositions, sont très attachés à retrouver les coins qu'ils ont connus : la gare qu'ils prenaient pour aller au marché, pour aller à l'école ou pour les Briochins, descendre à la plage soit à Plérin soit ailleurs, à Binic ou autre.
De cet ancien réseau, l'un des plus importants chemin de fer secondaire de France, ayant compté jusqu'à 452 km de voies à son apogée, il ne resterait malheureusement plus grand chose, sans le travail inlassable de collecte de l'association des Chemins de Fer des Côtes du Nord.
Il ne reste rien. Il reste des ouvrages d'art d'Arel de la Noé, bien sûr, quelques-uns encore, ceux qui n'ont pas été démoli, mais enfin il y en a encore beaucoup, c'est dommage que les plus beaux soient partis. Il reste quelques gares, mais très peu, un ou deux châteaux d'eau, il n'y a plus rien, quoi. Et nous avons la chance d'avoir trois voitures restaurées, trois voitures authentiques que nous avons récupérées récemment.
Quand à la ligne touristique, ça voie est toute tracée.
On partirait donc de Boutdeville, on suivrait l'ancienne voie ferrée qui est devenue aujourd'hui un chemin de randonnée, le GR34, donc on monterait à Cesson, à Faubourg de Saint-Brieuc, et on redescendrait sur le port du Légué, utilisant une voie qui existe, qui desservait le port du Légué depuis la gare de Saint-Brieuc et qu'on retrouverait à Cesson, et la descente sur le Légué est absolument magnifique. Il y a beaucoup d'activités qui se sont développées, cette partie de la ville a été entièrement rénovée, il y a beaucoup de projets, et donc ça aurait un intérêt disons pour la découverte de ce paysage assez fabuleux.
Sans compter que le parcours qui représenterait 6 km et demie, emprunterait 5 ouvrages d'art construits par Arel de la Noé, et que leur réutilisation par un train touristique les mettrait durablement à l'abri d'une possible destruction. Dans un premier temps, les voyageurs seraient transportés à bord de ces voitures Suisses dont le Chemin de Fer des Côtes du Nord vient de faire l'acquisition, en attendant la fin de la remise en état des trois voitures originaires du réseau, dont la restauration est en cours.
Pour ne rien vous cacher, le projet de repose de la voie peine à avancer, même si Nicole Lozach croit fermement et avec raison à l'impact touristique et économique d'un chemin de fer touristique, sur son environnement. Les obstacles sont bien sur financiers, l'heure est plutôt aux économies drastiques chez les collectivités concernées, mais aussi écologique. Des défenseurs de l'environnement s'opposent à la remise en circulation d'un train touristique sur un site sensible, même si de nombreux exemples en France et ailleurs, sont là pour prouver que faune, flore, oiseaux migrateurs, Vtt et autres randonneurs peuvent parfaitement coexister avec une ligne de chemin de fer touristique.
En attendant de voir ce projet se concrétiser, l'association des Chemins de Fer des Côtes du Nord reste particulièrement active sur le front de l'édition, de livres et de DVD, une de ces toutes dernières publications raconte l'épopée de l'arrivée du Train en Bretagne et à Saint-Brieuc en particulier, et revient sur les ouvrages d'art construits par Arel de la Noé.Vous retrouverez ce DVD sur le site de l'association dont le lien s'inscrit en bas de cet écran.
La semaine prochaine dans Aiguillages, le réseau de Raymond Julien, une maquette à l'échelle 0, que j'ai pu visiter l'été dernier après vous avoir présenté dans Aiguillages, quelques images qui avaient été tournées par Raymond Julien lui même.
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