Mini-inventaire
du patrimoine ferroviaire
Mini-inventaire du patrimoine ferroviaire
Transcription :
Je voudrais vous proposer aujourd’hui de contribuer à un projet qui me tient à coeur. Quand j’ai créé cette chaîne c’était avec la ferme volonté de faire venir au train le plus grand nombre possible d’entre vous et l’un des moyens de le faire a été de vous présenter régulièrement des reportages pour mettre en avant les initiatives d’institutions, d’associations ou de particuliers dans le domaine de la préservation du patrimoine ferroviaire, tout ceci dans l’idée de constituer peu à peu un inventaire le plus complet possible de ce qui pouvait se faire dans ce domaine. Cette motivation est toujours présente, les moyens d’atteindre cet objectif ont même été élargis, il existe maintenant une base de données de ces ressources que vous pouvez consulter sur le net, et un livre le Guide du Tourisme et des Loisirs Ferroviaires, unique en son genre, qui va faire l’objet d’une toute prochaine mise à jour. Et c’est là que vous allez pouvoir entrer en jeu.
Je vous explique comment, et dresse au passage un mini état des lieux du patrimoine ferroviaire dans notre pays. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !
Que deviennent les trains une fois que leur carrière est terminée sur le réseau ferré national ? Ils sont parfois vendus à l’étranger, mais le plus souvent désossés par des ferrailleurs. Seul un très petit nombre de matériels roulants échappe à ce funeste destin, étant récupéré par des particuliers ou des associations dans le but d’être sauvegardé, remis en état, et parfois en circulation sur des lignes touristiques. D’autres rejoignent les collections de musées. Quelques uns finissent en pots de fleur près d’une gare ou sur un rond point.
la première chose qui surprend quand on commence à s’intéresser à ce domaine, c’est que ce ne sont pas des entreprises ferroviaires ou des institutions qui les premiers ont lancé le mouvement de la préservation, mais le plus souvent des particuliers.
L’élément déclencheur sera la disparition annoncée de la traction vapeur à la fin des années 60. Les mieux placés pour en prendre conscience seront les cheminots eux-même. Comprenant qu’une époque était vouée à disparaître assez rapidement et qu’il n’en resterait très probablement assez prochainement aucune trace, certains d’entre-eux ce sont mis à collectionner des objets désormais inutilisés qui allaient partir à la ferraille et ont commencé à les stocker chez eux. Ils sont nombreux à avoir ainsi créé de petits musées installés parfois à domicile, ou dans des locaux de leur commune se constituant au passage en association. Citons à titre d’exemple quelques-uns de ceux qui ont fait l’objet d’un reportage sur cette chaîne, le Musée du cheminot d’Ambérieu-en-Bugey dans l’Ain, le musée Lorrain des cheminots à Rettel, celui du Rail de Dinan en Bretagne, ou encore du Cheminot Veynois à Veynes dans les Hautes-Alpes.
Autre surprise, des particuliers ont pu racheter des locomotives ou des autorails, comme vous et moi aurions acheté pu une voiture.
Beaucoup de petites qui prenaient leur retraite ou dont les lignes fermaient, leur seul horizon étant désormais la casse, certaines qui roulaient sur des chemins de fer à voie métrique ou sur des sites industriels équipés de réseaux souvent en voie de 60 cm, parfois dans des écartements plus rarement utilisés. Ces initiatives ont conduit à la création de bon nombre des trains touristiques que l’on peut emprunter aujourd’hui encore. L’un des pionniers en la matière à été le Mastrou, qui est devenu depuis le Train de l’Ardèche. Mais on pourrait aussi citer dans cet esprit le Chemin de fer de la Baie de Somme, ou encore parmi les derniers nés, le train à vapeur du Beauvaisis qui exploite une ligne au départ de Crèvecoeur le grand dans l’Oise.
Mais plus surprenant encore, des passionnés n’ont pas hésité à racheter à la SNCF de très grosses locomotives à vapeur.
Les plus connues sont la 241P17 du Creusot, la 231 G 558 basée à Sotteville les Rouen, la 141 R 420 du Train à Vapeur d’Auvergne, et je pourrais en citer d’autres bien sur. De nombreuses machines ont été recueillies par l’AJECTA à Longueville dans la région parisienne, je profite de l’occasion qui m’est offerte pour vous signaler qu’un grand festival vapeur comme il n’y en a plus eu depuis bien longtemps est en préparation pour le week-end prolongé du 6 au 8 mai. Une 10aine de locomotives à vapeur seront rassemblées là-bas, venant de toute la France, aux côtés d’autres matériels historiques. Enfin plusieurs de ces très grosses machines sont en cours de restauration depuis de nombreuses années parfois, car ces chantiers sont titanesques et fort coûteux. Citons-en là encore quelques-unes que vous avez pu voir dans Aiguillages. A Oignies, le Centre de la Mine et du Chemin de Fer s’attache à redonner vie à la 231 C 78, une locomotive ayant roulé pour la Compagnie du Nord puis la SNCF, à Toulouse, la 241 P9, à Saint-Pierre des Corps près de Tours, la 231 E 41, sur ces machines, il reste à priori quelques années de travail avant que l’on ne puisse espérer les voir prendre la tête de trains spéciaux. Là encore, il ne s’agit pas d’être exhaustif, mais de vous donner en exemples quelques unes des machines dont j’ai eu l’occasion de vous parler au cours d’un reportage diffusé sur cette chaîne.
Et quand est-il de la préservation du matériel roulant par la SNCF elle-même ?
Il y a bien évidemment la Cité du Train de Mulhouse, mais il faut bien l’avouer, ça a été un peu compliqué. Dans les années 50/60, la SNCF a comme priorité absolue de moderniser les chemins de fer français, et cela passe par le remplacement des locomotives à vapeur par des locomotives diesels ou électriques le temps d’équiper en caténaire au moins les plus grandes lignes du réseau. L’une des difficultés est de faire accepter cette évolution aux cheminots. Ceux qui chauffent ou conduisent des locomotives à vapeur ne sont pas toujours convaincus du bien fondé du changement de mode de traction, et puis prendre les manettes de ces nouvelles locomotives suppose de repasser par une longue période de formation. Chauffeur et mécanicien doivent apprendre à se familiariser avec l’électricité et une conduite qui n’a plus rien à voir avec ce qu’ils connaissaient. A commencer par le fait qu'elle se pratique en solo, et non plus en duo. La SNCF cherche donc à faire au plus vite, tout en évitant de développer toute forme de nostalgie qui conduirait à ralentir ce qu’elle estime être la nécessaire marche du progrès. En son sein, des cheminots sensibles néanmoins à la notion de patrimoine parviennent à stocker en vue de les sauvegarder, plusieurs locomotives, notamment au dépôt de Châtenoy-le-Royal près de Châlon-sur-Saône qui vient d’être désaffecté. L’idée de créer un musée sur place ou ailleurs fait alors son chemin.
Ce sera finalement la ville de Mulhouse qui sera choisie.
La collection est dans un premier temps installée dans la rotonde du dépôt nord de la ville. Cet embryon de musée est inauguré le 3 juillet 1971. Pendant qu’il accueille ses premiers visiteurs, un nouveau site est en cours d’aménagement. Il sera quand à lui inauguré 5 ans plus tard, le 19 juin 1976. Différents agrandissements seront réalisés par la suite avant que le musée ne vive une profonde transformation. Renommé Cité du Train en 2004, une scénographie est créée pour faire vivre au visiteur non plus la simple traversée des allées d’un musée, mais celle d’un parcours spectacle, avant que le site ne rentre dans une seconde phase de modernisation conduisant à transformer l’un des halls d’exposition, en Quais de l’histoire. En 2021, la Cité du Train a fêté ses 50 ans. En 2022, elle a accueilli la motrice n°325 du TGV Atlantique détentrice de deux records du monde de vitesse sur rail en 1989 et 1990, atteignant 482,4 puis 515,3 km/h. Après ces multiples agrandissements, La Cité du Train de Mulhouse est le plus grand musée européen consacré aux chemins de fer.
Seul souci, cette collection est parfaitement statique. Heureusement pour voir rouler des trains historiques, on peut compter sur une bonne centaine d’associations oeuvrant dans l’hexagone dans le domaine de la restauration du patrimoine ferroviaire.
Vous en trouverez une grande partie sur le site de l’UNECTO et vous pourrez constater que l’éventail des modes d’exploitation est très large, même si tous les exploitants de chemins de fer touristiques ne sont pas adhérents à cette association. Selon elle 1200 km de voies ferrées sont exploitées en France par des trains touristiques, et leur nombre représente le quart de ceux qui sont recensés dans toute l’Europe, ce qui est quand même pas mal. Quand au nombre de voyageurs transportés, il se rapprocherait des 4 millions annuels, ce qui placerait les trains touristiques à la 4 ème place des monuments les plus visités de France, derrière le Musée du Louvre, Le château de Versailles et La Tour Eiffel. On ne peut pas dire que les trains même touristique ne fassent pas recette.
Je vous ai parlé en début de vidéo de vous impliquer dans un projet qui me tient à coeur, alors, il est temps d’y venir.
Vous connaissez peut-être l’existence de mon Guide du Tourisme et des Loisirs Ferroviaires. C’est un livre qui vous invite à redécouvrir la France en prenant le train tout en recensant plus de 700 suggestions de visites à thème ferroviaire à faire en chemin. Et bien ce livre va faire l’objet d’une mise à jour et je voudrais vous inviter à y prendre part. Si vous l’avez en votre possession, vous pouvez commencer par vérifier que parmi les sites que vous connaissez il n’y en a pas qui aient été oubliés. Pour rappel le but est de parvenir à recenser les dessertes ferroviaires régulières qui présentent un fort intérêt touristique, ce sont les lignes exploitées par la SNCF comme le Mont-Blanc Express, le train jaune ou la ligne des Cévennes, qui outre le service régulier qu’elles offrent à ceux qui les empruntent, méritent d’être prises pour y faire simplement du tourisme. Les trains touristiques, les vélorails, les funiculaires, les trains à crémaillère, les mini-trains, qui sont ces trains sur lesquels ont peu s’installer à califourchon, les petits trains qui roulent souvent dans des parcs pour le plus grand bonheur des enfants, les trains de jardin, mais aussi les musées qu’ils soient associatifs ou privés pour peu que ces derniers soient ouverts au public, au moins une fois par mois, les associations préservant des bâtiments ou du matériel ferroviaire, les sites ferroviaires qui valent le coup d’oeil, comme d’anciennes gares, des viaducs ou autres ouvrages d’art, ou encore les hébergements ou lieux de restauration insolite qui ont été installés dans des gares ou dans d’anciennes voitures voyageurs, voire des wagons et enfin les réseaux de trains miniatures.
ça c’est pour les catégories qui existaient déjà mais dont les informations vont être mises à jour et complétées si nécessaire, mais pour la prochaine édition, j’envisage deux nouvelles catégories que vous pourrez sans doute m’aider à alimenter.
Pour la première je voudrais dresser un état des lieux des locomotives qui roulent sur le réseau ferré national ou sont susceptibles de pouvoir le faire prochainement. Celles qui sont en ordre de marche, mais aussi celles qui sont en cours de révision, qui préparent le passage de leur agrément ou dont les perspectives de retour sur les rails existent mais dans quelques années seulement. Pour la deuxième, je voudrais recenser un type de locomotives auxquelles il me semble que l’on s’intéresse beaucoup moins, ce sont celles qui trônent sur des rond-points ou parfois près des gares, et que l’on appelle les pots de fleur.
Si vous n’avez pas entre vos mains mon Guide du Tourisme et des Loisirs Ferroviaires, rien n’est perdu, vous pourrez vérifier sur le site web d’Aiguillages si tel ou tel site y est bien référencé, je vous explique comment.
Rendez-vous sur le site www.aiguillages.eu à la rubrique Guide. En descendant un peu dans la page, vous trouverez un moteur de recherche dans lequel vous pouvez saisir le nom d’une commune ou son code postal et lancer une recherche autour de ce lieu à la distance que vous souhaitez. Vous pouvez si vous le voulez limiter votre recherche à un type de site, vous retrouverez dans la liste les catégories que j’ai énumérées tout à l’heure. Vous lancez votre recherche et si elle est fructueuse, vous obtenez la liste des sites correspondants à vos critères de recherche.
Petite précision concernant le modélisme ferroviaire.
Les clubs de modélisme ferroviaires ne sont pas pour des questions de place pour l’heure présents dans l’édition papier du Guide du Tourisme et des Loisirs Ferroviaires, sauf s’ils présentent un réseau ouvert au public de façon régulière, mais ils le sont dans la base de données que je mets régulièrement à jour sur le site d’Aiguillages, et que vous pouvez consulter à la rubrique Guide. Donc, si l’un de ces clubs manque à l’appel dans ce référencement, vous pouvez tout à fait me le signaler également.
Si vous voulez faire au plus simple, vous pouvez me signaler en commentaires sous cette vidéo les sites que vous pensez manquants. Mais attention, ne mettez pas de liens, la plupart du temps Youtube supprime les commentaires qui en contiennent. Normalement, je n’ai pas oublié les grands noms du secteur, mais il est possible que des associations moins connues, voire que des particuliers qui par exemple ouvrent les portes de leurs petits musées au public manquent à l’appel. Je ne suis pas sur non plus de connaître toutes les gares et autres bâtiments ferroviaires qui ont pu être repris pour être transformés en lieux d’hébergement ou de restauration, ou autre d’ailleurs, alors n’hésitez pas à les porter à ma connaissances s’ils ne figurent pas déjà dans le guide, et pour mémoire, j’aimerais aussi que l’on crée ensemble une liste des locomotives pots de fleur et dans cette catégorie là tout reste à faire. Autre possibilité, pour me contacter et me signaler des sites, en particulier si vous voulez partager des liens, vous pouvez m’adresser un mail sur une adresse dédiée à ce projet, ça sera plus simple pour moi en termes d’exploitation des informations par la suite, l’adresse est guide@aiguillages.eu Si vous n’avez pas encore votre exemplaire papier du guide, je vous rappel que vous pouvez vous le procurer sur le site d’aiguillages à la rubrique Aiguilloshop, et qu’il y est vendu au profit de la production des reportages que vous pouvez regarder sur cette chaîne, et enfin qu’en passant par ce biais, vous pouvez me demander de vous en envoyer un exemplaire dédicacé. J’attends avec intérêt et impatience vos retours et vous retrouve la semaine prochaine pour partager avec vous de nouvelles découvertes ferroviaires.
L'Ajecta
Un jour au poste d'aiguillage de Mâcon
Le Musée du Chemin de Fer des 3 Vallées
La ligne Sathonay-Trévoux
c'est fini !
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