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Le Tortillard Circuit en 7 pouces 1/4 à Plaine

Le Tortillard

Circuit en 7 pouces 1/4 à Plaine

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Le Tortillard Circuit en 7 pouces 1/4 à Plaine

Transcription :

C'est sans doute l'un des plus intéressants, mais pourtant l'un des moins connus des circuits de trains de jardin en 7 pouces ¼, le Tortillard auquel je vous propose de rendre visite aujourd'hui, n'est accessible au public qu'une fois par an, à l'occasion de journée Portes Ouvertes organisées par son propriétaire. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages.

Nous voici en Alsace, à Plaine, dans le département du Bas-Rhin, mais à la limite de celui des Vosges. A l'origine, le Tortillard, ce n'était qu'un modeste circuit de train à l'écartement de 7 pouces ¼, qui faisait sagement le tour de la maison de son propriétaire. Mais comme ce n'est pas la place qui manque dans cette région, il est vite devenu l'un des plus grands circuits de train de jardin en France, son propriétaire étant parti à la conquête des terrains situés autour de sa maison, et aussi l'un des plus apprécié des vaporistes, car pour le parcourir, il faut s'affranchir d'un dénivelé de 15 mètres entre la gare du haut et celle du bas. Sa longueur atteint aujourd'hui le kilomètre 700, mais des travaux sont d’ores et déjà en cours pour agrandir encore le circuit et dépasser les 2 km de voie. Ces travaux sont réalisés par la petite équipe de l'association Le Tortillard, et pour les financer le circuit est ouvert une fois par an au public. C'est alors l'occasion d'une véritable fête champêtre, à laquelle participent volontiers les familles des environs. On y vient pique-niquer, s'installer sur la pelouse pour prendre un bain de soleil. Bon, pas vraiment cette année. En 2017, la date des journées portes ouvertes qui se déroulaient habituellement pour le 15 août ont été déplacées au début du mois de juillet. Mauvaise pioche, le temps en ce début d'été s'est révélé exécrable, plus particulièrement à ces dates-là, ou un week-end de pluie à succédé à une belle semaine ensoleillée. Rageant, pour les organisateurs, même si ce temps se prête particulièrement bien à produire de très beaux panaches de fumée. La traditionnelle nocturne du samedi soir, ou des trains circulent à la lueur de leurs lanternes a même dû être annulée, en raison de trombes d'eau. Le dimanche, sans que les conditions météo soient redevenues exceptionnelles, les circulations ont néanmoins pu reprendre.

La construction de ce réseau, on la doit à un passionné particulièrement prolifique, qui ne voulait pas se contenter du circuit de train de M tout le monde.

Le train tout court, je suis tombé dedans quand j’étais petit, le petit, Ho, Hoe, ça devenait de plus en plus petit donc je suis passé à l’échelle au-dessus.

C'est à l'école, ou il étudie la productique, que le déclic s'est déclenché. L'apprentissage de l'usinage le motive à joindre l'utile à l'agréable et à construire ses premières locomotives comme une mise en pratique de l'enseignement reçu. Un peu plus tard, Nicolas construit un premier circuit pour faire circuler ses locomotives autour de sa maison, et il y a 20 ans, il se lance dans la construction de ce grand circuit. Comme le projet commence à prendre de l'ampleur, l'association Le Tortillard est créée il y 8 ans.

Le projet, au départ, c’était un petit bout de chemin de fer dans le jardin, ça faisait 150 mètres, et puis le jardin s’est agrandi du coup le réseau s’est agrandi, et maintenant on se retrouve avec un réseau d’à peu près 1700 mètres avec deux gares, des voies de garage et tout d’un vrai chemin de fer.

Le réseau d'ailleurs s'inspire d'un vrai chemin de fer. Pas un tortillard qui aurait pu circuler dans la région, non, Nicolas est allé chercher un tout petit peu plus loin, en Afrique du Sud.

L’inspiration, c’est les chemins de fer d’Afrique du Sud, particulièrement la ligne d’Aventure la plus grande ligne en voie de 2 pieds exploitée en Afrique. C’est un peu tiré de là parce que ce qui est génial sur cette ligne c’est que c’est une ligne à voie étroite mais qui a tous les aménagements possibles des grandes lignes, donc on retrouve des plaques tournantes, des dépôts immenses, châteaux d’eau, etc.

On retrouve l'influence de cette ligne, notamment au travers des noms de lieux évoqués, et aussi des équipements installés sur le circuit. Une plaque tournante, deux triangles, une grosse vingtaine d'aiguilles, une boucle de retournement, 2 gares, une en haut et une en bas, et entre les deux une section de ligne à voie unique. De quoi vraiment s'amuser et se faire plaisir. Mais pour autant, deux personnes, un chef de gare en bas, et un autre en haut suffisent à organiser le trafic.

Christophe vient précisément de renvoyer l'ensemble des convois vers la gare du bas, et après l'effervescence de la gestion du trafic sur les voies dont il a la responsabilité, il bénéficie de quelques minutes plus au calme.

Mon rôle aujourd’hui, c’est de gérer la circulation des trains dans la partie haute de la gare, c’est-à-dire que je dois faire en sorte que les trains puissent se croiser sans souci, puissent refaire le plein en charbon et en eau s’ils en ont besoin, donc pour ce faire je les aiguille sur la bonne voie et je fais en sorte d’attendre que tous les trains soient montés avant d’en faire descendre d’autres.

En ce jour de portes ouvertes, ce sont 6 trains qui sont mis en ligne sur le circuit. En raison de la présence d'une section à voie unique, ils circulent en convois les uns derrière les autres. Il convient de faire en sorte bien sûr qu'ils ne se retrouvent pas nez à nez.

Mon collègue me dit quand les trains partent, il me dit combien de trains partent et surtout quelle est la dernière locomotive à partir, comme ça il n’y a pas d’erreur possible, et quand tous les trains sont arrivés en haut, je les fais redescendre après avoir prévenu mon collègue du bas et qui je dis aussi quand le dernier train est parti, et surtout qui c’est.

Un autre moyen d'assurer la sécurité sur le réseau repose sur les aiguilles dont le positionnement est associé à un système de signalisation lumineuse. Avant de s'engager sur la section à voie unique, les trains doivent attendre l'ouverture du signal qui ne se fait qu'après l'arrivée de tous les convois à destination. C'est le chef de gare de la station du bas qui provoque cette ouverture en manœuvrant les aiguilles, une fois que tous les trains annoncés par son homologue de la gare du haut ont bien été réceptionné chez lui.

Le Tortillard est une petite association dont tous les membres ne sont pas propriétaires d'une locomotive. Par conséquent pour assurer la circulation de suffisamment de convois pour transporter le public au cours de ces journées, elle fait appel à des collègues venus d'autres circuits, avec leur propre matériel. Cette année Jean-Claude Labrot était venu pour l'occasion de Portes-les-Valence, Jean Benard de Pithiviers, d'autres amateurs sont arrivés de Pully, près de Lausanne en Suisse, ou encore d'Allemagne, ce qui en dit long sur l'attractivité de ce circuit.

Marcel Shultz, vient du nord de Strasbourg, c'est à dire quasiment en voisin. Il est ce que l'on pourrait appeler, un serial constructeur de locomotives à vapeur en 5 et 7 pouces ¼.

Je viens d’Ergersheim, c’est au nord de Strasbourg, je construis des locomotives, ça va faire près de 30 ans que j’en construis, c’est ma septième locomotive, j’en ai douze, j’ai un camion à vapeur échelle ½, j’ai un tracteur au tiers et j’ai une voiture à vapeur échelle 1.

Comme Marcel ne possède pas de réseau chez lui, eh bien, il va rouler chez les autres en France et en Allemagne, et notamment ici, sur le circuit de son ami Nicolas.

C’est un circuit qui est magnifique, assez grand, et ce qui est particulier là-dessus c’est la montée qu’il a, le dénivelé ça doit être dans les 12 mètres de dénivelé du haut jusqu’en bas, c’est ça qui est vraiment fantastique pour rouler là-dessus. On entend vraiment la locomotive qui travaille, c’est quelque chose de bien. Il faut bien connaître sa machine, il faut être bon en conduite et en chauffe.

Parmi les 12 locomotives qu'il possède, Marcel a dû en choisir une pour venir rouler ce jour.

Celle-là je l’ai choisie, c’est une locomotive qu’on voit assez rarement c’est la Waldenburg, une locomotive suisse qui a été construite à Winterthour, elle est à ‘l’échelle 3,75, une très bonne proportion pour rouler ici, une bonne puissance et assez facile à transporter. Elle fait 260 kilos, c’est raisonnable !

Marcel a encore 3 locomotives en cours de construction pratiquement terminées, 1 en 5 pouces et 2 en 71/4, on devrait par conséquent le voir venir rouler prochainement avec ce nouveau matériel sur le circuit du Tortillard.

Ce n'est pas la place qui manquait pour installer un circuit ici, pour autant, la conception du réseau a été pensée pour optimiser l'espace occupé.

Il a été réfléchi de manière à pouvoir avoir une grande gare, pour pouvoir rentrer pas mal de trains d’affilé, une à chaque bout. Et après, de pouvoir avoir également beaucoup de trains qui circulent en même temps sur la voie unique. En plus, avec le dénivelé il a fallu bien réfléchir à calculer les rampes etc. pour ne pas dépasser un certain pourcentage donc c’était pas mal de travaux de géomètre, etc. pour faire tout ça.

Un circuit dont la configuration va être modifiée dans les prochains mois, car il va continuer de s'agrandir pour dépasser la longueur totale de 2 km de voie, et fluidifier le trafic, en supprimant la section à voie unique.

On a comme projet de supprimer la voie unique afin de pouvoir faire des boucles et de pouvoir tourner plus librement, on va avoir d’ici deux ans une autre extension d’à peu près 300-350 mètres qui va permettre d’avoir une circulation constante.

Parmi les différentes locomotives qu'il a construites, Nicolas a fait rouler ce jour une Mallet Orenstein et Koppel, au 1/3, comme la plupart des locomotives qui circulent sur le réseau. Nicolas a construit deux locomotives à vapeur, deux autres sont en cours, mais aussi des locotracteurs thermiques et un ensemble de déneigement pour circuler l'hiver. Car sur ce versant bien exposé du massif Vosgien, à 500 mètres d'altitude, la hauteur de neige peut atteindre certains hivers, les 50 cm.

Pour le plaisir des yeux également, le Tortillard dispose d'un joli parc de wagons marchandises. Des lorries à bois, une partie reproduisant du matériel du chemin de fer voisin d'Abreschwiller, l'autre des chemins de fer d'Afrique du sud, une grue sur rail, des wagons citernes, un canon sur rail. Le tout n'a pas pu être sorti ce week-end-là, en raison des conditions météo.


La pluie qui a conduit les membres de l'association du Tortillard à proposer exceptionnellement cette année un deuxième week-end de journées portes ouvertes en cette rentrée de septembre.
Maintenant que l'on connait le chemin, c'est promis, je vous tiendrais au courant par d'autres reportages de l'évolution du circuit de Plaine.

La semaine prochaine dans Aiguillages, l'exposition incontournable de cet automne, le Ramma à Sedan.

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