Le Tramway du Mont-Blanc
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Le Tramway du Mont-Blanc à l'échelle 0
Transcription :
Atteindre un sommet et pas n'importe lequel, le Mont-Blanc, à bord d'un tramway, tel était le rêve de quelques entrepreneurs du siècle dernier, qui ont construit la voie du TMB. Si la guerre de 14 a mis un terme à l'aventure, en limitant la longueur la ligne à la portion Saint-Gervais le Fayet - Le Nid d'Aigle, celle-ci est encore exploitée de nos jours et des modélistes savoyards l'ont reproduit à l'échelle 0.
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Le Trawmay du Mont-Blanc part à l'assault du célèbre massif depuis sa base de Saint-Gervais Le-Fayet en Haute-Savoie, tout près de la gare SNCF. En un peu plus de 12 km, il gagne pas loin de 2000 mètres d'altitude. C'est le chemin de fer le plus haut de France. Son mode de traction est l'électricité, sa voie métrique, et à crémaillère, car il s'agit de s'accrocher dans les portions du parcours ou les rampes atteignent jusqu'à 24%. Une ligne au combien spectaculaire qui ne pouvait que motiver des modélistes à se lancer dans son évocation. Ceux de l'Amicale du Petit Train d'Anemasse-Sixt installés dans la commune de Viuz en Sallaz, à une 40 aine de km de là, se sont lancé dans la création d'un réseau pour l'évoquer. Pour restituer à l'échelle la grandeur des sites, et surtout le dénivelé, ce réseau présente l'originalité de partir du sol pour atteindre le plafond, ce qui doit être une caractéristique assez unique parmi toutes les maquettes ferroviaires existantes. Bien sûr, il a fallu faire quelques concessions, et pour faire en sorte que le réseau puisse tenir sous le plafond de toutes les salles d'exposition où il est présenté et de celle du club, les dimensions ont été légèrement compressées, mais pour de grandes parties du réseau, le dénivelé est, ramené à l'échelle du 1/43ème, exactement celui qui existe dans la réalité. Le choix du zéro a bien évidemment eu un impact majeur sur la taille de la maquette, et permet d'obtenir ce sentiment de faire face à un paysage grandiose, mieux même, celui d'avoir l'impression d'être tout simplement au bord des voies, dans le paysage, comme le serait un touriste qui se promènerait sur un sentier longeant la voie du TMB. Mais le fait est que curieusement, le projet de ce réseau est parti non pas de l'idée de reproduire une ligne emblématique, mais tout simplement de la construction de la maquette des trois automotrices circulant sur la ligne.
On est partis de caisses d’origine qui sont réalisées en résine et on les a montées d’abord en statique, ensuite on les a peintes et on s’est dit « ce serait quand même fabuleux si on arrivait à réaliser un réseau », alors après une année d’essais, etc., on a trouvé tout le matériel et on s’est tous mis au boulot pour réaliser cette magnifique maquette. Le projet est parti des motrices, si on n’avait pas été en contact avec les trois premières caisses, on n’aurait jamais réalisé ce réseau. La maquette, on a mis 3 ans pour la réaliser, au niveau du décor, des automotrices, etc., mais la mise au point de la crémaillère sur la maquette a nécessité une année de travail pour la mettre au point. Sur le réseau que vous voyez là, la crémaillère est fonctionnelle et sur le rail et sur les automotrices et c’était pas possible autrement parce qu’étant donné la pente, s’il n’y avait pas eu de crémaillère, c’était impossible de monter, il y a certaines pentes comme dans la réalité sur le TMB, jusqu’à 53% sur une période très très courte donc il faut pouvoir grimper, c’était la seule solution. Le réseau est composé de 9 modules d’1m50, il fallait qu’à la jonction de chaque module ça corresponde exactement pour la crémaillère à la crémaillère qui est montée sur la maquette de l’automotrice.
Ces automotrices sont celles qui ont été mises en service à la fin des années 50 après l'électrification de la ligne, et qui assurent aujourd'hui encore le transport des voyageurs. Elles portent chacune un prénom féminin.
Il y a Anne, qui est de couleur bleu et jaune que vous ne voyez pas là sur le réseau, il y a Jeanne, couleur bordeaux, qui vient d’arriver, et il y a la Marie qui est des anciennes couleurs des années 60 en crème et rouge, et maintenant la Marie est en bleu, la Anne est en vert et la Jeanne que vous voyez là, montée sur le réseau, est en bordeaux, comme la réalité. On doit ces prénoms à l’ingénieur d’époque qui avait eu l’idée de créer ces motrices, et cet ingénieur avait 3 filles qui s’appelaient Anne, Jeanne et Marie, voilà pourquoi ces motrices ont été baptisées dans les années 60 quand les motrices ont été mises en route. Actuellement ce sont toujours les mêmes 3 motrices qui sont sur le service, plus un petit diesel pour les travaux.
Le rêve d'atteindre le Mont-Blanc à bord d'un moyen de transport était partagé par de nombreux ingénieurs et hommes d'affaires à la fin du XIXème siècle. Et plusieurs projets furent envisagés. Celui d'un funiculaire qui aurait circulé dans une tranchée creusée sous les glaciers, ou encore celui d'un chemin de fer dont le parcours aurait été complété par un ascenseur menant au sommet. D'autres propositions de chemins de fer au départ de Chamonix, des Houches, ou de Saint-Gervais ont également été élaborées. C'est finalement celle d'un ingénieur des Ponts et Chaussées à la retraite, Henri Duportal qui l'emporte. Il s'agit d'établir un tramway électrique partant du Fayet, passant par Saint-Gervais, le col de Voza et l'Aiguille du Goûter. Ce projet privilégie un parcours à l'air libre et exposé au sud, afin de bénéficier de la fonte des neiges plus précoce sur ce versant du massif. Il est qualifié de "tramway" et fait l'objet d'une demande de concession établie en ce sens, car entre Le Fayet et Saint-Gervais, il emprunte une route départementale et un chemin vicinal.
Les travaux commencent en 1905. En attendant l'électrification de la ligne, ce sont deux locomotives à vapeur qui assurent le transport des matériaux. Le premier tronçon, atteignant le col de la Voza, est ouvert au public en 1909. Le coût des travaux est considérable, et malgré l'affluence des touristes, la trésorerie de la compagnie se trouve dans une situation délicate. L'électrification de la ligne est reportée à plus tard. Le 1er août 1913, son nouveau terminus est situé au nid d'Aigle. Mais, un an plus tard en 1914, la mobilisation générale est décrétée le 2 août. Cet événement marque la fin de l'exploitation de la saison touristique dans le massif du Mont Blanc. Les priorités sont ailleurs.
La période de l'entre-deux guerres verra l'exploitation reprendre peu à peu et l'apparition d'un concurrent potentiel, le téléphérique pousse ses dirigeants à reparler de la modernisation et donc de l'électrification de la ligne. Mais la situation financière de la Compagnie restant plus que difficile, ces projets n'aboutissent pas. Ils ne seront concrétisés que dans les années 50. Pierre Nourry, n industriel Lillois rachète alors l'hôtel du col de la Voza, et pour en assurer le remplissage, investit également dans la société qui exploite le Tramway du Mont-Blanc. Il en reprend même l'essentiel des actions. Grâce à cette augmentation de capital, les travaux d'électrification de la ligne sont entamés et trois automotrices électriques sont commandées. Elles seront baptisées Anne, Marie et Jeanne. Elles assurent encore aujourd'hui les rotations, selon un roulement bien établi, qui est reproduit sur la maquette du Club Des Amis du Chemin de Fer d'Anemasse-Sixt.
Cette maquette fonctionne comme la réalité : dans la réalité du TMB, chaque mécanicien dans les automotrices est relié par radio, nous c’est un système électronique, c’est-à-dire que l’automotrice qui est déjà au nid d’aigle, quand elle redescend, elle attend toujours au col de Voza que l’automotrice qui vient de Saint-Gervais monte pour effectuer le croisement pour éviter les collisions, donc ça fonctionne de la même façon. La ligne, c’était un sacré défi, la ligne a commencé à être construite en 1892 et elle a fonctionné en traction vapeur jusqu’en 1952 un petit peu et après jusque dans les années 60, mais c’est un sacré défi parce qu’ils avaient prévu au départ de faire cette ligne de Saint-Gervais et de monter au Mont-Blanc, ce qui était un exploit absolument fantastique, mon avis personnel c’est qu’ils y seraient arrivé, malheureusement il y a eu la guerre de 14 qui a arrêté tous les travaux.
Des travaux qui pourraient reprendre très prochainement, non plus pour atteindre le Mont-Blanc, mais simplement pour concrétiser un projet qui permettrait de faciliter l'exploitation, et qui existe lui aussi depuis longtemps dans les cartons de la compagnie. Celui de rejoindre une zone plane pour y réaliser un nouveau terminus. 300 nouveaux mètres de voies, qui pourraient bien pousser les auteurs de cette maquette à se remettre au travail.
On est en train de se tâter, donc la maquette vous avez 9 modules d’1m50, vous arrivez au Nid d’Aigle à une arrivée et la compagnie du Mont-Blanc a décidé de prolonger la ligne de 300 mètres pour arriver sur une partie plate. Alors on attend patiemment que les travaux soient faits, c’est une question de budget, de finances, mais je crois bien que lorsque la réalité sera faite, on agrandira notre réseau d’un module pour terminer sur une partie plate, et je crois qu’on aura terminé notre boulot et essayé de faire partager tout ça avec le public.
Bientôt 300 mètres de plus pour le Tramway du Mont-Blanc qui se rapproche encore un peu du mythique sommet, même si bien sûr il ne l'atteindra jamais.
La semaine prochaine dans Aiguillages, une nouvelle visite à Mini-World Lyon, ou les travaux de construction du 4ème monde "Mini-Lyon", ont bien avancé, il s'agit d'une évocation des principaux quartiers de la ville des lumières, dont les bâtiments les plus emblématiques seront reproduits à l'identique mais à l'échelle.
La gare d'Ottrot
Le réseau
La voie du Comté
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de Oostkamp (Belgique)
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