La Transvap
La Transvap
Transcription :
La Transvap qui exploite le Chemin de Fer touristique de la Sarthe, a fêté ses 40 ans au cours de l'année 2015. C'est la fermeture de la ligne Mamers-Saint Calais à la fin des années 70 qui est à l'origine de sa création. Un groupe de passionnés obtiendra du Conseil Général de la Sarthe la possibilité de conserver une partie de la ligne. 17 kilomètres entre Connerré et Bonnétable pour l'exploitation d'un train touristique. Depuis l'association n'a pas cessé, de restaurer du matériel. Des locomotives à vapeur, mais aussi des autorails. Le plus récent sauvetage qu'on lui doit, est celui d'un Picasso, l'ancien X3953 de la SNCF, renuméroté X93953. Un autorail qui a circulé en exploitation commerciale de 1955 à 1984, notamment en Haute-Normandie. Arrivé à l'association en 1984, il a du être remotorisé 20 ans plus tard, après que son moteur d'origine ait cassé. Il ne restait plus qu'à lui refaire une beauté, du moins c'est ce que les membres de l'association ont longtemps cru, avant de se rendre à l'évidence, qu'un mal plus profond était en train de ronger leur protégé.
Au départ, on devait juste lui refaire une petite santé, on devait juste le repeindre un peu, lui redonner un peu de joli, on va dire. Au fur et à mesure qu'on grattait, on voyait que ce n'était plus ça qu'il fallait faire, on a décidé tous ici qu'il fallait taper vraiment dans la butte. On a tous désossé : ça consistait à refaire des parties, tout ce qui était les bas de fenêtres, tout ça c'était pourri donc il a fallu couper, former, assembler et ça a été énormément de travail. On a eu quelques petits soucis sur les bougies : il y a des pièces, je ne sais pas où elles étaient passées, elles avaient disparu. Elles ont été perdues, ou jamais été montées... Il a fallu réusiner des pièces, mais dans l'ensemble ça s'est très bien passé, la preuve, il roule.
Un chantier sur lequel Jean-Yves a été affecté pendant 18 mois à temps complet pour que l'autorail puisse être présenté à l'occasion des 40 ans de l'association. Une fois la carrosserie remise en état, il restait à repeindre l'autorail. Et après une consultation des membres de l'association, mais également des internautes intéressés qui ont pu voter pour cela, il fut décidé que sa nouvelle livrée serait le bleu et blanc, l'une de celles qu'il avait arboré au cours de sa carrière à la SNCF. Des couleurs qui sont celles d'origine.
C'est la couleur d'origine, c'est Nicolas qui avait retrouvé ça par rapport à l'historique du Picasso, il a retrouvé les numéros symboles de la peinture. Parce que quand on l'a reçu, il était dans cette couleur-là, après il a été peint en vert, après repeint en rouge et jaune, et lors d'un commun accord il a été décidé de le remettre à ses couleurs d'origine. J'étais un des premiers à ne pas être d'accord de le mettre en bleu. Finalement, quand je vois le résultat, je ne suis pas mécontent d'avoir écouté les autres.
- Vous auriez préféré qu'il soit rouge ?
- Moi, effectivement, j'étais parti à le refaire en rouge et beige.
C'est vrai que rouge et crème c'est un peu comme ça que tout le monde se représente les autorails Picasso, du coup cette livrée bleue, qui était la sienne du temps de son service à la SNCF, en fait aujourd'hui une pièce unique.
Pierre un autre bénévole de l'association conduit un peu tous les engins de la Transvap. Le jour du tournage de ce reportage, c'est aux commandes d'un autorail Billard qu'il se trouvait.
C'est beaucoup moins souple que les mécaniques actuelles. C'est quand même un engin de 1947, donc avec un moteur de 1947 aussi, c'était une très bonne marchandise puisque ça dure toujours, on l'entretient bien sûr, on a fait des réparations.
- C'est un moteur d'origine ?
- C'est le moteur d'origine. Donc pour les vitesses c'est un petit peu dur, parce qu'il y a toute une tringlerie bien sûr qui traverse le machin là, et c'est pas synchronisé.
- C'est une question de coup de main, c'est ça ?
- Oui, beaucoup de pratique, il faut pratiquer et puis l'habitude, et ça se fait tout seul. Il faut y aller doucement aussi, avec ces mécaniques-là. En principe, ça se fait bien.
Durant la saison, un premier aller-retour est proposé le matin, sur une portion de la ligne. Ce service est assuré par l'un des autorails de l'association entre Beillé et le plan d'eau de Tuffé. Les passagers peuvent faire le choix de faire l'aller-retour ou d'aller Pic-niquer au bord du lac, en attendant d'emprunter le train à vapeur qui les emmènera jusqu'au terminus de la ligne à Bonnétable. Au cours de la période d'été le convoi est suivi par une draisine. Depuis peu, il s'agit d'une DU 65 qui a rejoint le parc matériel de la Transvap récemment. Elle tracte un wagon sur lequel est installé une réserve d'eau et une moto-pompe. L'équipe à bord suit le train à quelques distances afin de repérer le moindre départ de feu et d'éviter toute propagation sur les bords de la voie ferrée.
On a là une cuve de 1000 litres et une motopompe, et ça va très bien. On n'a jamais consommé 1000 litres en une seule fois, pas de problème. La dernière fois où on a eu un feu assez important, on a utilisé même pas le tiers de la cuve.
Le train à vapeur est parti il y a une dizaine de minutes. Il est temps pour nous de nous mettre en route. Placé à l'avant de la Draisine, Jean-Yves joue le rôle de la vigie. Il garde les yeux rivés sur la voie, à l’affût de la moindre trace d'une fumée suspecte, ou de quelques brins d'herbe qui seraient en train de noircir.
A dire vrai, et malgré la chaleur écrasante de ce dimanche, pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais soudain, il nous semble être passé au dessus d'une petite fumée suspecte. Bertrand repart en marche arrière. Il y a bien quelques brins d'herbe qui sont en train de se consumer entre les voies. Rien de bien méchant, et en temps normal, Jean-Yves aurait tôt fait d’étouffer ces quelques flammèches avec le talon de ses chaussures de sécurité. Mais puisque la caméra d'Aiguillages est là, nous allons en profiter pour mettre en route la moto pompe, rien que ça, pour venir à bout des quelques bouts de flamme qui ne dépassent même pas la hauteur des rails. Après cette démonstration, il ne nous reste plus qu'à combler le retard, que nous avons de nouveau pris sur le train. Ce sera chose faite avant l'arrivée au terminus de Bonnétable. Ici, il faut que le train de secours se remette en place derrière le train à vapeur, et que la draisine se replace devant le wagon qu'elle tracte. Ce qui donne lieu à quelques manœuvres.
Le chemin du retour, nous le ferons à bord du Train à vapeur, et en compagnie du nouveau président de la Transvap.
La Transvap vient de fêter ses 40 ans, en effet, depuis juin 75 elle existe, et depuis 1978, les trains touristiques roulent. A l'origine, c'est surtout de la part d'une poignée de bénévoles, mais le précurseur c'était la sauvegarde d'une partie du patrimoine ferroviaire Sarthois, c'était donc préserver une partie de l'ancien Mamers – Saint-Calais, qui a ouvert en 1872, et dont le trafic voyageur s'est arrêté en 1965, et en 1975, à la création de la Transvap, il était à peu près évident que, malheureusement, même le trafic fret allait s'arrêter. De fait, ça s'est arrêté 2 ans après, en 1977. Les voitures dans lesquelles nous sommes aujourd'hui, derrière le train vapeur, ce sont des voitures suisses, mais sinon nous avons surtout 2 autorails Billard de 1947, qui ont été mis en service sur le Mamers–Saint-Calais, ils sont donc ici chez eux, ils sont sur leurs rails. Et surtout, pour l'instant ils sont en travaux de réfection mais nous avons 2 autocars sur rail Verney qui avait été modifiés en 1948, pour pouvoir rouler en jumelage sur les rails Mamers – Saint-Calais. Il faut savoir que ce jumelage est tout à fait unique,il est d'ailleurs classé monument historique.
Mais la Transvap ne fait pas que sauvegarder du matériel roulant. Elle a également récupéré un ancien pont tournant, qui a été installé à la gare de Bonnétable. Pour l'instant il n'est utilisé que rarement, car la Chérone qui assure le service des trains depuis Beillé, est une locomotive tender à configuration d'essieux symétriques, ce qui veut dire qu'elle peut aussi bien circuler dans un sens que dans l'autre, sans qu'il soit nécessaire de la retourner à chaque extrémité de la ligne.
En fait, la motivation c'était là aussi la sauvegarde du patrimoine, ce pont-tournant qui est tout à fait contemporain, qui date du Mamers – Saint-Calais, était utilisé au dock du Mans. La motivation, ça a d'abord été de préserver cette pièce de patrimoine, c'est un beau pont tournant de 17 mètres, il n'y en a plus beaucoup en service en France à l'heure actuelle.On s'en est servi quand même, il y a 2 ans maintenant, à la Fête de la Gare de Bonnétable, on avait justement monté à Bonnétable un des autocars Verney et on l'a mis sur le pont tournant pour présenter à la fois l'autocar et le pont tournant, pour présenter aux visiteurs ce jour-là.
Dans la locomotive en ce dimanche, ce sont les frères Rossignol Yohann et Nicolas qui se sont relayés à la chauffe et à la conduite. Au moment où ce reportage est tourné, ils ne savent pas encore que le début de l'année 2016 leur réservera une bonne surprise. Le retour d'Allemagne des roues d'une des protégées de l'association. Alice. Une petite locomotive anglaise de manœuvre tout à fait originale, et dite « Saddle Tank », car sa réserve d'eau est située au dessus de la chaudière dont elle épouse la forme cylindrique. Maintenant qu'elle a retrouvé ses roues, Alice devrait prochainement prendre le chemin d'un remontage complet, dans les ateliers de l'association.
Les trains de la Transvap circulent principalement en juillet et août les dimanche et mercredi, mais des trains à thème où des trains spéciaux peuvent circuler pratiquement toute l'année.
La semaine prochaine dans Aiguillages, nous irons faire un tour en Lorraine, où le Cercle Ferroviaire de Nancy, organisait en ces locaux à l'automne dernier, sa traditionnelle exposition de modélisme ferroviaire, Nancy Expo Trains, la 20ème du nom.
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