Le Rail Miniature Caennais
Le Rail Miniature Caennais
Transcription :
C'est à Caen en Normandie que l'on peut trouver le Rail Miniature Caennais, je vous avais présenté ce club dans le numéro 274 d'Aiguillages. En pénétrant dans ses locaux, mis à la disposition de l'association par la mairie de la ville depuis 1984, vous remarquerez quelques pièces récupérées ici été là dans la région. Un ancien guichet de gare de 1887, et son poinçon toujours en état de fonctionnement, et un sémaphore apprécié du public qui peut s'initier ainsi aux codes couleurs de la signalisation SNCF. Mais comme beaucoup, nous sommes surtout venus ici pour voir les réseaux du club. A côté du grand ovale en zéro, dans une autre pièce se trouve un grand réseau à l'échelle Ho auquel nous allons nous intéresser maintenant. C'est une évocation des lignes normandes, et de la gare de Caen.
C’est pas le même plan, bien entendu, on n’aurait pas la place, mais on a même hérité d’un bâtiment maquette de la SNCF, de la gare de Caen, il y a un certain nombre d’années déjà. On va vers Cherbourg, bien sûr, mais on va aussi vers Courseul, vers Flers, mais aussi vers Vire. On trouve dans la pièce d’à-côté effectivement un certain nombre de choses qui évoquent ces lignes. La grande ligne, c’est celle de Cherbourg, mais on trouve un viaduc qui évoque le viaduc de la Souleuvre, qui est sur la ligne de Vire, vous avez vu la ligne Thury-Harcourt avec le passage dans la forêt de Grimbosq la chapelle Sainte-Anne et l’évocation de la gare de Thury-Harcourt. En pratique, ça nous fait une petite voie qui monte le long du mur jusqu’à la gare de Thury-Harcourt et qui fait demi-tour, un garage qui nous permet de préparer les rames et de les enlever, et puis la ligne principale qui se regroupe sur le viaduc de la couleuvre chez nous, et non pas de la Souleuvre.
Le viaduc de la Souleuvre est un site très renommé aujourd'hui encore en Normandie. Il ne reste de cet ouvrage d'art situé sur l'ancienne ligne de Caen à Granville par Vire, que les piles, le tablier ayant été démonté. Ce qui lui vaut sa célébrité aujourd'hui, plus que son grand âge, il a été construit en 1887, c'est sa transformation en base de saut à l'élastique. Plus sagement, voyageurs et marchandises franchissaient grâce à lui la vallée de la Souleuvre entre les villages de Carville et la Ferrière-Harang, dominant le site à une hauteur de plus de 60 mètres. Long de 364 mètres, ce pont métallique construit selon des plans de l'incontournable Gustave Eifel, reposait sur 5 piles en béton.
Durant la seconde guerre mondiale, le bocage normand étant occupé par les Allemands, les troupes alliés vont chercher à le détruire. Mais plus de 500 bombes larguées à cet effet, tomberont, à côté de l'ouvrage, dont le tablier finira par être légèrement endommagé. Des trains pourront continuer à circuler dessus jusque dans les années 60, date de la fermeture de la ligne. Le 13 juin 1970, leur état s'étant progressivement détérioré, les travées sont dynamitées, et le tablier s'écroule cette fois-ci pour de bon, laissant debout et intactes les 5 piles du pont. Ce viaduc qui en a vu d'autres, n'a du coup même pas peur des facéties des membres du Rail Miniature Caennais, qui l'ont rebaptisé sur leur réseau le viaduc de la couleuvre, et qui se sont permis pour le plaisir une autre entorse. L'installation d'un dispositif de voie plutôt rare. Comme sur le réseau le viaduc est situé à l'une des deux extrémités de la maquette, permettant de la boucler, il peut voir passer des circulations dans les deux sens. Jusque-là rien de bien exceptionnel, sauf la solution technique retenue par les modélistes, pour permettre aux trains de circuler dans l'un ou l'autre sens.
Bien sûr, comme il n’est pas à double voie il faut faire attention à ne pas envoyer de trains aux deux extrémités, c’est évident, mais la particularité c’est que ce n’est pas non plus une voie unique, c’est une imbrication de voies : les deux rails s’inter pénètrent et continuent sur ce pont. C’est une chose qui est assez rare, mais qui a existé. Pas sur le viaduc de la Souleuvre, mais il a existé en France.
Un dispositif qui suppose que les appareils de voie soient fixes, sans cœur mobile.
A l'autre extrémité du réseau, les modélistes du RMC14, se sont laissé aller à quelques digressions. Au départ de la gare de Caen et côtoyant l'un des innombrables Turbo Train ayant sillonné la région, un petit train de montagne se lance à l'assaut d'un bien improbable sommet en cette région de bocage certes bien vallonnée, mais tout de même très éloignée des Alpes.
Autre particularité de la maquette, pour s'adapter à l'espace disponible, une partie du réseau a été construit le long d'un mur, tout en étant interconnecté au reste du circuit.
Ici, on se trouve devant une dérivation du circuit principal qu’on appelle « La ligne de Flers », qui est en conduite TCO, donc entièrement manuelle, et une génération avant nous a récupéré un poste de conduite de 68000 qui a été adapté entièrement à une conduite disons pratiquement digitale du circuit. C’est fonctionnel, et quand on a une porte ouverte on fait conduire les gamins, et on leur donne des diplômes, un petit diplôme de conduite. Donc, comment ça marche : on a mis des moteurs, on arme le train, on met en avant ou en arrière, ça n’a pas d’importance, on desserre les freins et on commence à tracter. Là, c’est pas une 68000 mais un autorail, un 2400, on peut l’accélérer autant qu’on veut, il y a la sécurité MOR ? ici. Et ça s’arrête : on inverse le sens, on desserre le frein, on fait la traction. On arrive en gare, on coupe la traction, on passe à 30, et on arrête mal, parce qu’on est sur le passage piéton !
Bon, après un tel arrêt, je ne sais pas si l'on va pouvoir remettre à Jean son diplôme de conduite aujourd'hui.
L'espace du local est décidément bien occupé, puisqu’outre de nombreux modules créés par des juniors ou destinés à être assemblés en exposition, on y trouve encore la place pour installer un grand réseau à l'échelle N, d'une longueur de 14 mètres.
On a fait cette ligne Caen-Rennes, une partie de la ligne Caen-Rennes au niveau de Pontaubault. Plusieurs personnes ont travaillé là-dessus, il y en a un qui a travaillé à la SCNF, qui était un peu à l’origine du projet, il est originaire e Normandie, de la Manche, donc ça l’intéressait aussi à ce titre. Ce qui nous rappelle la ligne, c’est surtout la Sélune, avec le Mont-Saint-Michel qu’on voit dans le fond, et puis le pont métallique qu’on peut voir quand on va vers la Bretagne, et qu’on ar-rive au niveau de Pontorson
Sur cette maquette, on s'attache à restituer l'ambiance de la période de la fin de la vapeur, l'époque III.
Et puis pour être un complet à propos du Rail Miniature Caennais, notons qu'il fait partie d'Eurotrack, une association internationale regroupant à ce jour une 15 aine de clubs dans 8 pays. Le principe est que chaque année l'un de ces clubs organise une grande exposition, au cours de laquelle est constitué un grand réseau international composé de pas moins de 120 modules. C'est en organisant ce grand rendez-vous que le RMC 14 a fêté ses 20 ans en 89, ses 30 ans en 99 et ses 40 ans en 2009. Alors rendez-vous sans doute en 2019, pour les 50 ans du club, mais vous pourrez bien sur lui rendre visite d'ici là, à l'occasion de l'une ou l'autre de ses journées portes ouvertes.
La semaine prochaine dans Aiguillages, le réseau dit « LAFAZEB », un magnifique réseau à l'échelle 0, que vous découvrirez pour la première fois, puisqu'en 40 ans d'existence, ce club Suisse très fermé n'avait jamais admis de caméra ou d'appareil photo en ces locaux.
Aller-retour
Un diorama de Thomas Schmid
La mine délirium
Le réseau à l'échelle 0
de Michel Louette
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