Le Salon International du Train Miniature

de Bourges (Les Professionnels)

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Le Salon International du Train Miniature de Bourges (Les Professionnels)

Transcription :

Il faut que je vous parle de ce qu'il se passe à Bourges ! Parce que ça bouge pas mal là-bas depuis quelque temps. Dans la ville, il y a un club qui s'appelle le CFC 160 à qui j'avais rendu visite en 2018 quelques mois après sa création, qui a bien grandi depuis puisqu'il vient d'organiser la deuxième édition d'un salon avec lequel il va falloir manifestement désormais compter. Mais ce club à d'autres projets comme la création d'une salle d'exposition permanente qui va regrouper des collections de maquettes de trains bien sûr, mais aussi d'avions, de bateaux, ou encore de véhicules routiers ainsi qu'un point de vente qui fait défaut depuis que les propriétaires des deux magasins de modélisme qui existaient encore, ont pris leur retraite. L'ensemble ouvrira dans le centre-ville en septembre 2025. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi le projet de création d'une fédération dont l'objet serait de porter le développement d'une filière professionnelle Européenne rassemblant des constructeurs de modèles réduits ferroviaires qui a été lancée la veille de l'ouverture du salon. On voit tout ça dans ce nouveau reportage. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !

Il y a tellement de choses à vous raconter à propos de ce deuxième salon international du modélisme ferroviaire de Bourges, que je vais le faire en deux épisodes. Dans le second, je vous parlerai des réseaux qui y étaient présentés, mais dans celui-ci, je vais prendre le temps de m'arrêter sur les stands de quelques-uns des artisans qui représentent le mieux de mon point de vue du moins, l'état d'esprit de l'écosystème qui pourrait bien naître à Bourges. Un premier mot-clé : jeunesse. C'est bien connu, la valeur n'attend pas le nombre des années. Un exemple ? Soutenu par ses parents, parce que l'on ne peut pas créer d'entreprise avant d'avoir 18 ans révolus, Luc Bellec est un entrepreneur-étudiant. Inscrit dans une école d'ingénieurs, il a créé il y a maintenant trois ans MSF Production. À Bourges, il participait à son tout premier salon en tant qu'exposant.

Alors moi, je suis passionné de train depuis vraiment tout petit. C'est mon grand-père qui m'a transmis la passion et donc au fur et à mesure que j'ai grandi, j'ai commencé à bricoler de plus en plus le modélisme. À mes douze ans, j'ai eu ma première imprimante 3D et c'est là où j'ai vraiment commencé à bricoler mes premiers trains miniatures, mes accessoires, etc. Donc on peut voir toute la gamme d'accessoires, ça vient de là. Et puis quand j'ai eu quinze ans, j'ai été confronté à une problématique, c'est que je voulais éclairer mes voitures de voyageurs et je me suis rendu compte qu'on n'avait pas de solution clé en main pour le faire facilement et surtout pour que ce soit accessible à tout en fait. Et c'est là où du coup, j'ai commencé à bricoler l'électronique, donc tout ce qui est des cartes électroniques, ce qu'on appelle des PCB dans le langage plus professionnel. Et donc je me suis dit que c'était pas mal de faire des trucs adaptés vraiment aux modèles réduits pour avoir un éclairage parfait.

Et toi, il faut dire que tu ne pars pas de rien. Tu es en école d'ingénieur donc tu as quand même un bagage technique ?

Alors, oui, je suis en école d'ingénieur, je suis à l'ENS GNS de Nancy. C'est une école d'ingénieur très petite, environ 350 personnes dans le centre-ville de Nancy. Et donc avec ça, je peux faire de la conception mécanique, etc. Mais j'ai quand même été 100 % autodidacte sur tout ce qui est conception de cartes électroniques, impression 3D. Et c'est que maintenant que je commence à maîtriser, à travailler ça avec l'école. Donc, j'ai quand même appris 100 % tout seul, tout ce qui est conception 3D...

C'est d'autant plus remarquable !

Le premier modèle que j'ai sorti, c'était pour les VTU LsModels que j'ai trouvé magnifiques et j'ai été confronté en fait à cette question, c'est que LM Models avait fait des néons en injection plastique. Et en fait, il n'y avait rien pour les allumer et je trouvais ça vraiment dommage. Donc c'est pour ça que j'ai créé une réglette qui s'allume vraiment en face des néons, de façon à avoir quelque chose de réaliste. Et quand on les pose sur les rails, on voit vraiment les néons ici, qui sont éclairés pour avoir un éclairage le plus réaliste possible par rapport aux modèles.

Si j'ai bien compris, ton entreprise, c'est parti de ça, de ces réglettes, mais aujourd'hui, tu t'es diversifié, il y a d'autres, il y a donc quelque chose aussi. Alors qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu as dans ton catalogue ?

Alors la gamme de l'éclairage, elle s'est développée. J'ai essayé aussi, en parallèle de développer une gamme d'impressions 3D. Donc plein de trucs pour le modéliste lambda qui veut par exemple, je ne sais pas, aménager sa gare ou par exemple rajouter des personnages sur ses petits dioramas et carrément peut être faire des petites animations comme ici là, le module clignotant donc, qui permet d'avoir des passages piétons. Ça, c'est ce qu'on appelle des TVO, c'est en gros des petits panneaux afficheurs qui disent stop aux piétons quand un train passe, et ça, c'est quelque chose qui n'avait jamais été produit auparavant. Et donc ensuite, j'ai développé toute une gamme de matériels roulants, parce que depuis tout petit, moi ce que je veux, c'est fabriquer des trains, des vrais trains, pas juste des réglés d'éclairage ou des petits accessoires en impression 3D. Et c'est pour ça que j'ai eu l'occasion de m'associer avec l'entreprise Techdora qui fait des décorations et des peintures pour sortir le premier modèle qui était les portes-coils SH MMNS que j'ai juste ici. Donc ça, c'est le premier modèle qu'on a sorti. Et donc c'est des portes-coils récents qui ont été construits dans les alentours des années 2015. L'idée en fait, c'était d'avoir un complément entre impression 3D et pièces en photo découpe en laiton. Donc toute la structure est en impression 3D et derrière, on va y ajouter différentes pièces de détails en laiton pour justement ajouter de la solidité et de la finesse, comme par exemple les marchepieds que vous voyez juste ici, ou aussi les mains-montoirs là, les petits encadrements,les crochets de levage, etc. Et donc ça, ça a été le premier modele, un grand succès. Et ensuite, on a voulu se mettre sur le créneau des wagons portes-coil S32. Donc c'est des wagons un peu plus anciens et cette fois-ci du coup, avec une structure complètement différente, vu qu'on a étudié la manière de mettre des barres en laiton à l'intérieur afin d'avoir une structure vraiment métallique pour avoir une meilleure tenue dans le temps par rapport à la structure du wagon. C'est-à-dire que sur les portes-coils récents, la structure fait que là, ici, un petit renfort en bas ne pose pas de problème dans le temps. Pareil pour les Roos. Et donc d'ailleurs, en parlant des Roos, c'est le dernier projet qui ne va pas tarder à sortir d'ici environ deux mois. Là, on a un prototype, donc des wagons Roos 54-6, donc un wagon porte-grumes qui permet de transporter du bois dans toute la France. C'est un wagon qu'on retrouve de partout. Et donc beaucoup plus travaillés que les autres wagons, avec beaucoup plus de détails, là, on voit, ici, toutes les pièces en photos découpe laiton qui permettent vraiment d'avoir un maximum de détails et un beau châssis, évidemment, c'était le but, c'est vraiment d'ajouter cette finesse dans le wagon tout en combinant du coup différents matériaux. Et le grand point de ces wagons, c'est qu'aujourd'hui, on est les seuls et les seuls à le faire en France, on fabrique des trains en France et on est les derniers à le faire aujourd'hui. Depuis la fermeture de Jouef Champagnole, il y a environ 20 ans.

J'allais te demander quel est l'intérêt de l'impression 3D par rapport à ça ?
C'est justement que ça rend plus accessible parce qu'avant, il fallait faire des moules et c'étaient des investissements assez considérables. Donc, là, il y a forcément des investissements quand même, mais ils sont peut-être un peu plus accessibles. C'est ça, c'est ça qui te permet de te lancer dans la construction de matériels roulants ?

Exactement. Le matériel roulant en injection plastique nécessite déjà de longues études de marché pour savoir si c'est rentable ou pas de sortir tel ou tel modèle. Alors pour faire une BB 22000, je pense que c'est facile de savoir si on peut ou pas. Mais quand même, maintenant, on va se mettre sur des créneaux un peu plus précis pour des modèles vraiment plus comme le PLM, etc. Là, c'est difficile de faire des études de marché et d'être sûr que le modèle va être produit à telle quantité d'exemplaires. Pour l'injection plastique, je crois que le ticket d'entrée, c'est environ 1000 exemplaires. Là, nous, le ticket d'entrée, c'est plutôt 100 exemplaires. Donc, du coup, ça nous permet de se positionner sur des marchés de niche dans le marché de niche. Quand par exemple, ces wagons-là, qui peut être n'auraient pas été faisable en injection plastique. Et aussi ça permet des procédés différents dans le sens où en injection plastique, il aurait peut-être fallu faire différentes pièces. Nous, on peut l'imprimer en une seule pièce, donc ça facilite aussi grandement les opérations de logistique par la suite et d'assemblage pour la suite de la fabrication des modèles. Et donc du coup, la décoration, ensuite, est faite à l'aide de décalcomanies. Donc chaque petit numéro de marquage est posé à la main dans nos ateliers. Donc, évidemment, c'est compliqué d'être compétitif avec de l'injection plastique, mais on y arrive quand même vu qu'aujourd'hui, nos coffrets sont proposés à partir de 159 € les deux wagons. Donc ce qui reste quand même vachement correct par rapport à des prix en argent qui sont passés.

Et donc tu as d'autres projets, d'autres pour continuer à élargir la gamme ou est ce que tu vas développer au contraire la vente de ce qui existe déjà ? Comment est-ce que tu vois un peu les choses pour le futur ?

Alors les projets wagons, c'est en cours de développement. L'idée, c'est d'être vraiment stable entre les portes-coils et les wagons Roos. Évidemment, il y a plein d'autres projets, mais ça, ça sera pour plus tard et je les annoncerai, je pense, au cours de l'année. Mais les wagons, ça va continuer. On a des très belles idées, on a des très belles personnes qui nous donnent de très bonnes idées et on a le fameux projet Z 6400. Donc, là, il y a un projet vachement plus complet avec une automotrice de banlieue parisienne qui roulait principalement sur la banlieue de Saint Lazare. Et donc là, c'est un projet beaucoup plus complet, avec la possibilité d'avoir des fonctions digitales dessus, un éclairage, des feux, des éclairages cabine, un maximum de détails, mais forcément ça prend plus de temps à concevoir qu'un wagon, vu que là, il y a toute une motorisation à gérer, tout plein de fonctions, tout plein de cartes électroniques à l'intérieur. L'idée, c'est de faire vraiment un modèle intelligent avec une carte électronique de base, une carte électronique au-dessus pour éclairer, une autre carte électronique pour les feux et une carte électronique l'éclairage cabine. Bref, quelque chose de vraiment fin et détaillé. Et pareil sur la finition. L'idée, c'est d'être aux standards actuels, donc avec de très belles finitions, un très bel intérieur aussi. On pourra le voir, je vais le poser sur la voie par exemple... Donc, là, on a la Z 6400 avec ses différentes fonctions, par exemple l'éclairage cabine qui est en fonction trois ou 4. Donc on peut l'allumer comme ça. Les feux rouges qu'on peut allumer séparément par exemple pour faire des unités multiples. Et puis derrière l'éclairage intérieur qui laissera découvrir du coup le magnifique intérieur qu'on souhaite vraiment développer. Là, c'est qu'un prototype, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de pièces qui ne sont pas définitives, je pense notamment aux vitrages qui sont pour l'instant moyens. L'idée, c'est justement d'arriver à faire quelque chose de parfait, mais ça, c'est encore en cours de développement. Et c'est aussi pour ça que la sortie des Z 6400 est retardée. Donc, là, c'est la grande nouveauté du salon qui a été terminé d'ailleurs la semaine dernière, c'est toute une gamme de signalisations lumineuses, donc modernes, avec des cibles polyester. Au total, on a 18 références sur mâts lourd ou mâts légers. Vous pouvez les voir juste ici, on a mâts légers et mâts lourds avec neuf types de cibles différentes. Donc ça va du carré violet au gros sémaphore. C'est ma grosse nouveauté 2025. Derrière, on souhaite le développer donc en intégrant soit de nouvelles cibles. Donc je pense vraiment au carré rouge, mais aussi à tout ce qui est potences, donc les potences modernes et les potences anciennes. Et ça, ça sera peut-être quelque chose qui sera disponible pour Chambéry, donc on verra bien, ça dépendra du aussi du temps que j'arrive à y consacrer.

Oui, parce que mine de rien, Loïc a aussi ses études à mener à bien. Deuxième mot-clé : innovation. Elle passe entre autres choses par l'exploration d'échelles plus rarement pratiquées, mais qui n'en intéressent pas moins des constructeurs qui à l'heure où le manque de place est un argument régulièrement avancé comme un obstacle à la pratique du modélisme ferroviaire entendent bien proposer des solutions. C'est notamment le cas d'Azar Models qui se présente comme le fabricant industriel français de trains miniatures à l'échelle Z. Je l'avais lui aussi rencontré lors de sa toute première exposition, c'était à RailExpo, il y a trois ans, depuis l'entreprise à fait son chemin.

Ça, c'est bien développé avec pas mal de nouveaux modèles, un coffret de départ qui a été lancé en fin d'année dernière. Donc ça m'a permis aussi de conquérir entre guillemets des nouveaux adeptes du Z, que ds gens puissent y goûter et développer un petit réseau, donc. Donc oui, Azar Models se développe et ça évolue !

Le pari marche ? C'est-à-dire que les gens se mettent au Z véritablement ? Il y a des gens qui prennent ce coffret de départ et qui commencent à développer des réseaux qui découvrent l'échelle Z grâce à ça ?

Exactement ! Tout à fait ! Ça se développe en partie grâce à ça, avec aussi la gamme qui s'est développée. Donc ça permet aussi d'avoir plusieurs modèles, pas mal de modèles différents et de donner encore plus envie. Mais c'est exactement ça, oui le coffret de départ, ça permet d'avoir pas mal de gens qui s'y mettent et qui du coup y goûtent et font évoluer. Donc c'est un coffret analogique, après on peut aller vers du digital, parce qu'on propose aussi du digital et puis voilà. Agrandir le réseau aussi avec des nouveaux rails. Le schéma un peu classique... Que ce soit des personnes qui reviennent au modélisme, ça peut être aussi des nouveaux modèles, des gens qui ont fait du modélisme étant jeunes et qui se permettent à un certain moment de leur vie, des personnes plus jeunes aussi, qui sont tentées par le modélisme ferroviaire ou des personnes qui font déjà du modélisme sur d'autres échelles souvent plus grandes parce qu'il n'y a pas beaucoup plus petit, mais pour des questions de place, pour des questions aussi... S'ils font du HO dans un club, ils n'ont pas de réseau à la maison, avec une petite place, ça permet quand même de se faire un petit réseau et de s'amuser avec des trains quoi !

Et alors dans le catalogue, qu'est ce qu'on a comme matériel roulant maintenant ?

Alors on a principalement des diesels, des BB 67400 toute livrées confondues. Avec on a des CC 72000 qui sont sorties fin d'année dernière et dans les nouveautés qui vont arriver, donc qui ont été lancées l'année dernière et qui vont arriver cette année, on a une grosse nouveauté qui est le TGV sud-est, qui avait été en partie financé par une campagne Ulule, une campagne de crowdfunding. Donc il y a ça, il y a la CC 6500 que j'avais annoncé il y a quelque temps et qui va enfin arriver aussi cette année. Et après, dans les nouveautés qui ont été annoncées sur 2025, il y a un autorail. Ça fait longtemps qu'on me demande un autorail qui est du coup le Picasso, enfin le plus emblématique, qui semblait évident comme premier modèle. Et donc ça, c'est en cours de développement et ce ne sera peut-être pas pour la fin d'année, mais en tout cas le début d'année prochaine !

Donc lui, il n'est pas encore visible ?

Non !

Par contre le TGV, on en a un aperçu ?

Eh bien le TGV. Oui, tout à fait, oui ! Il y a un premier prototype qui est sorti des moules d'injection plastique qui a été réalisé là pour ce salon. Les versions décorées qui est l'étape suivante dans le développement du modèle, donc la version décorée va arriver d'ici quelques semaines et la production pour cet automne, fin d'été, début d'automne.

Donc chez les modélistes qui l'ont commandé sous le sapin de Noël ou un peu plus tard ?

Ben ouais, c'est ça ! Donc l'idée, c'est qu'il soit disponible quelques semaines au minimum avant Noël, à la fois pour ceux qui l'ont déjà précommandé via notamment Ulule et puis pour les autres aussi qui veulent se faire plaisir pour Noël. Oui !

Autre manière innovante de se lancer dans le modélisme ferroviaire, mais à l'échelle N cette fois-ci, ce concept de tout petits modules que la marque japonaise Kato aimerait populariser chez nous et plus largement en Europe dont le salon de Bourges a eu la primeur pour l'hexagone.

Donc, ici, pour la première fois en France, ce sont des tout petits modules que chacun peut créer avec son décor comme il veut. Alors l'avantage, c'est que ça ne prend pas trop de place. L'idéal, c'est qu'éventuellement un club, chaque membre en fasse un et alors on s'assemble et on fait tout un grand réseau. Et alors c'est bien parce que c'est une boiserie et c'est le rail qui est présent et on décore comme on veut. Été hiver, sable désert,

Tu peux nous en train de prier pour qu'on voie à quoi ça ressemble ?

Donc ça, c'est le kit. Donc c'est une boiserie qui s'emboîte l'un dans l'autre. C'est de la découpe laser au niveau bois. Et alors un rail soit en ligne droite ou en courbes, et alors c'est simplement un assemblage. Il n'y a pas besoin de colle, il n'y a rien, c'est un assemblage qui est déjà pré-découpé.

Donc la personne qui l'achète en fait l'achète à plat et elle doit créer son petit module, mais je suppose que ce n'est pas très compliqué ?

Ce n'est pas compliqué, je l'ai fait en deux minutes. Voilà. Ce qui prend plus de temps, c'est les décorations.

Voilà. Le but, c'est de passer du temps sur la décoration, inventer ce qu'on veut, comme vous pouvez voir là sur le plateau.

Et on a des rails courbes, des rails droits ?

On a un rail courbe, un rail droit.

Et à partir de là et à partir de là, on module comme on veut !

Et ça donne ce genre de choses qu'on voit ici...

Après, c'est l'inspiration de chaque modéliste qui peut se créer un petit univers. Comment ça se passe ici en France ? Tu as des retours déjà de clubs ou de particuliers ?

Pas encore ! Parce qu'en fait, c'est la première fois qu'on présente ça ici au salon. Et donc j'ai présenté l'importatrice française et on va commencer à distribuer ça dans les clubs pour faire savoir, faire connaître ce petit module.

Pour avoir une petite idée, ça représente quoi comme investissement ?

C'est 15 € !

Donc c'est pas hors de portée !

On serait presque tenté de se dire bon bah puisque nous on a un peu plus de place qu'au Japon, on peut peut-être tout de suite commencer à en faire dix ou je ne sais pas faire des petits réseaux !

Le souci, c'est que je pense qu'il faut déjà huit courbes pour faire un cercle. Donc, voilà, il faut décorer huit décors différents.

Donc il y a un peu de travail en perspective !

C'est pour ça que c'est bien de faire ça en club, de faire ça avec plusieurs membres comme ça, il y a des idées différentes qui se créent.
Oui, on a vraiment cet esprit collaboratif.

Tout à fait, c'est très développé au Japon. Ils ont font des concours régulièrement et en Angleterre aussi énormément. Moi, j'ai lancé le projet à Stuttgart en Allemagne. Ça a fait un tabac. Ils adorent et ils ont envie de le faire. J'espère que ce sera la même chose en France.

Troisième échelle par laquelle l'innovation se faufile dans l'univers du modélisme ferroviaire : le TT. C'est sans doute la moins connue de toutes de par chez nous. En revanche, elle est très pratiquée dans les pays les plus à l'est de l'Europe. En termes de taille, elle se situe entre l'échelle reine qu'est le H0 et sa dauphine le N. Le TT, c'est du 1/120. Je vous ai présenté dans Aiguillages les deux ou trois réseaux auxquels sa diffusion se résume à peu près en France. Mais le groupe Hornby-Jouef a décidé néanmoins de tenter le coup et de susciter une demande en proposant une offre plutôt destinée aux débutants, tout en ayant bien conscience que le chemin risque d'être long. La primeur de l'annonce de la sortie d'une gamme de matériels roulants français à l'échelle TT a été réservée elle aussi à l'exposition de Bourges.

À Bourges. On a pris l'occasion pour présenter et lancer un challenge, car le TT pour la France, c'est un challenge et tester s'il y a la possibilité de faire des nouveaux produits pour le marché français. Et donc on va présenter ces nouveautés qu'on a décider de lancer, c'est-à-dire des produits comme la 18 en livrée orange et jaune que l'on a déjà réalisé en H0 pour Jouef, et les autres qui sont avec la livrée française, c'est-à-dire la classe 66 et la 77 et la 66 et la 77 seront réalisées cette année et pour Arnold TT pour l'Allemagne et puis on va tester s'il est possible d'élargir ces niches pour la France. Dans les nouveautés, on a aussi des wagons, des wagons bombés et des wagons porte-conteneurs. Dans cette vitrine on peu découvrir les nouveaux modèles pour 2025 qui arriveront sur le marché français je pense en juin/juillet de cette année, comme les wagons porte-conteneur qui roulent en France aussi mais conçus pour l'Allemagne surtout et des wagons réfrigérés et des wagons porte-conteneurs aussi Nous n'avons pas malheureusement de prototypes de locomotives pour le moment, pour les produits français mais comme je l'ai dit, c'est un test et nous pensons que le TT peut-être une bonne chance pour les jeunes surtout qui vont à approcher ce hobby, car c'est un bon compromis entre le H0 et le N.

J'allais justement vous poser la question de pourquoi vous avez envie de vous lancer sur le marché français, parce que malheureusement, le TT il n'y a pas grand monde. Et alors c'est toujours le même problème, c'est tant qu'il n'y a pas de matériels, il n'y a pas d'amateurs, mais tant qu'il n'y a pas d'amateurs, je comprends qu'un constructeur ne s'intéresse pas à ce marché.

Nous ne voulons pas adresser le TT, pour les modélistes qui pratiquent depuis longtemps qui ont tout leur matériel, il est impossible, nous le savons de les changer, et de devenir des adeptes du TT, mais adresser du matériel aux jeunes qui vont s'intéresser à ce hobby.

Pour vous, c'est une bonne échelle pour des débutants en fait pour pouvoir démarrer ? Est ce que ça veut dire qu'à un moment ça passera par des coffrets en TT qui permettraient de démarrer en TT ?

Exactement ! Le challenge est d'élargir le marché de cette échelle en créant tous les matériels, c'est-à-dire des coffrets, des voitures, mais aussi réaliser si c'est possible des locomotives réellement françaises comme la CC 72000 ou d'autres qui sont réellement françaises, car la classe 66 et les autres, elles roulent en France, mais ne sont pas réellement françaises, nous le savons.

Donc ça veut dire qu'au-delà des nouveautés que vous annoncez, là tout de suite, en fait, vous avez déjà toute une réflexion sur un ensemble de produits qui seront proposés ?

J'espère, car on a les idées, mais on doit tester si effectivement elles seront bien reçues par le marché.

Vous avez un peu des contacts avec des gens qui pratiquent le TT déjà en France, vous avez un peu testé les choses pour savoir s'ils étaient prêts à vous suivre ?

Oui, on a contacté des clubs en France, on a des discussions sur le TT avec eux et on va voir ce qui est faisable.

Vous vous êtes donné combien de temps pour faire ce test ? Vous vous dites l'année prochaine, dans deux ans, dans trois ans, on fait un bilan et on décide de continuer ou d'arrêter ?

Oui, je pense que pour les prochains salons, c'est-à-dire Chambéry, on sera là ou bien à Dreux pour données quelques nouvelles, c'est-à-dire si on va continuer d'avoir des prototypes pour le marché français.

Est-ce que ces produits sortent à des tarifs différents de ce qu'on peut trouver déjà en N, en H0 pour favoriser le TT ?

Les tarifs, je ne peux pas dire encore, mais ils seront les mêmes que ceux de la gamme TT en ce moment, donc à un prix abordable. Nous n'avons pas augmenté ou fait de spéculation, mais on va chercher à tenir des prix abordables pour le TT.


Et pour ce qui est du matériel moteur ? Ça sera de l'analogique et du numérique l'un ou l'autre ?

Tous les deux !

On tâchera de faire un point d'étape à Chambéry lors du salon Savoie-Modélisme l'autre poids lourd dans la catégorie des expositions de modélisme, mais multi-disciplinaire celle-ci. Elle se tiendra le premier week-end du mois de novembre. Mais il reste un mot-clé que je n'ai pas encore prononcé pour qualifier la philosophie du salon de Bourges et de l'écosystème qui pourrait bien voir le jour là-bas, c'est : International. On va pour se faire s'arrêter un instant sur le stand de l'entreprise ASM pour rencontrer un artisan allemand dont les productions et les méthodes de travail sont tout à fait en accord avec cette vision.

Je fabrique des modèles réduits de trains aux échelles N principalement, et HO.

Où est-ce que vous êtes basé ?

Je viens du nord de l'Allemagne, de la ville de Lunebourg, près d'Hambourg, donc c'est tout au nord de l'Allemagne.

Et qu'est-ce qui vous a amené à vous intéresser aux chemins de fer en modèles réduits et à en produire ?

Je suis un modéliste, donc, j'ai aussi mon réseau à l'échelle N, et un jour, je me suis posé la question de savoir pourquoi je ne pourrais pas reproduire tel ou tel train en modèle réduit. Alors, j'ai mené l'enquête pour savoir comment je pourrais faire et c'est comme ça que ça a commencé, je me suis lancé tout seul, en m'intéressant à des modèles auxquels les grands fabricants ne s'intéresseraient pas. Je suis donc dans une niche.

Et qu'est-ce que vous présentez ici à Bourges ?

Je présente l'intégralité de ma gamme, des locomotives en H0, diesels, qui ont été produits pour la Norvège, des voitures voyageurs en H0 qui circulent en Allemagne, et à l'échelle N, principalement des voitures voyageurs de République Tchèque, d'Autriche et de Norvège. Jusqu'à maintenant, pas de matériel français, mais ça pourrait venir …

Est-ce que vous pouvez nous montrer vos productions ?

Oui, je peux !

Alors voilà pour commencer une grosse locomotive diesel. L'originale a été construite pour la Norvège, mais ça n'a pas été un grand succès. Elle a dû revenir chez son constructeur en Allemagne pour être améliorée, transformée, après quoi elle pu rouler en tête de trains de voyageurs, mais ça a coûté très cher. Voici une voiture-pilote qui circule dans le nord de l'Allemagne. Son intérieur et sa cabine sont éclairés. Elle est compatible avec l'alimentation numérique ou analogique. La suivante est à l'échelle N, c'est une série spéciale pour un magasin en Allemagne, MTA, c'est une voiture qui était intégrée dans des express Autrichiens. Elle circulait aussi en Allemagne, en Suisse et dans une livrée différente en France où elles étaient intégrées aux trains Eurocity Mozart. J'amènerais cette voiture qui desservait Paris-Est l'année prochaine. Et très très spéciale… Une voiture voyageurs Norvégienne qui fait partie de toute une famille de voitures voyageurs Norvégiennes, qui ont été pour moi une expérience parce que pratiquement aucun modèle de voiture norvégienne n'existait à l'échelle N. Alors, je les ai faites et ça a été un grand succès. Tout a été vendu. C'est tout ce qu'il me reste ! La locomotive à l'échelle N est un produit mixte. Elle a été fabriquée par Fleishmann, je l'ai achetée nue, sans décoration. Sa livrée a été réalisée par une autre entreprise allemande, et les chasses-neige que vous voyez ici et le nouveau châssis ont été produit par ASM. Donc, trois entreprises ont travaillé sur ce modèle ! Avec succès. Et enfin, nous avons des voitures tchèques. Je vais vous montrer la voiture restaurant. C'est une voiture Tchèque Eurocité qui circulait vers Hambourg, Gdansk, Varsovie, et aussi en Autriche. Elle fait partie d'un coffret, ce qui fait que vous pouvez acheter un train complet.

Est-ce que les Français s'intéressent à ce matériel-là, ou est-ce que c'est plutôt vendu à des Allemands, des Tchèques ?

Ce matériel-là en particulier est surtout vendu en Allemagne, en République Tchèque bien sûr, en Autriche, mais aussi en France. Le matériel roulant en H0 est aussi vendu en France. Peut-être que dans le futur, je vais construire des modèles français. Il y a quelques jolis trains à reproduire. Ils devraient très bien se vendre en France.

Vous pensez à des modèles en particulier ?

Oui, je pense aux voitures de 1re Classe Eurofima, elles seraient tout à fait appropriées, faciles à reproduire, et pourquoi pas en termes de rame complète le TEE Iris qui allait à Bruxelles, mais pour ça, il faudrait que je conçoive de nouvelles voitures, alors ça risque de prendre un peu de temps. Alors la voiture de 1re classe, devrait être la première à sortir.

Une démarche qui pourrait intéresser le dirigeant de cette entreprise est celle initiée par Jean-Marie Giraudon l'organisateur du salon qui aimerait mettre sur pied une Fédération Européenne des Fabricants et Artisans du Train Miniature pour aider le secteur à se structurer.

En fait, l'objectif, c'est effectivement fédérer les acteurs, essayer de mutualiser un certain nombre de choses pour alléger les coûts structurels, puisqu'aujourd'hui, les charges globales sont quand même importantes. Couvrir, enfin créer un nouveau modèle, etc. Ça coûte de l'argent aussi, leur trouver des leviers économiques. Donc il y a des dispositifs qui existent en France et en Europe pour se faire. On se rend compte que les structures, qu'elles soient petites ou même un peu plus grandes, elles n'ont pas forcément la facilité pour aller faire des démarches auprès de ce qui est considéré, peut être à juste titre et je ne commente pas ça, mais c'est le retour qu'on en a de l'administration tentaculaire, donc c'est pas toujours très simple de remplir des dossiers, d'aller les défendre, savoir exactement à qui s'adresser. Donc ça, c'est quelque chose que l'on souhaite apporter aussi. Les aspects juridiques, puisque aujourd'hui, on est dans un monde qui est très concurrentiel, qui s'appuie beaucoup sur le droit. Pour une petite structure, c'est pas forcément évident non plus d'avoir les bons conseils. Donc nous, en tous les cas, la fédération peut aussi également servir à ça. On va constituer un bureau, suite à cette réunion de lancement du vendredi, apparemment suffisamment d'interlocuteurs qui étaient présents sont intéressés, même pour entrer au bureau. C'est ce qui est important. Il faut qu'on soit plusieurs à travailler. Bien évidemment, il ne faut pas que l'on ait que des gens qui viennent se servir, sinon ça ne fonctionne pas. Donc il faut rester modeste et humble. Mais j'ai bon espoir que la mayonnaise prenne. Et j'ai été très satisfait de voir aussi qu'on a vraiment eu des très petites entreprises en termes d'artisans, mais on a aussi des gros groupes, là, qui étaient présents. Donc ça veut dire qu'au moins, en tous les cas, ça suscite un intérêt. Donc, c'est à nous de continuer de travailler pour que ça se transforme en quelque chose de concret.

En attendant, la semaine prochaine ici même, la suite de ma visite de cette exposition. On s'arrêtera cette fois-ci plus longuement sur les réseaux. L'un d'entre eux était présent à Junglinster d'ailleurs au Luxembourg, une 15 aine de jours avant Bourges, c'est Sixteen Tons de Luc de Martelaar, vous pourrez le découvrir en avant-première dans cet autre reportage consacré à Model Train, une autre exposition internationale de modélisme ferroviaire, tout aussi intéressante, mais dont l'esprit est assez différent de celui du salon de Bourges.

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