Le réseau Marklin 3 rails
de Jean-Marc Quignard
Le réseau Marklin 3 rails de Jean-Marc Quignard
Transcription :
Le réseau était installé au-dessus de la salle d'attente et à mon avis, les patients, je pense qu'ils ont tous entendu à un moment ou à un autre, au-dessus de leurs têtes tourner les trains !
Jean-Marc Quignard était médecin...
On a beaucoup sympathisé et disons les six dernières années, on conduisait toujours ensemble.
Et passionné de trains.
Il y avait La Vie du Rail dans la salle d'attente.
D'une grande discrétion. Son réseau, il ne l'avait jusque-là montré qu'à des enfants et à ses petits-fils.
Et c'est vrai que sa disparition m'a énormément affecté.
Même son ami Pascal, qui en connaissait l'existence, mais qui réside à l'autre bout de la France n'avait jamais pu le voir de près. Il l'a découvert la veille du tournage de ce reportage et s'est efforcé pour l'occasion de remettre en route un maximum de ses composants.
Depuis neuf mois, je ne l'avais pas entendu. Je ne l'avais pas vu fonctionner parce que je ne sais pas le faire marcher et ça, c'est formidable. C'est merveilleux !
Je vous fais découvrir ce réseau Marklin en trois rails dans ce nouveau reportage. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !
Comme pour beaucoup chez Jean-Marc, la passion du train a été réveillée très tôt par deux des membres de sa famille. Elle l'aura accompagné tout au long de sa vie.
Jean-Marc a eu comme cadeau de baptême de la part de son oncle qui était à ce moment-là militaire en Allemagne, une locomotive Marklin et des wagons. Et puis au fil du temps, voilà les cadeaux pour Jean-Marc, c'était quand même presque toujours des train du train. Alors ce pouvait être les livres, ce pouvait être les décors et puis c'était surtout les machines et les wagons. Et puis nous avons déménagé à plusieurs reprises et nous sommes dans cette maison depuis onze ans. Et il y a onze ans, il a recommencé. Alors il fallait une pièce pour le train et il a recommencé à construire un nouveau circuit. Donc il a d'abord fait la table et puis après, il a inventé son circuit et petit à petit, progressivement, il l'a monté. Et puis dans les circuits précédents, il y avait peu de décors, mais là, il a eu à cœur aussi de faire des décors. Il avait plus de temps, il était à la retraite et donc il a fait aussi récemment des décors. Récemment, la partie sport d'hiver, la partie accident, la partie chantier... Voilà, ça a été sa grande passion de toute sa vie. Et puis au-delà du circuit miniature, Jean-Marc a aimé conduire des trains alors qu'en fait, il était médecin. C'était pas vraiment... Ses études ne le menaient pas vraiment par là, mais son grand-père était chef de gare et ceci explique cela. Attendez, je vais vous montrer ! On a même la casquette de Jean-Marc lorsqu'il était petit et qu'il allait en vacances chez son grand-père. Et donc ça a toujours été une passion des trains. Les vacances, on trouvait toujours des trains à aller voir. Et puis sur les dernières années, enfin les dix dernières années de sa vie, il a aimé conduire des trains, ce qu'il a appris à faire d'abord sur le Tournon-Lamastre, et puis ensuite en Loire-Atlantique et pour terminer le Train des Mouettes qu'il a conduit pendant plusieurs années avec son ami Pascal et avec d'autres.
En fait, on s'est connu en Charente-Maritime parce que moi, je fais toujours partie d'ailleurs encore de l'association du Train des Mouettes et à l'époque, je m'étais inscrit et il venait tous les étés. On a beaucoup sympathisé et disons les six dernières années, on conduisait toujours ensemble, on s'arrangeait pour que ça tombe, les mêmes dates, etc. Et donc on faisait une équipe formidable.
C'était vraiment extraordinaire. Et c'est vrai que sa disparition m'a énormément affecté. Et d'ailleurs, le jour où il est parti, j'ai arrêté de conduire. Vous voyez donc... Mais je reste toujours. Je fais partie toujours de l'association et c'est une excellente association. J'ai appris beaucoup de choses parce que moi, je n'étais pas du tout ni SNCF, ni dans le ferroviaire et j'ai toujours eu un petit train comme tout le monde quand on est tout petit. Et puis après je me suis remis vraiment au Marklin en 2000. Avant, j'avais du Jouef et un jour, c'était à Bordeaux, j'étais dans un magasin, un gars m'explique un peu ce que c'était Marklin, j'ai dit, je veux bien essayer, j'achète un coffret et du coup, je suis devenu fidèle à Marklin maintenant essayer, j'achète un coffret et du coup, je suis devenu fidèle à Marklin maintenant depuis 25 ans pratiquement. Et c'est vrai que c'est du très beau matériel, très solide. Nous avons, Jean-Marc et moi, des locomotives qui ont eu plus de 70 ans. Certaines. J'ai l'avantage, c'est que moi, je sais les entretenir, les faire marcher, les réparer. J'ai des pièces détachées. La différence, c'est que lui, il est en analogique alors que moi, je suis passé à un moment donné sur le digital avec toutes ses possibilités, avec des locomotives sonores, des aiguillages automatisés, des circuits, des chemins qu'on peut automatiser par informatique. Et c'est vrai que c'était une autre dimension. Mais j'ai toujours aimé l'analogique aussi, même si aujourd'hui, je ne maîtrise pas complètement son circuit puisque je le découvre comme vous depuis 24 h. Parce qu'on devait venir et je regrette bien de ne pas avoir été venu le voir pour qu'il m'explique comment il fonctionnait. En-tout-cas, je trouve qu'il a fait un travail vraiment extraordinaire et c'est un très très beau circuit.
Et son envie de réseau, par rapport à… Vous savez ce qu'il voulait faire, ce qui le motivait ? Il avait envie de jouer aux trains, de voir passer ses trains, de construire ? Qu'est-ce que c'était plutôt ?
Oui, il avait envie de construire, je crois que c'était ça qui le motivait le plus. Il aimait beaucoup montrer son train aux enfants. Il était assez modeste, assez discret. Il le montrait peu finalement aux adultes. Il faisait partie ici à Troyes, d'une association de modélisme ferroviaire. Mais comme c'était du Jouef, voilà, c'était incompatible. Et je ne sais même pas si ses amis du réseau de l'association connaissent son réseau. Il restait discret. Il aimait bien montrer aux enfants et donc nos petits enfants et notamment les deux petits-fils, ont eu grand plaisir à jouer au train avec leur grand-père ainsi que notre fils. Mais vraiment, il avait plus de temps pour les petits enfants et ça a été dans les dernières années quelque chose d'important pour lui.
Vous pouvez nous décrire un peu ce que vous y avez repéré ?
J'ai repéré d'abord qu'il a quand même... Il peut faire fonctionner en simultané au moins cinq à six locomotives et qu'il a très bien automatisé les parties avec des rails de contact qui permettent que la locomotive, quand elle est détectée, ça prouve qu'elle est bien sur cette voie et donc s'il y en a une autre qui arrive ça évite des accidents ou que deux locomotives se percutent. Bon, et je crois que là, il a fait un travail extraordinaire. C'est vrai que maintenant ça a besoin d'être un peu entretenu. Réactualisé, parce que comme tout réseau, ça prend la poussière, il faut le nettoyer, il faut vérifier un certain nombre de choses et il y a besoin d'entretien, aussi bien des locaux, des locomotives que Voie. Il y a un travail de fond peu à faire que je reviendrai faire pour les petits enfants de Jean-Marc et on va laisser beaucoup de wagons et de locomotives pour que ses enfants puissent en profiter pendant leur adolescence. Et peut être quand ils seront grands, ils deviendront aussi accros du train.
Sur les différentes parties qu'on voit, qu'est ce qu'il a ? Il a fait un dépôt au bout ?
Là-bas, il a fait un dépôt de locomotives uniquement. Ici, vous avez une plaque tournante qui permet de sélectionner des locomotives et de revenir pour l'entretien des machines dans la réalité. Et là, vous avez aussi un stock de grosses briques de charbon, puisque dans notre esprit, le charbon, c'est en morceaux comme ça. Mais il y avait aussi des briques et en particulier pour le démarrage de la locomotive. Et d'ailleurs au Train des Mouettes, il y a aussi des locomotives vapeurs. Mais Jean-Marc et moi, on ne conduisait que les diesels, mais c'étaient des diesels qui avaient plus de 50 ans aussi. Donc, ensuite, il a fait une belle gare et on voit qu'il y a quand même une, deux, trois, quatre, cinq, cinq voies principales qui peuvent être utilisées par des rames. Ensuite, il a fait aussi pas mal de tunnels et ça, c'est très intéressant parce que quand vous avez cinq rames qui marchent en même temps, il y en a qui passent dessous, il y en a qui ressortent. Et au-dessus, j'ai trouvé qu'il avait fait quelque chose de bien. Il a fait un paysage avec un petit village et un peu de neige avec une déneigeuse, etc... Et là, il a fait aussi un petit village de montagne parce qu'il aimait beaucoup la montagne. Avec son épouse, ils aimaient beaucoup marcher, les randonnées, ils partaient plusieurs fois par an dans un camping-car. Ils sillonnaient la France et l'Espagne et certainement d'autres pays. Et c'est vrai qu'il était amoureux des trains comme moi, je le suis. C'est vraiment extraordinaire. Et puis il a reconstitué, comme vous l'avez vu, des endroits où il y avait un accident devant la caserne des pompiers. Et là-bas, il y a des engins de chantier qui sont en train de refaire une route et je trouve qu'il avait beaucoup d'imagination. Et je trouve qu'il y a certains détails dans le décor qui sont intéressants, comme ceux-là. Il y a un petit kiosque avec des chanteurs. Et par ce côté-là, vous avez un petit tracteur, une petite exploitation agricole et un autre endroit que je crois qu'il a fait une petite station balnéaire. Et là, il devait finir justement toute la place avec l'église, le café, la pompe à essence, la gendarmerie et il était en cours malheureusement quand il a disparu.
Et il y a pas mal de signalisation aussi ?
Il y a beaucoup de signalisation et elles sont cohérentes avec le circuit. Par exemple, la machine ne va pas s'arrêter n'importe où elle va s'arrêter par exemple au sémaphore et le sémaphore va fonctionner. Et donc la machine s'arrête et elle va redémarrer automatiquement quand il y a l'autre machine qui passe, il y a une détection plus loin qui permet de remettre automatiquement l'autre en route. Donc c'est vraiment, on se croirait presque dans la réalité SNCF ou d'autres réseaux dans la réalité. Et on a vraiment des résultats qui sont très intéressants.
Et il a posé la caténaire ?
Et moi, je ne l'ai pas fait parce que ça, c'est un travail très très important et qui demande un investissement en temps. Et vraiment ça aussi ça a été magnifiquement posé. Et c'est vrai qu'il y a un agrément. Par contre, après, quand il faut mettre les wagons sur les voies, les locomotives, c'est moins facile. Mais bon, une fois que la rame est installée, ça pose pas de problème.
Et il est resté sur Marklin parce qu'en fait, c'est les premiers trains qu'il a eu, parce qu'ils venaient d'Allemagne ?
Et donc quand on allait se balader en Europe. Voilà, c'était plus facile encore qu'en France de trouver en Allemagne, en Suisse du matériel Marklin. Et petit à petit ça grandissait, ça grandissait !
Il complétait petit à petit sa collection ? Vous m'avez raconté que parmi les réseaux qu'il a eu... Donc, il était médecin, il avait donc son cabinet et à un moment, il y avait un réseau qui était installé dans une pièce qui était située juste au-dessus de la salle d'attente ?
Le réseau était installé au-dessus de la salle d'attente et, à mon avis, les patients... Bon ! Au bout d'un moment, ils le savaient tous, hein ? Il y avait La Vie du Rail dans la salle d'attente et je pense qu'ils ont tous entendu à un moment ou à un autre, au-dessus de nos têtes, tourner les trains. Et lorsqu'une maman disait oh, mais le petit veut garder La Vie du Rail, Jean-Marc était trop content et disait oh, mais qu'il l'emporte, qu'il l'emporte ! Il était ravi de faire naître des vocations.
Alors vous, vous êtes Markliniste ? Il n'y en a pas tant que ça en France ?
Il y a quand même certains Markliniste qui ne sont pas dans les associations ni dans les clubs, donc il y en a quand même un certain nombre. Et ces gens-là, la moyenne d'âge, on est plutôt entre 70 et 80. Après, il y a des nouveaux Marklinistes quand même, qui ont tendance à passer en digital maintenant. Donc le marché s'oriente beaucoup sur le digital. Et pour tout ce qui est analogique, c'est plutôt les collectionneurs qui aiment bien les anciennes machines, etc. Jean Marc et moi, on a des locomotives qui datent des années... Moi, j'en ai même qui datent des années 40 et lui, il y en a quelques-unes qui datent des années 50 et 60. Donc ça fait quand même un bon 70 ans en moyenne et l'avantage de Marklin : le moteur se démonte, les anciennes, ça s'entretient vraiment bien. Et j'ai des machines que j'ai achetées en panne. Et elles sont toutes reparties, toutes reparties. Il suffisait de les entretenir. C'est très solide et ces machines-là ont une très grande puissance de traction. J'ai une montée hélicoïdale qui fait à peu près quatre cinq spires et derrière la locomotive, je mets jusqu'à 25 wagons et elle monte sans problème. Vous mettez une Jouef, elle ne montra pas au bout de 3 wagons. Et ça Marklin, je regrette que ce ne soit pas une marque qui soit plus développée. C'est vraiment pour moi la Rolls-Royce des trains en H0.
Et vous êtes devenu du coup le référent pour la Fédération Française...
Oui, la Fédération Française de Modélisme Ferroviaire m'a demandé... Je connais un des présidents et qui m'a dit, on a personne pour représenter Marklin, on a beaucoup de questions quand on fait les bourses ou les expositions. Et est-ce que tu pourrais t'en occuper ? He oui, je m'en occupe et c'est vraiment intéressant, ça me permet de rencontrer des gens. Et finalement maintenant, j'ai beaucoup de gens qui sont là dans la zone des départements, Charente, Charente-Maritime, Angoulême, Limoges, et même Bordeaux, qui viennent me voir pour que je leur répare leurs machines ou je les digitalise. Et moi, ça me permet d'avoir des contacts avec d'autres gens qui sont Markliniste et c'est vraiment très intéressant !
Alors ce réseau ? Qu'est-ce qu'il va devenir du coup la maintenant ?
C'est un petit peu compliqué. Je pense que voilà. Un certain nombre d'éléments du matériel roulant vont être vendus ou dispersés. L'ami de Jean-Marc, qui conduisait le train avec lui à La Tremblade, va pouvoir récupérer du matériel Marklin puisqu'il a aussi du matériel Marklin. Le réseau. Je n'ai pas besoin de cette pièce, donc pour l'instant, il va rester comme ça. Et puis. Et puis je sais pas !
Les petits enfants, s'y intéressent quand même ?
Les petits enfants, les deux garçons s'y intéressent, notamment Basile qui a treize ans, mais qui vit à Hong Kong donc c'est un peu compliqué. Il sera là pendant les vacances et là pendant les vacances, je pense que le train, j'espère, va de nouveau pouvoir fonctionner un petit peu. Et puis le deuxième petit-fils, Axel, a six ans donc c'est un petit peu plus compliqué pour lui. Il savait avec son grand-père, mais seul et avec moi, ce sera trop difficile !
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