Le musée du train

et de la photographie

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Le musée du train et de la photographie

Transcription :

Patrimoine ou modélisme ferroviaire, les deux sont souvent liés, et c'est encore une fois le cas dans ce tout nouveau Musée du Train et de la Photographie qui vient d'ouvrir ses portes à Bédarieux dans l'Hérault. Il est porté par l'association l'Etoile Ferroviaire des Hauts-Cantons qui a pour objet la préservation et la valorisation du patrimoine ferroviaire local. Bédarieux se trouve, en effet, près de Béziers sur la ligne des Causses qui remonte jusqu'à Neussargues en Auvergne, franchissant au passage le célèbre viaduc de Garabit. La gare fut un temps au centre d'une étoile à 5 branches, une importance qui lui valut d'être dotée de la marquise la plus large d'Occitanie. C'est cette histoire qui parmi bien d'autres est racontée au Musée du Train et de la Photographie que je vous invite à découvrir dans ce nouveau numéro. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !

Le Musée du Train et de la Photographie de Bédarieux qui a été inauguré cet été est l'émanation d'une autre structure pré-existante dans la ville, mais qui a du fermer ses portes.

Sur Bédarieux, il y avait un musée du train dans un local, un bâtiment qui a des problèmes de structure, qui est maintenant interdit au public. Donc, depuis quelques années, notre association a cherché un local pour déménager ce musée de façon à ce que le public puisse le visiter. Donc c'est en début d'année que nous avons eu la chance de trouver ce local bien adapté à ce que l'on voulait faire. Et donc nous l'avons pris en location en janvier, fin janvier de cette année. Depuis, nous avons installé tout ce que nous avons récupéré de l'ancien musée de Bédarieux, plus d'autres choses que je vais vous montrer tout à l'heure.

La visite commence par une exposition d'objets ferroviaires patiemment recueillis par un ancien cheminot.

Ce sont des pièces qui ont été les objets qui ont été récupérés par monsieur René Cadena qui était un chef de gare et donc de sa fonction de chef de gare, était bien placé pour récupérer tous ces objets, en particulier dans les gares qui fermaient. Et donc, par exemple, on a derrière, on a le tableau téléphonique, on a l'armoire à billet, on a un chef de gare avec son costume, tout son, son matériel, son bureau, un guichet qui est, je crois, d'origine, une partie du guichet est d'origine. Et derrière la grande cloche qui annonçait l'arrivée des trains. Ensuite, sur cette étagère-là, nous avons différents objets ferroviaires, une collection de lanternes qui d'ailleurs va s'agrandir bientôt…

Si on continue en fait ...

Si on continue, on a maintenant la maquette qui représente la ville de Bédarieux qui a été réalisée dans les années 80, 1989 par un monsieur qui s'appelait André Querol, qui était cheminot, agent technique à la SNCF et qui a monté cette maquette qui était automatisée à l'ancienne, avec des systèmes de relais. Cette maquette, il y a trois circuits différents et trois boucles différentes qui fonctionnent. Alors la maquette était, comme je le disais dans l'ancien musée de Bédarieux. Nous avons dû la démonter. Pour la démonter, on l'a coupée en 8 morceaux. Donc le travail a été un gros travail de reconstitution et surtout reconstitution des rails.

On va aller la voir de près. Ce n'est pas une maquette de modéliste, c'est plus une maquette, j'allais dire d'historien ? L'intérêt, c'est plus de montrer la ville.

Tout à fait. Oui oui, c'est, c'était des gens, alors ils sont travaillés à plusieurs. Il y avait un chef d'équipe, mais ils étaient plusieurs et ils représentaient leur ville. Ils ont vraiment pratiquement... Chacun fait sa maison presque. Donc on retrouve les principaux monuments et bâtiments de la ville. Alors on peut les détailler peut-être : le grand viaduc qui traverse toute la vallée, qui fait 710 mètres de long, 37 arches, qui est voisin de ce qu'on appelle la promenade de la perspective, qui dit la légende, y a également 37 platanes plusieurs fois bicentenaire au moins, bicentenaire. On a un quartier de la Plaine qui est un quartier du XIXe siècle construit au XIXe siècle avec l'hôpital en particulier, le fleuve Orb qui traverse la ville et qui descend jusqu'à Béziers après et jusqu'à la mer, et avec deux-ponts, le pont-neuf ici et le Pont-vieux ici. Alors la distance-là, c'est pas du tout la bonne, puisqu'en réalité, il y a au moins 300 mètres entre les deux ponts. Des bâtiments comme celui-là, le château Baldy qu'on appelle château, c'est une maison bourgeoise, ce qu'on appelle une folie des gros propriétaires viticulteurs. Ici l'ancien hospice Saint-Louis, construit en 1825

Et que vous connaissez bien parce que…

Qu'on connaît bien effectivement, parce que le Musée du rail était dans ce bâtiment-là. Aujourd'hui, on a la médiathèque ici, on a l'espace d'art contemporain en rez-de-chaussée, à droite, on a la rue la grand-rue de Bédarieux qui s'est appelée rue de la République, puis rue Royale, rue impériale et aujourd'hui elle s'appelle rue de la République. Dans l'axe, la mairie construite en 1821. Puis ici, on arrive à la gare, la gare actuelle. Au fond, on a l'ancienne gare, la toute première gare de Bédarieux puisque le premier tracé venait de Graissessac où on avait du charbon, l'extraction des mines de charbon amenaient, venait… Descendait jusqu'ici, et traversait la vallée sur le grand viaduc et s'arrêtait à la gare que maintenant on appelle en fait depuis très longtemps la gare vieille pour la distinguer de la gare neuve qui est d'ici.

Gare vieille qui n'existe plus aujourd'hui ?

La gare vielle tout à fait n'existe plus, mais l'emplacement a été utilisé pendant très longtemps pour le transport de la bauxite. Le chargement de la bauxite et le charbon continuait à passer par cette voie pour des questions de pente trop raide sur le nouveau tracé. Donc ce circuit fonctionne avec trois boucles imbriquées et donc trois trains qui circulent pour le moment sans complication, simplement le réglage de la vitesse.

C'est un circuit sur lequel vous voulez vous intervenir ? Vous allez le laisser en l'état ?

C'est un circuit qu'on va faire évoluer, on va, on va l'automatiser, mais à l'ancienne, avec des relais, comme on faisait, il y a déjà 50 ans.

Et dans son esprit, le décor va rester comme il est parce que c'est son identité ?

Oui, tout à fait ! Simplement peut-être un peu le repeindre un peu, arranger les petits détails, mais ça va rester dans son jus.

Si on continue là-bas, on a une petite salle où il y a d'autres objets ?

Alors d'autres objets. Alors là, c'est plutôt les objets sur le terrain, pour la construction des voies, par exemple, cet outil qui permettait de porter les rails à 2 personnes, et en fait, ils étaient peut-être huit pour porter un rail, parce que c'est lourd un rail. On a la trompette qui permettait d'alerter les cheminots sur les chantiers lorsque le train arrivait. Voilà, un autre, le système qui permettait de mesurer l'écartement des rails, etc. Les petits et les petits objets comme les pétards qu'on mettait sur les voies pour alerter le conducteur en cas d'accident, les médailles des anciens cheminots.

Là, c'est un petit coin cinéma aussi ? Je vois qu'il y a un écran.

Alors c'est un petit coin où on passe les vidéos, on passe quelques vidéos au fur et à mesure que l'on trouve des vidéos intéressantes, on les ajoute sur notre clé USB qui est là-haut, voilà. Et ça tourne automatiquement pour les visiteurs.

Là, on a une magnifique représentation de la gare de Bédarieux !

Très belle peinture réalisée il n'y a pas si longtemps, en 1997. Elle est signée et datée et elle a été réalisée d'après deux cartes postales anciennes ou deux photographies anciennes, une qui a servi comme modèle pour la gare elle-même et l'autre qui a servi de modèle pour la locomotive. On reconnaît très bien les deux. Et puis on a à côté une représentation de la gare de Faugères. Et ça, c'est le deuxième circuit que nous avons ici.

Voilà, tout à fait !

Deuxième réseau, deuxième gare importante pour la région dans laquelle on se situe. Alors pas la même époque hein, le réseau ? Et pas la même philosophie non plus dans sa conception.

Alors, oui, c'est un réseau plus moderne. Il a été réalisé il y a moins de 20 ans et par chance donc, ça a été réalisé par une association de Lespignan. C'est une petite ville à côté entre Béziers et Narbonne et cette association est maintenant dissoute et le responsable nous a fait cadeau de cette maquette pour éviter qu'elle parte en déchetterie. Cette maquette est destinée à évoluer, à passer en numérique.

Alors, il y a cette face qui est la gare Faugères qui est une réalité. Et l'autre face, c'est plus pour dire d'avoir une boucle…

Pour refermer la boucle, effectivement, il y a une deuxième partie qui est complètement inventée, alors que la première partie est tout à fait fidèle aux plans anciens. Les personnes qui ont fait ça ont vraiment consulté les documents des années 60 70 pour être fidèles à la réalité.

Donc on retrouve la gare et ses différents bâtiments ?

Oui, et les moulins, les moulins de Faugères, réputés pour les visiteurs, qui se visitent toujours. Et à l'autre extrémité, nous avons la cave coopérative de Faugères qui permet d'acheter du très bon vin à accessoirement.

Je vois que la voie se sépare en deux tunnels qui ont des destinations différentes ?


Oui il y avait deux directions puisque se croisaient là, une voie qui faisait... Qui allait de Montpellier à Castres et la deuxième qui était la ligne de Millau à Béziers qui se croisent à Faugères effectivement.

Sur ces deux réseaux, avec ces deux gares, on est vraiment sur la ligne dite des Causses sa partie proche de Béziers en tous les cas ;

Oui oui, à partir de maintenant, la partie de Montpellier-Castres a complètement disparu, à part quelques tronçons qui restent. Par contre, la liaison Béziers – Bédarieux – Millau - Neussargues - Clermont-Ferrand et Paris, tout ça existe bien sûr toujours et fonctionne.

Il y a une autre dimension dans ce musée qui peut presque surprendre, mais tu vas nous expliquer pourquoi... qui est donc la dimension photographie ...

Oui, alors bon, il faut expliquer que c'est ma propre collection d'appareils photo que j'ai constitué il y a une vingtaine, même trentaine d'années, et qui dormait dans ma maison, dans les caves de ma maison et comme ce local était suffisamment grand, j'ai décidé de mettre ma collection ici en exposition, de façon que mes concitoyens puissent les voir tous ces appareils.

Comment est-ce qu'on en vient à faire une collection ? Bon, le train, je pense que beaucoup connaissent le parcours, mais comment est ce qu'on en vient à collectionner les appareils photo ?

Alors j'étais depuis longtemps intéressé par la photo. J'en ai fait un tout jeune, c'est de famille aussi puisque mon grand-père faisait de la photo. J'ai des photos de lui quand il était plus jeune, bien sûr. J'ai même ici un appareil photo auquel je tiens beaucoup. J'en ai d'autres, mais celui-là, c'est peut-être le plus précieux parce que c'est celui qu'il avait lorsqu'il était médecin militaire sur le front, dans l'Oise, à Creil, dans l'Oise.

Donc tu pourrais presque regretter qu'il n'ait pas photographié des trains et des gares ? Ou est-ce que tu as trouvé quand même des photos ?

Il a peut-être alors il a peut-être photographié des trains, mais je n'en ai pas la preuve. Mais on a trouvé aux archives départementales un classeur de photos, un album photos qui pourrait être bien de sa production par différents indices qui me font penser que ça pourrait être lui. Mais je n'ai pas du tout la preuve absolue.

Vous savez maintenant pourquoi ce musée s'appelle le Musée du Train et de la Photographie, si vous souhaitez le visiter, il est ouvert les lundis, mercredis et samedis de 9 h à midi et de 15 h à 18 h et il est possible de venir en train puisque Bédarieux est accessible via les TER de la région Occitanie depuis Millau ou Béziers en particulier.

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