Le Velay Express

Ouverture de la ligne

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Le Velay Express Ouverture de la ligne

Transcription :

Une fois n'est pas coutume, je vous propose aujourd'hui un petit bout de balade à bord d'une draisine historique, celle du Velay-Express, un train touristique qui lui aussi prépare tant bien que mal sa saison 2020. Ici aussi beaucoup de retard a été pris cette année, et ce n'est que le 1er week-end de juin qu'à pu se tenir la première journée de travail sur le site, avec comme objectif prioritaire la ré-ouverture de la voie entre Raucoules et Saint-Agrève.Une fois n'est pas coutume, je vous propose aujourd'hui un petit bout de balade à bord d'une draisine historique, celle du Velay-Express, un train touristique qui lui aussi prépare tant bien que mal sa saison 2020. Ici aussi beaucoup de retard a été pris cette année, et ce n'est que le 1er week-end de juin qu'à pu se tenir la première journée de travail sur le site, avec comme objectif prioritaire la ré-ouverture de la voie entre Raucoules et Saint-Agrève.

Le Velay Express c'est un train touristique qui serpente sur les hauteurs ardéchoises, un pays balayé en hiver par la burle et la neige qui mettent la voie à rude épreuve. Alors chaque année, c'est le même rituel, il faut rouvrir la voie et c'est une petite équipe de bénévoles motivées qui s'y colle.

Cette année cette équipe était dirigée par Mickaël Jabrin je l'ai rejoint en gare de Tence histoire de l'accompagner sur son chemin du retour à Raucoules. C'est une petite draisine Billard et un wagonnet qui faisaient office de train de travaux. Redescendant depuis la gare du Chambon, l'équipe va profiter de la plaque tournante encore opérationnelle en gare de Tence, pour se remettre dans le sens de la marche.
Confinement oblige, les travaux d'ouverture de la ligne n'ont pu être réalisés plus tôt dans la saison et il a fallut attendre ce premier week-end du mois de juin pour les entreprendre. Ils consistent à vérifier le bon état général de la voie, le bon fonctionnement des aiguillages, à couper les arbres qui auraient pu se mettre en travers du chemin emprunté par le train, mais aussi à nettoyer et désherber tous les passages à niveau. Celui-ci qui se trouve peu après la sortie de la gare de Tence illustre bien les problèmes que pourraient rencontrer le train à son passage. La route coupée ici est en pente, qui est sérieusement adoucie pour permettre le franchissement de la voie ferrée, ce qui forme un mini-plateau. Une situation idéale pour que le ruissellement de l'eau vienne déposer de la boue et des cailloux entre les voies. Pour peu que le vent se mette à souffler en transportant toutes sortes de graines et c'est bientôt un jardin sauvage qui va pousser ici. Avec le temps, la boue va sécher, les cailloux vont se bloquer dans la voie et le tout va former une plateforme sur laquelle les roues du train pourraient monter pour finalement dérailler. C'est la dernière opération que l'équipe va avoir à réaliser pour aujourd'hui, avant de prendre le chemin du retour. Cette année les trains transportants des passagers ne circuleront qu'à partir de la mi-juillet. Alors pour vous parler du Velay Express et de son histoire je vais profiter d'images d'archives. Je les avais tournées lors de mon précédent passage dans la région pour un reportage qui avait été diffusé au cours de la saison 8 d'Aiguillages.

Nous sommes ici sur ce que l'on appelle le Réseau du Vivarais qui à son apogée comptera 200 km de voies. Celui-ci a été construit en deux temps. Trois lignes isolées les une des autres sont d'abord créées. Elles relient Tournon à Lamastre, c'est le célèbre train du Vivarais ou Mastrou, exploité aujourd'hui en train touristique sous le nom de Train de l'Ardèche, Lavoûte-sur-Loire près du Puy à Yssingeaux, et la Voulte-sur Rhône-Le Cheylard. Toutes trois ont pour origine une ville desservie par le PLM et s'enfoncent en cul de sac dans les départements de l'Ardèche et de la Haute-Loire. Pour les relier entre-elles un second réseau est construit avec des lignes allant de Lamastre au Cheylard, de Raucoules à Dunières et pour celle qui nous intéresse directement du Cheylard à Yssingeaux par Saint-Agrève et Raucoules. C'est sur cette ligne que circule le Velay-Express. A l'époque, ce réseau à voie métrique était exploité par la Compagnie des Chemins de Fer Départementaux les CFD qui exploitait déjà d'autres réseaux un peu de partout en France. Leur caractéristique commune  : une construction à l'économie limitant au maximum le recours aux ouvrages d'arts. Peu de tunnels, de viaducs ou de tranchées, mais des courbes serrées, et des rampes sévères ... Le prix à payer ? De faibles performances en terme de temps de parcours. Néanmoins ce réseau du Vivarais rendaient d'indispensables services aux populations vivants sur place. On en empruntait les trains pour aller à l'école, au marché, partir en vacances, mais aussi faire transporter les produits des entreprises locales ou importer dans la région ceux que l'on y trouvait pas. Jusqu'à la première guerre mondiale, le réseau était bénéficiaire. C'est après que les choses se sont un peu compliquées pour lui. Le charbon est devenu de plus en plus cher, la voiture, le bus et le camion sont venus concurrencer le train sur un terrain ou il était jusqu'ici à peu près seul. Pour limiter les coûts d'exploitation, des autorails, les fameux Billards, font leur apparition sur le réseau dans le courant des années 30. Ce ne sera pas suffisant pour enrayer le déclin et le creusement du déficit et l'ensemble du réseau du Vivarais fermera en 1968. S'il ne disparaît pas complètement, c'est grâce aux efforts d'une poignée de passionnés qui imagine qu'il pourrait avoir un avenir grâce à un secteur en plein développement à l'époque : le tourisme. Et c'est ainsi que le Mastrou, fut le premier train touristique en France, à voir le jour, exploitant la ligne entre Tournon et Lamastre. Pour le Velay-Express, il faudra attendre encore un peu. L'association a été créée en 1986. Elle préserve et fait circuler entre Raucoules et Saint-Agrève plusieurs locomotives à vapeur, dont une Mallet construite par les Atelier du Nord de la France à Blanc-Misseron. Sa carrière, c'est en Corrèze qu'elle l'a fera. Elle ne rejoindra le plateau du Velay qua dans les années 70. Depuis 2011, elle assure le service d'une grande partie des rames tractées, du Velay-Express aux côtés de deux autres locomotives à vapeur, et de 3 autorails Billard.
Cette année, la saison du Velay-Express sera bien évidement également très particulière. Plusieurs trains à thème ont été annulés sur ses premiers mois, et les trains ne reprendront leurs circulations qu'à partir du 19 juillet. Vous pourrez consulter les horaires et les possibilités de parcours sur le site velay-express.fr. En attendant, le travail à repris dans les ateliers. Certains bénévoles venant d'assez-loin, ce premier samedi de juin a été leur première occasion de se retrouver en 2020. Mais une première journée, c'est très vite passé, et il reste encore beaucoup de travail pour que le matériel roulant soit prêt à reprendre du service. En attendant la prochaine, la petite draisine Billard qui nous a ramené à Raucoules va être remisée, après une nouvelle manœuvre de retournement. Cette petite balade n'était qu'un avant goût, et une des idées d'excursions possibles pour vous, à faire dès cet été ou l'on devrait être fortement incité à rester en France.

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