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La renaissance du réseau en N de Rudolph Schneider

La renaissance du réseau en N

de Rudolph Schneider

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La renaissance du réseau en N de Rudolph Schneider

Transcription :

17 mètres 30 de long par 10 mètres de large, ce sont des dimensions exceptionnelles pour un réseau en N, qui en font probablement le plus grand d'Europe à cette échelle. Vedette de la presse spécialisée et des expositions de modélisme ferroviaire dans les années 90, ce réseau avait purement et simplement disparu depuis et aurait probablement été détruit ou disloqué si le Chemin de Fer Privé de la Mulatière à Lyon, n'avait pu en organiser le sauvetage. C'est à la renaissance en cours de ce grand réseau que je vous convie d'assister aujourd'hui.
Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !

A Lyon, au Chemin de Fer Privé de la Mulatière, un club que je vous ai présenté il y a quelques semaines, il existe une cellule très active de passionnés de l'échelle N, qui a déjà créé plusieurs réseaux au 1/160ème, que vous avez pu découvrir dans d'anciens numéros d'Aiguillages, mais qui s'est lancée il y a maintenant 3 ans dans un chantier d'une tout autre envergure. Un sauvetage. Celui de ce très grand réseau, dont les mensurations seraient plutôt celles d'une maquette au 1/87ème. Son auteur est Rudolphe Shneider, un modéliste Allemand vivant en Lorraine, qui aimait se définir comme étant de nationalité Franco-Allemande. Sa maquette est l'illustration de son souhait de ne pas choisir entre les deux pays. Elle évoque une ligne transfrontalière exploitée conjointement par la SNCF et la Deutch Bahn quelque part entre la Sarre et la Lorraine sur la ligne Metz/Francfort, mais laisse une large place à l'imagination puisque l'on y trouve aussi la reproduction de magnifiques châteaux dont celui de Chennonceau, ce qui nous éloigne tout de même un peu de la frontière franco-allemande.

Le réseau est constitué de 46 modules, respectant des normes édictées par Rudolph Schneider en personne. Ne trouvant pas de système modulaire répondant à ses propres besoins, l'auteur du réseau en a par conséquent créées de nouvelles qu'il a baptisées en partant de ses initiales RS, le "Erress Modul System". Des modules de 120 par 60 centimètres, rapides à assembler et interchangeables, droits ou en courbe, ce qui permet d'adapter la présentation du réseau à différentes configurations de salles. Ce réseau conçu et construit pour l'essentiel dans les années 80, a été exposé à travers toute l'Europe dans la décennie suivante, et puis depuis le tournant des années 2000, l'âge venant, son propriétaire ne pouvant plus le déplacer a fini par l'entreposer, espérant qu'un potentiel repreneur s’y intéresserait. Le temps passant, le réseau à malheureusement commencé à souffrir de l'humidité et son propriétaire c'était résolu à le détruire, ou à en céder certaines parties à des collectionneurs intéressés. C'est alors que les membres du CFPM ont décidé de faire une proposition pour se porter acquéreur de l'ensemble de la maquette dans le but de se lancer dans sa restauration et de la présenter de nouveau au public. Une mission en voie d'être accomplie, puisqu'une partie de ce réseau a pu être présentée pour la première fois lors d'une exposition organisée par l'association. Nous voyons ici les premiers modules restaurés de ce réseau lors de leur deuxième sortie, toujours dans le cadre d'une exposition organisée par le CFPM, dans sa commune de résidence : la Mulatière. Après deux ans de travail sur les modules constituant le réseau de Rudolph Schneider, les membres du Chemin de Fer Privé de la Mulatière ont la satisfaction d'avoir réussi à présenter une première moitié de cette maquette.

Quand on a appris qu’il allait être détruit, on a tout fait pour essayer de le récupérer et on a pu récupérer la majeure partie de ce réseau. Actuellement, vous n’en voyez qu’une petite moitié, il manque encore un peu plus de la moitié où se trouvent encore les châteaux qui doivent être intégrés dans cette partie manquante et on espère arriver à tout faire tourner après quelques années encore de travail, on a déjà travaillé dessus 2 ans pour cette moitié et on est très contents aujourd’hui pour la deuxième fois et de le voir tourner ça remonte un peu le moral et ça motive. On ne pouvait pas laisser ce réseau partir à la destruction ou être seulement vu divisé en petits morceaux, ce qui aurait été aussi déplorable que sa destruction, il fallait impérativement le sauver, il y a encore beaucoup de travail, il ne vieillit pas très bien dans beaucoup de domaines, étant monté sur de la mousse, la mousse se désagrège un petit peu mais nous allons tout faire pour qu’il puisse perdurer et qu’il puisse faire tourner de belles rames dessus, elles sont plutôt modernes alors qu’il est daté des années 60 mais après tout c’est toujours du train et c’est toujours de l’amusement.

C'est la frontière Franco-Allemande qui a inspiré ce réseau, la Sarre et l'Alsace, des régions dans lesquelles les trains roulent à droite.

Même si seulement à peine la moitié des 46 modules qui le constituent ont pu bénéficier d'une première phase de restauration, les dimensions de ce réseau impressionnent.

Ses dimensions surprennent pour du N qui est du 1/160ème, ce réseau au final fait 17,30 mètres par 10 mètres de large, ce qui est à peu près la dimension d’un réseau Ho, mais là on est carrément en N et c’est impressionnant. Le paysage est vraiment très vallonée, on ne voit pas que du train, on voit beaucoup de paysages, de décors et d’animations, quand on pourra les faire tourner. Pour le moment, on s’est un peu poussé à faire circuler des trains, c’est la première partie vivante que l’on peut faire renaître et maintenant après ce sera le décor qu’il faudra restaurer, bien entretenir et restaurer, il y a beaucoup d’animations qu’on a pu encore remettre en marche.

Dans la configuration présentée, l'une des extrémités du réseau nous transporte à la montagne, avec ses skieurs et ses téléphériques. Mais tout au long de la maquette, c'est une grande variété de paysages qui est traversée. Des villes avec leurs gares, il y en aura 4 au total, la restauration de la plus grande d'entre-elles n'ayant pas encore commencé, elle n'est pas encore visible sur le réseau, des paysages de campagne, beaucoup de zones boisées, mais aussi un port, des usines, une mine en exploitation. Une foule de personnages, et une grande quantité de scénettes qui donnent beaucoup d'attrait à la maquette. Sans compter la disposition de la voie qui évite de tomber dans le piège de la très grande ligne droite qui aurait certainement été plus simple à réaliser, mais dont le résultat aurait été visuellement moins intéressant. Ici le train joue à cache-cache avec le spectateur roulant parfois au premier plan de la maquette, mais disparaissant dans un tunnel ou une tranchée, au détour d'une courbe qui le fait réapparaître sur l'autre côté du réseau.
Pour le travail de restauration de cette maquette, les membres du club ont donné la priorité à la circulation des trains et leur premier travail a été de recâbler entièrement les modules présentés, les installations électriques n'ayant pas supporté les conditions de stockage du réseau ces dernières années.

Beaucoup de parties électriques avaient été endommagées par l’humidité et n’ont pas supporté cette humidité, il a fallu tout reprendre l’électricité de circulation et maintenant il nous reste l’électricité et le décor à remettre, ce qui est autant de travail voire peut-être même plus. Il y a des parties va-et-vient, il y a des petites parties autonomes, des petites parties d’autorail qui circulaient, des tramways, tout ça on n’a pas encore pu remettre en marche, on a découvert seulement les parties électriques cachées mais beaucoup sont bien endommagées, on va essayer de mettre une technologie plus moderne, plus simple à réparer mais ça c’est des collègues qui sont plus techniciens que moi dans ce domaine qui vont essayer de me donner un coup de main et on va tous s’y mettre dessus, ce qui a déjà été le cas depuis le début.

Pour pouvoir mettre le réseau en action avant même d'en avoir terminé la restauration complète, les membres du club l'ont doté d'un module de retournement qui sert aussi de gare cachée.

Pour pouvoir l’utiliser en partiel, puisqu’on ne pouvait pas attendre de le faire tourner, on était trop impatients, on a attendu d’avoir au moins une moitié et là on a inventé une petite zone en coulisses pour pouvoir renvoyer des trains et les sélectionner. A l’heure actuelle, il y a 21 modules en fonction et on a 46 modules au total en circulation plus les modules de décors et donc là on n’est pas encore à la moitié. On a mis 2 ans et je pense qu’il nous reste encore facilement 3 ans de travail, rien que pour faire circuler.

Parmi les éléments de décor auxquels il reste à donner vie, il y a un aérodrome, une scierie, une exploitation forestière, la frontière, et une très grande gare de marchandise.

Seule petite frustration pour les membres du club, il ne leur est pas possible par manque de place de monter leur réseau en dehors des expositions, ou même de jeter un regard sur l'ensemble des modules puisqu'ils doivent être stockés en dehors des locaux du club où ne sont rapatriés que les parties sur lesquelles un travail est en cours.

On est obligés de travailler petit bout par petit bout, donc on ne le voit pas en complet, ce n’est que dans ces circonstances d’exposition où on peut le voir complètement et c’est là qu’on s’émerveille nous-même alors qu’on a travaillé dessus, c’est là qu’on s’émerveille pour son fonctionnement, on est étonnés de ce fonctionnement. La circulation, l’alternance dans le décor des convois, on ne les voit pas en permanence, ils se cachent, ils réapparaissent, c’est une redécouverte permanente. Même nous qui travaillons dessus, on découvre encore des petits détails qu’on n’avait pas vu, c’est immense. En N effectivement, quand on parle d’une longueur de 17 mètres, on se doute bien qu’au 1/160ème ça représente une grande surface.

Autre vertu de ce réseau, il a provoqué une forme de dynamisation du club autour de cet objectif de restauration, et même les modélistes plus attachés à d'autres échelles se sont pris au jeu.

Les Nistes se sont vus rejoints par des HOistes qui ont décidé e nous aider aussi, on a tous travaillé dessus et beaucoup se sont mis à acheter un petit peu de trains N pour pouvoir faire tourner dessus, ça a déclenché des vocations et on s’est retrouvés plus nombreux qu’on n’était au départ ! Mais on ne le regrette pas, au contraire, on est très contents de ça, ça unifie un peu le groupe que l’on est et ça nous fait énormément plaisir, il y a beaucoup de diversité qui permet de rouler dessus et là c’est passionnant.

Magnifique réseau dont je vous montrerai les étapes de la restauration en cours dans les prochaines saisons de ce magazine au fur et à mesure de l’avancée des travaux au Chemin de Fer Privé de la Mulatière.

La semaine prochaine dans Aiguillages, nous parlerons patrimoine avec Paul Dumanois, un passionné du Train Jaune et plus généralement de l’histoire des chemins de fer dans le sud-ouest de la France, qui collectionne chez lui un grand nombre de pièces provenant de l’ancienne compagnie des Chemins de Fer du Midi, en attendant de pouvoir les présenter dans un musée auquel il aimerait donner le jour dans la région.

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