Le réseau à l'échelle 0

de Michel Louette

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Le réseau à l'échelle 0 de Michel Louette

Transcription :

Michel est originaire de Pauillac en Gironde, et il a gardé de très précieux souvenirs des voyages qu'il faisait quand il était enfant, en train avec son grand-père sur la ligne du Médoc pour se rendre à la pointe de Grave. Sa passion des trains est née de ces fréquents allers-retours, et il en est certain son intérêt pour les machines 1500 volts remonte à ces années. Michel a commencé à jouer au train à l'âge de 4/5 ans, après avoir reçu un premier coffret Hornby, pour Noël. Une locomotive BB 8000, quelques wagons, un autorail Jep et des Dinky-toys les premières voitures miniatures, et c'était parti pour une vie de collectionneur dont la période la plus récente est consacrée à l'échelle 0 depuis une 15aine d'années.

Quand j’étais gamin j’avais un Hornby, évidemment, 3 rails. Ensuite, j’ai eu un réseau en N, tout au début de l’époque de l’AFAN, puis un réseau Ho sous caténaire 1500 volts, et puis celui-ci maintenant en 0, au 43eme, c’est un réseau tour de pièce à voie unique. J’ai eu l’opportunité d’acheter une machine qui était magnifique, une 7100 de Lemaco, j’ai craqué ce jour-là, j’ai cassé ma tirelire ! Ensuite j’ai vendu tout ce que j’avais en matériel Ho ça m’a pris 4-5 ans pour le convertir en matériel 0, et petit à petit j’ai continué. Le réseau je l’ai commencé en 2009, on est en 2016, il a fallu donc 6 ans pour faire le tour, ce qu’il manque encore et qu’on va faire prochainement c’est poser les caténaires un peu partout, corriger quelques petits défauts de voie puisque j’ai privilégié le fait de boucler, en sachant qu’à quelques endroits il y a des petites bosses, des choses comme ça, qu’on va régler maintenant, tranquillement.

Le décor du réseau est bien avancé, il s'inspire des régions sud/est sud/ouest, sans chercher à évoquer un lieu précis

J’ai utilisé ce qui existait, notamment en décor je travaille beaucoup avec Daniel Coutier, d’Architecture de France, la moitié du réseau ce sont des produits qui viennent de chez lui en plâtre synthétique et j’aime bien parce qu’on a un très bon rendu des toitures et des murs. Et puis ici, la gare a été faite de bric et de broc, de différentes matières, parfois du papier, des cartonnettes, des choses comme ça.

La gare qui s'appelle Pauillac, mais qui ne ressemble pas à la vraie, c'est juste pour rappeler à Michel le lieu où il est né.

J’aime bien faire les décors, j’ai eu plaisir à construire ça, j’aime bien la voie unique, c’est pour ça que c’est une voie unique, et j’aime bien les wagons marchandises, c’est la majorité de mes wagons. J’ai quelques wagons voyageurs, mais j’ai surtout des wagons marchandises.

Et pour ce qui est des machines, les préférées de Michel sont celles que lui a monté l'artisan Thierry Magrou des BB 4600 et 4700, qui roulent ici en Um, d'anciennes locomotives Midi, ainsi que des modèles de chez AMJL, une BB 8100 en particulier ou encore une CC 6500.

La partie du décor qui occupe maintenant Michel c'est la pose de la caténaire, et pour cette partie de son réseau Michel privilégie les artisans.

C’est une base MJLDJfr et on va mettre la caténaire sur tous le réseau.
- Est-ce que tu vas faire qu’elle soit fonctionnelle ?
- Non, ça ne sert à rien qu’elle soit fonctionnelle dans la mesure où on a un système digital et on pourrait faire rouler des centaines de machines avec ce système donc ça n’a pas d’intérêt.

Pour l'exploitation de son réseau, Michel a en effet fait le choix de la commande numérique dès le départ, par souci de simplification.

Il y a trois fois trois alimentations, trois fois deux fils qui font tout le tour en dessous, et ensuite pour tous les signaux, les aiguillages etc, on reprend ces fils sur les boutons qui sont à l’emplacement même des lieux où se trouvent les signaux ou les aiguilles. C’est plus facile, et c’est une sécurité parce que ça oblige à vérifier auparavant si tout fonctionne, si tout est en place.

Régulièrement, Michel reçoit ses amis modélistes qui peuvent venir faire rouler leurs modèles sur son réseau. Le jour du tournage de ce reportage, Joël était là, il a choisi avec soin le matériel qu'il souhaitait présenter.

Essentiellement, j’ai voulu rendre … peut-être pas hommage, mais un petit clin d’œil à deux personnes qui sont des pivots du zéro en France, le premier par sa conception, feu Jean-Claude Ribaut, qui nous a quitté voici peu de temps. Donc j’avais amené un locotracteur, un Y6200 de la marque JCR, bien connue pour ses kits. Ensuite, j’ai amené deux créations, on pourrait dire, en tout cas deux travaux, deux modifications importantes de kits existants : l’un est l’autorail VH, le fameux iroquois, extrapolé d’un kit AMJL d’Henri Rode, et le deuxième une CC1100 qui est déjà bien connue sur les forums, je crois, et qui là encore est une extrapolation d’un travail initialement de Jean-Claude Ribaut. Il y a des modèles qui me font vibrer, par exemple l’iroquois, le VH c’est le premier train dans lequel je sois monté, depuis tout petit, mon père était instituteur en Lozère, et à la gare de Mende les iroquois régnaient en maîtres sur la ligne des Cévennes, il n’y avait pas encore les 2400, donc s’est concrétisé un souvenir d’enfance. Quand Henri Rode a sorti le kit, le but du jeu c’était de rapprocher la maquette le plus possible de la vérité. Après c’est effectivement un travail classique, de recherche de plans, etc, et en concertation avec Thierry, faire tout ce qu’il est possible de faire humainement, techniquement, je ne dirais pas sans limite de budget mais presque, parce que ce sont des pièces qui valent plusieurs milliers d’euros, et ça permet déjà de cimenter notre amitié et c’est très stimulant, je trouve, très exaltant, quand on a l’objet entre les mains, de savoir que Thierry a conçu le bloc en fraisant un 12 cylindres, on a pris des centaines de photos de la gare de Saint-Jean du Gard, du seul VH, même s’il est pas tout à fait identique, qui existe encore, etc. C’est ce côté passionnant de recherche et de complicité, finalement, parce qu’on va à Saint-Jean du Gard ensemble, on parle, dans le Midi aussi on en profite pour faire une bonne bouffe au passage, etc. C’est très complet, c’est le plaisir des sens, concrétiser pour ceux qui la voient, j’espère, une très belle maquette. Ça relève presque des 3M, comme on a l’habitude de dire parfois, c’est-à-dire « moins mais mieux », mais pas seulement, c’est aussi une histoire d’hommes, d’abord parce que je crois que le train qui nous fait rêver, c’est le train de notre enfance, en fait c’est beaucoup de sensibilité, de passionnel, un train n’est pas un tas de ferraille, c’est très lié à ce qu’on a de plus profond en nous. Quand en plus, ça peut relever d’une histoire d’amitié, dans le cas de Thierry Magrou je crois que c’est depuis 1974 que nous nous connaissons, donc on fait un peu « dinosaures », tous les deux, et qu’on peut réfléchir à la création d’un modèle, à sa conception, sa réalisation, l’immense part du mérite lui revenant, parce que moi je ne suis guère que ce qu’on appelle couramment un « donneur d’ordres », mais il n’empêche que quand on peut concrétiser une longue amitié comme cela avec un modèle, et que cela concrétise une passion commune, je crois que c’est une opération dont on pourrait dire « tout bénéfice » !

Joël aime se définir comme un exploitant ferroviaire plutôt que comme un simple collectionneur. Plutôt que de ne s'intéresser qu'à la pièce rare qui manque encore à sa collection, chez lui les pièces vont et viennent, certaines sont vendues pour permettre à d'autres de venir prendre la place laissée vacante. Avec Thierry Magrou, ils réfléchissent actuellement à l'opportunité de se lancer dans la construction d'une machine articulée.

Un autre Michel faisait partie des invités de Michel, son plaisir à lui c'est de construire. Alors, il vient donner un coup de main à son ami pour le montage d'un autorail et des caténaires du réseau, quand il n'est pas occupé à monter des modèles pour son compte.

J’ai une 141R de Semblat, j’ai une 141P qui est encore dans ses cartons, que je n’ai pas commencé à monter, j’ai monté les K50 Semblat, j’ai un porte-auto de chez Semblat, et là je suis en train de commencer à monter un ADN standard qui a été fabriqué par une personne du Cercle du Zéro. J’ai un projet : j’ai commencé à faire un wagon, je suis en train de monter, de faire un porte-coils. Par contre je suis un peu bloqué parce qu’il me faudrait une fraiseuse, je n’en ai pas, alors je suis en train de monnayer le prix d’une fraiseuse pour pouvoir activer la préparation de ce wagon.

Et en attendant, Michel est bien occupé par la construction des poteaux supports de la caténaire du réseau de son ami. Une cinquantaine ont d’ores et déjà été créés, mais il est probable qu'il faudra en construire encore une bonne vingtaine pour faire le tour du réseau.

Il y a pas mal de poteaux qui ont été faits, mais je pense qu’il y en aura encore un peu plus à faire. Comme ils sont là, c’est des plaques de laiton qu’il faut monter, il faut tout souder, il faut les dégrapper et après souder les pièces sur les autres. On ne monte pas un poteau toutes les cinq minutes, il y a quand même pas mal de pièces à mettre dessus. Il y a le poteau proprement dit, et il y a tous les accastillages qui viennent dessus.

De quoi être bien occupé entre deux réunions du groupe des amis du 0. Car pour partager sa passion du train et sa pratique de l'échelle 0, Michel Louette anime à Nîmes les réunions d'un groupe de modélistes pratiquant l'échelle 0.

On se réunit quatre fois par an dans une école hôtelière qui s’appelle Vatel, on prépare toujours une présentation et on parle de tout ce qui se passe dans notre échelle. Avec Henri Rode, qui est le patron de l’AMJL, tous les deux on organise une fois par an le rassemblement des constructeurs, qui s’est agrandi aux amateurs, constructeurs de 0, cette année nous étions 63. L’an prochain j’espère qu’on sera entre 70 et 80, c’est une réunion qui a lieu au mois d’avril, sachant que je prends les inscriptions début janvier. C’est une réunion qui a plus de 20 ans maintenant, au début, on était quelques-uns et puis ça s’est étoffé, ce sont des gens qui construisent différents modèles. J’ai fais en sorte aussi qu’il y ait des constructeurs, cette année Lombardi et Elettren étaient présents, par exemple, Thierry Margou est toujours présent avec nous, et puis il y a des gens qui, comme moi, sont simplement des collectionneurs ou des gens qui construisent des réseaux. Je souhaitais que toutes les composantes de notre milieu soient représentées


En attendant, le travail de pose de la caténaire va reprendre cet autonome sur le réseau de Michel Louette, ce sera une caténaire classique 1500 volts dans toute la partie voie unique qui fait le tour des deux pièces attenantes où se trouve le réseau, et une caténaire type fil de tramway pour la partie dépôt.


Cet automne le travail de pose de la caténaire a repris sur le réseau de Michel, ce sera une caténaire classique 1500 volts pour la partie tour de pièce, et pour le dépôt qui se trouve à l'entrée de la pièce une caténaire de type fil de tramway.

La semaine prochaine, dernier vendredi du mois, le reportage sera par conséquent réservé à un sujet patrimoine ou tourisme ferroviaire, nous irons à Mortagne sur Sèvre, pour une découverte du Chemin de Fer de la Vendée.

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