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Sainte-Marie un module 4000

Sainte-Marie

un module 4000

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Sainte-Marie un module 4000

Transcription :



Saint-Léonard de Noblat c'est une commune de la Haute-Vienne, située à une 20aine de km à l'Est de Limoges dans le Limousin, elle abrite le musée Historail que je vous avais présenté dans un précédent numéro d'Aiguillages, qui lui-même dispose d'un grand réseau à l'échelle 0 et est le représentant régional de l'association Le Cercle du Zéro. C'est cette proximité qui a conduit au montage de la deuxième exposition du nom "Quai 0" dans cette commune. Je vous en ai parlé il y a quelques temps de cela dans Aiguillages, en vous promettant d'y revenir pour vous présenter l'un ou l'autre des réseaux remarquables qui y étaient exposés. Aujourd'hui, c'est le tour de "La Cité historique de Sainte-Marie". Il s'agit d'un module à la norme "Modules 4000", mise au point par l'association le Cercle du Zéro pour permettre à chacun de ses membres de construire chez lui des morceaux de réseau qui pourront être assemblés lors d'expositions.

La genèse des modules 4000 c’est une initiative due à trois personnes : en premier, Michel Degond qui malheureusement nous a quitté il y a peu de temps, Stéphane Chevalier qui est un peu le menuisier du groupe mais il ne fait pas que de la menuiserie puisque sur les réseaux de gare il fait la réalisation, et moi qui suis venu m’adjoindre au groupe. Lorsqu’on a discuté au départ, Stéphane a fait le premier module, le passage à niveau. Michel Degond a fait également un module qui est présent ici, qui est l’étang. Moi au départ, je voulais faire une gare, je me suis dit « la gare, tout le monde va en faire, je vais faire une zone urbaine ». La zone urbaine a plusieurs avantages, ça bloque le fond de décor ! En plus, la manière d’étager le module permet de dégager tous les pions/plans et c’est une ambiance que j’aime bien, j’aime bien faire des maisons. C’est la troisième génération, la première génération qui avait été présentée à l’exposition mondiale du Bourget, les modules étaient entièrement réalisés en carton de calendrier. La tenue dans le temps est un peu plus aléatoire que dans une construction en bois, mais toutes les parties ossature, hormis le support de la voie, qui est en contreplaqué, mais toutes les coupes qui supportent la ville sont en carton de calendrier. La philosophie du module 4000 c’est « voie unique secondaire, rame courte ». Ici, dans le cadre de cette exposition, on a des amis qui sont venus nous voir, on ouvre les voies du module 4000 aux copains donc on a tendance à avoir des choses un peu plus conséquentes mais la philosophie c’est voie secondaire et rames courtes. Ce qui est dû à quelque chose de bien particulier, parce que nous sommes en configuration bouclée, il faut savoir que c’est Stéphane qui vient de terminer tout tout seul, il a tout monté tout seul hier. Lorsqu’on n’est pas en configuration bouclée, à chaque extrémité on a un garage qui permet de mettre des rames d’1,40 m. Ceci entraînant cela, on ne fait rouler que des trains courts. Le Cercle du 0 a utilisé un système qu’il n’a pas inventé, le système modulaire, qui est même normalisé à travers l’Europe, et certaines sections du Cercle du 0, comme la section Normandie, les membres construisent chacun 1 module avec des interfaces normalisées, des branches normalisées qui permettent de créer en exposition des grands réseaux. Pour l’instant en Normandie, les modules 4000 il y a les nôtres, il y en a encore un en construction, on a un Belge qui en fabrique un et il y en a également un au bout du réseau du Cercle Atlantique du 0, le module de Claude Bardou qui est parfaitement compatible avec les nôtres. C’est un principe qui est assez difficile à mettre en œuvre au Cercle du 0 pour la raison bien simple que les membres sont éloignés les uns des autres. Donc à part des occasions comme Saint-Léonard, c’est difficile de se rassembler. Il faut savoir que le module 4000 est parfaitement compatible avec le Modulo 0, et on nous a déjà demandé par Loco-Revue qui organise une exposition à Lille en 2017 de faire un réseau commun, module 4000 d’un côté, modulo 0 de l’autre. Il faut également savoir que les modules 4000 sont parfaitement compatibles avec le module traditionnel à double voie, comme sur le réseau de Jacques Noël qui est là-bas, hormis le fait qu’on soit en voie unique il y a toujours une voie qui tombe en face de la double voie donc on pourrait arriver à constituer un immense réseau avec module traditionnel à double voie, modulo 0 et module 4000. Je pense qu’on est capables de remplir la salle à nous tout seuls.

Certains des réseaux présentés à Saint-Léonard de Noblat étaient déjà de belles tailles. C'était le cas de celui constitué par les modules des membres de la section Normandie du Cercle du Zéro. Parmi lesquelles celui représentant une petite ville médiévale, ses rues étroites et son port fluvial, quelques indices nous laissent penser que nous y sommes arrivés, au beau milieu du XIXème siècle.
Sainte-Marie est une cité historique totalement inventée, ce qui n'a pas empêché Didier Predhomme d'en imaginer ce qui aurait pu en être l'histoire. On retrouverait les premières traces de son existence dans des écrits de 1026, à l'époque ou Richard III était Duc de Normandie. Jeanne d'Arc aurait été incarcérée dans sa tour en 1431 lors de son transfert à Rouen. Le port fluvial aurait été créé en 1802 et le chemin de fer serait arrivé à Saint-Marie en 1867, enfin, il ne ferait qu'y passer, la gare la plus proche se trouvant 3 km plus loin, une explication qui arrange bien Didier qui a pu ainsi s'affranchir d'en construire une sur son module. Pas mal de choses sur cette maquette sont néanmoins inspirées de bâtiments existants ou ayant existés.

Je suis Havrais. Le Havre est une ville qui a la particularité d’avoir été rasée pendant la guerre, d’ailleurs on a perdu une partie de notre identité et une partie de nos bâtiments à colombage et de nos bâtiments anciens, et j’ai essayé de recréer l’ambiance qui aurait pu exister dans le vieux Havre avant la guerre. C’est un peu l’origine de ces colombages et de ces maisons un peu en pierre un peu en briques … Je suis parti de photos, cartes postales anciennes, des choses que j’ai vues et que j’ai gardées en mémoire.

Et il y a même dans cette ville une petite rue, qui est très bien cachée, même sur la maquette de Didier Predhomme.

Il y a une petite rue qui est très mal fréquentée, au fond de laquelle il y a une petite lanterne rouge, et pour la petite histoire le nom de la rue c’est Marthe Richard, suggestion qui m’a été faite par une dame lors d’une exposition qui m’a dit « j’ai une idée, vous pourriez appeler la rue Marthe Richard ». Les gens ne savent absolument pas qui est Marthe Richard, mais les anciens ça leur rappelle quand même quelques souvenirs. Et il y a des quantités de clins d’œil à des amis : Stéphane Chevalier, dont j’ai parlé tout à l’heure, a sa menuiserie, Michel Degond qui était horloger a son horlogerie. Un ami de la section Normandie qui travaille chez Castorama a son magasin de bricolage à son nom. Il y a tout un tas de petits clins d’œil, c’est une chose courante, on rencontre souvent ça en modélisme, on essaye de cultiver l’humour … Alors il y a des petites scènes comme le monsieur qui est sur le bord de la fenêtre qui permet un grand moment quand les enfants demandent à leur maman « qu’est-ce que le monsieur tout nu fait sur le bord de la fenêtre ? », et de savoir comment la maman va s’en sortir. Représenter une portion de ville au 1/43ème c’est assez peu courant en exposition et l’ensemble de ces modules attire particulièrement es visiteurs. Les gens d’un certain âge retrouvent une ambiance qui leur rappelle leur jeunesse et nombre de visiteurs me demande où se trouve cette ville parce qu’ils veulent tout simplement y aller en vacances.
- Est-ce qu’ils vont pouvoir le faire ?
- C’est absolument impossible parce que c’est une réalisation qui est sortie de mon cerveau embrumé et c’est totalement imaginaire. Il y a certaines maisons qui sont construites à partir de cartes postales et d’ouvrages anciens, parfois le haut de la maison est monté sur la base d’une autre, un assemblage de plusieurs de façon à ce que l’ensemble soit relativement homogène.

Et pour ce qui est de la matière première utilisée pour la construction des bâtiments Didier reste fidèle à une technique éprouvée par des générations de modélistes.

C’est tout simplement du carton de calendrier. Donc l’ossature est en carton de calendrier, recouvert soit avec du dépron gravé avec un stylo bille tout banal, soit avec des enduits ou du gesso travaillé pour faire les enduits de ciment, des choses comme ça, et tous les ensembles pavés, tous les supports, les murs, les entrées de tunnel, tout est en dépron gravé. L’avantage du dépron sur les modules transportables c’est le poids, parce que pour faire la même chose en pierre synthétique ou en plâtre, le poids s’en ressent, sachant qu’on a tout intérêt pour des questions de montage et de transport à avoir des masses les plus faibles possibles. Les réalisations en dépron sont ensuite peintes avec de la peinture acrylique, donc je me tue à répéter aux gens qu’il n’y a aucun secret particulier de fabrication, c’est très facile, c’est accessible à tout le monde. La première fenêtre qu’on coupe, elle n’est pas toujours très droite, le premier coup de pinceau n’est pas toujours très bien réalisé, mais on s’aperçoit au bout d’un moment qu’on réussit à acquérir les gestes pour la réalisation et à trouver les bons outils. Et honnêtement, j’insiste en disant que ce n’est pas compliqué, il faut démystifier la complication du chemin de fer à l’échelle 0, sachant que même une partie des trains, qui devraient rouler parce que je n’ai pas eu le temps de les sortir de leur caisse, sont réalisés en carton, donc le carton est un matériau vraiment universel. Le matériel moteur, pas trop, parce qu’il y a une question de résistance et de poids qui entre en ligne de compte, mais le matériel remorqué, oui.

Quand on voit le niveau de détail dans les décors, le nombre de maisons, tous ces murs de pierre qu'il a fallu patiemment sculpter dans le carton, on se dit que Didier a dû passer un temps infini sur la construction de son réseau.

C’est assez surprenant, je n’ai pas mis plus d’un an. Il paraît que je travaille vite, j’ai surtout l’habitude ! Parce que la gravure par exemple des pavés et des murs à la main semble à certaines personnes insurmontable, les gens me disent « tu as dû y passer … » alors qu’en fait je fais une longueur d’un mètre de pavés en deux, trois heures sans aucun problème. mais j’ai une formation de dessin, et je prends toujours l’exemple : c’est comme quand on fait des hachures en dessin, les première hachures c’est tout juste si on ne mesure pas les distances avec un double décimètre, après on fait des hachures qui sont parfaitement équidistantes, c’est exactement la même chose. Donc je dis aux gens « Faites du pavé, plus vous ferez du pavé, plus vite vous les ferez.

Vous ne ferez pas dire à Didier Predhomme que le modélisme à l'échelle 0, c'est compliqué, élitiste et cher, ce n'est pas du tout sa philosophie, pour lui tout cela est plutôt une question de patience, de passion et de temps. Une vision de la pratique du modélisme ferroviaire au 1/43ème qui semble rencontrer un certain écho, puisque le nombre d'adhérents au Cercle du 0 n'a pas cessé d'augmenter ces derniers mois.

La semaine prochaine dans Aiguillages, je vous proposerai de rendre visite au Train Miniature Castrais, un club installé à Castres, dans le sud-ouest de la France qui ouvre chaque semaine au public son réseau et son petit musée.

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