Le musée du rail de Dinan

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Le musée du rail de Dinan

Transcription :

Une partie des images de ce reportage avait déjà été diffusées dans un ancien numéro d'Aiguillages, l'un des tous premiers, qui n'est aujourd'hui plus en ligne. Dinan, c'est une ville de Bretagne, située dans les Côtes d'Armor. Et même si c'est à l'intérieur que l'on découvrira ses plus beaux trésors, grâce au travail de collecte et de conservation réalisé par l'association « Les Amis du Rail Dinannais » , le bâtiment en lui-même est un monument historique digne d'intérêt.

On est dans la gare de Dinan, c'est pas la gare d'origine, c'est celle qui a été reconstruite en 1932. La gare d'origine, c'était en 1879 et le maire de l'époque, dans les années 1920, a voulu quelque chose qui soit de la grandeur du passage des convois dans la gare, donc il voulait quelque chose de grand, et pas banal surtout.

Et du coup, le bâtiment est loin de passer inaperçu

C'est un bâtiment qui a té conçu par Georges-Robert Lefort, architecte de Guingamp. Ça marie à la fois la pierre, l'ardoise, le verre, ça fait un bon mélange néo-breton, puisque, à l'époque, c'était le néo-breton qui commençait. C'est une gare magnifique qui est classée monument historique, donc pour une association ferroviaire dans une gare classée monument historique … que voulez-vous !

C'est cependant le sort moins enviable réservé à une autre gare qui a été à l'origine de la création de l'association.

C'était surtout la destruction d'une petite gare qui est située à 7-8 kilomètres de Dinan, qui s'appelle La Hisse, à l'époque, même les cartes postales anciennes l'attestent, c'était la gare des dinannais. C'est-à-dire que les gens, à l'époque, n'avaient pas beaucoup de voitures, et donc le dimanche ou les jours fériés, ils se promenaient le long de la Rance, la rivière qui passe aux pieds de Dinan, et rejoignaient donc à 8 kilomètres d'ici la petit commune de Livet, et le retour se faisait toujours par voir ferrée. C'était la gare des dinannais, quand j'ai appris que cette gare allait être démolie, il y a eu le petit pincement au cœur, sauvegarde du patrimoine, surtout. Donc j'ai pu déjà conserver la plaque de la gare, et la pendule de la gare aussi. J'en ai parlé à mes relations de travail et je me suis aperçu qu'il y en a d'autres qui étaient atteints de la même maladie que moi,au niveau ferroviaire, et très rapidement on s'est retrouvés à une quinzaine de personnes et on a dit « tiens, on va créer une association ».

Et c'est comme ça que tout à démarré par une exposition d'une quinzaine de jours en saison, qui a débouché sur la mise à disposition d'un local par la mairie que l'association loue à la Mairie, qui elle même le loue à la SNCF. La surface n'était alors qu'à peine d'un tiers de celle du musée actuel, dans lequel les passionnés se sont mis à construire leur réseau. Et peu à peu, les collections s'enrichissant, c'est quasiment toute l'aile ouest de la gare qui a fini par être occupée par le Musée du Rail. Les visiteurs viennent d'abord chercher dans ces lieux, des modèles réduits. Et ils ne sont pas déçus. On y trouve des réseaux en O et en Ho, des dioramas en N, une rétrospective des productions de la marque Jouef, mais également une belle collection de plus de 200 affiches. Pas de matériel roulant, mais tout ce qui fait le chemin de fer, au point de pouvoir le considérer comme un très bon complément de la Cité du Train de Mulhouse. Qui plus est, le contenu du musée est constamment renouvelé, en faisant tourner les collections entre la réserve et la partie accessible au public. L'une des pièces majeures du musée est un poste d'Aiguillages complet.

C'est un poste vignier, 1889, qui était au départ prévu pour le musée de Mulhouse, mais ayant changé leurs façons de faire ils ont souhaité ne pas l'acquérir. Donc la SNCF région de Rennes nous a demandé s'il était possible d'en prendre soin, mais la condition c'était le démontage complet et le remontage à l’intérieur de notre musée. Ça a été fait lors d'un hiver, on a commencé aussitôt la fermeture d'une saison, et on a passé l'hiver à tout remonter à l'intérieur, malgré des portes très exiguës pour faire rentrer le matériel, mais on a gagné le pari et il est remonté entièrement, le poste est couvert, il est même sous ardoise, tout est là. C'était le poste d'aiguillages de Dinan, qui a toujours vu passer les trains, maintenant il les voit beaucoup moins à l'intérieur, mais bon, l'âme est toujours là ! L'odeur est là, aussi, dans le poste, on a tout amené.

Le poste d'Aiguillages a été démonté pièce par pièce lors d'un hiver particulièrement froid dont les membres de l'association se souviendront. Ils ne disposaient que de 4 jours pour mener leur opération de sauvetage à son terme. Dans le musée, le regard des visiteurs est arrêté par de nombreux objets de toutes natures. Et parmi ceux qui cause le plus de curiosité, il y a cette collection de clous de traverses.

Chaque traverse avait des clous, des petites choses en ferraille et il y avait plusieurs indications : il y avait le clou qui nous indiquait, entre autres, la date de construction de la traverse, à quelle date elle avait été conçue. Il y a des clous qui nous donnent l'écartement, dans les courbes et autres, il y a des clous qui nous donnent l'atelier dans lequel ont été conçues les traverses, son mode de traitement, tout ça. C'est assez intéressant, et on ne voit pas ça souvent. Là, pour nous, le premier commence en 1880, et on doit être arrêtés en 1978, je crois … 1983 ! 1983, date de création de l'association ...

L'association est jumelée depuis 1989 avec la ville de Dinant avec un T, celle qui se trouve en Belgique, le long de la Meuse et avec le club de Namur, toujours en Belgique. Tous les deux ou trois ans, des rencontres sont prévues entre les deux associations, ce seront des week-end ferroviaires.

L'association des Amis du Rail Dinannais fait très régulièrement de nouvelles acquisitions d'objets pour enrichir ses collections. De nombreux dons lui sont également faits. Cette 231 F par exemple construite par un cheminot passionné, Fernand Decamp qui non content de la conduire, a reproduit la machine dont il était le titulaire à l'échelle 1/20ème.

Nous arrivons doucement dans la dernière pièce du musée. Celle où est abrité le réseau ho du club. Il s'agit d'un réseau de démonstration. La volonté de l'association n'était pas de reproduire telle ou telle partie d'une ligne existante ou ayant existé, même si quelques éléments du décor ont été fortement inspirés de la réalité. C'est le cas des remparts de la ville de Dinan, qui est une ville fortifiée ayant conservé une grand partie de ses défenses. La porte de Brest est représentée sur le réseau, alors qu'elle n'existe plus en ville. Le pont de l'Essart, situé à quelques kilomètres de Dinan est également évoqué. Le port rappelle étrangement celui de Cancale, avec sa jetée. Mais pour le reste, tout a été construit selon l'imagination des modélistes. Ce réseau a pour ambition de présenter au public ce qui peut se faire dans le domaine du modélisme ferroviaire. Et plusieurs technologies se sont succédées pour son fonctionnement. Au départ, dans les années 80, il avait été conçu comme un circuit à voie unique d'environ 170 mètres de long. L'électronique était reine, et la circulation des trains entièrement automatisée. Mais pour donner plus de piquant à son exploitation, il fut décidé de revenir à un pilotage matériel. Depuis quelques années le digital ayant fait son apparition, une partie du réseau a été modifiée pour fonctionner en digital, et être pilotée par un ordinateur.

On a la première partie, avec les éclairages et la mise en fonction de différents mécanismes. Ensuite, on a la deuxième partie avec un écran d'ordinateur qui nous permet de faire fonctionner le digital, qui est sur la deuxième partie, tout au fond. Ici on a tous les boutons qui nous permettent de faire la entre connectivité le digital et l'analogique, donc on peut choisir soit l'analogique, soit le digital. Ensuite, ici, on a la partie analogique, qui nous permet de faire marcher la plus grande partie du réseau.
La surface du réseau est de l'ordre d'une 30aine de mètres carrés.

On peut voir les trains qui se déplacent sur le réseau, on peut mettre des sons sur les machines, les éclairages, les aiguillages, commander les aiguillages, on peut vraiment faire plein de choses avec le digital, contrairement à l'analogique où on est assez restreints.

L'association vit au rythme des saisons touristiques et de la météo. En hiver, place à la vie de club avec des réunions hebdomadaires tous les samedis, pour s'atteler aux différents travaux d'entretien. Elle compte une 60aine de membres, dont une 20aine d'actifs.
En été, le musée est ouvert au public. Quand il fait beau, les touristes vont à la plage, mais quand il fait gris, ils sont plus nombreux à investir les locaux du musée. Des locaux qui malgré les aménagements et les agrandissements successifs commencent à se faire étroits pour stocker et présenter toutes les pièces préservées. Alors il arrive au musée de plus en plus fréquemment d'organiser des expositions en dehors de ses murs. Il dispose notamment d'un réseau de trains de jardin se développant sur 64 mètres carrés, ou de toute une série d'affiches qui peuvent être prêtées ou louées pour diverses expositions.

La semaine prochaine dans Aiguillages, l'AMFI, l'Association des Modélistes Ferroviaires Indépendants, dont l'un des membres présentait un réseau à l'échelle 0 pour les enfants à l'exposition Montélirail.

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