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Le Petit Train à Vapeur de Forest

Le Petit Train à Vapeur de Forest

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Le Petit Train à Vapeur de Forest

Transcription :

Pour tout vous dire, voilà un reportage qui a bien failli tomber à l'eau, mais c'était compter sans le flegme de nos amis Bruxellois, qui n'a visiblement rien a envier à celui très fameux de nos amis d'outre-manche. Malgré une pluie battante, les locomotives ont été mises en chauffe et les circulations assurées. Il faut dire qu'à Bruxelles, cette petite pluie on la connaît bien, elle a un même un petit nom, et si l'on en croit Daniel, elle serait presque un bienfait !

La pluie qui nous a accueillis, comment elle s'appelle ?
Une drache ! Mais c'est passager. C'est programmé pour avoir de la vaporisation pour la film ! Sinon, s'il faut du soleil ...

Voilà pour l'excuse ! Vous l'aurez compris, la bonne humeur est de mise au PTVF, et le temps maussade du début de cette après-midi, ne va en rien l'altérer. Il n'empêchera même pas Daniel, Xavier et Jérémy d'organiser une double traction, histoire de se faire plaisir.

D'habitude on fait 2 trains, le problème quand on est comme ça c'est que les gens doivent attendre plus longtemps. Alors que quand on a 2 trains … On fait des tours jaunes, bleus et rouges. On fait tourner 4-5 trains à peu près, c'est la moyenne du week-end. Bien entendu, si on a des invités qui viennent, ils sont les premiers là et ils se font plaisir aussi. C'est international, comme on dit : belges, français, hollandais, luxembourgeois, suisses, anglais ...

Et un anglais, il y en avait un ce jour-là, venu comme visiteur. Et quand je vous parlais de flegme … Voyez plutôt le parapluie

Le PTVF fête cette année ces 30 ans d'existence, quand à Daniel, cela maintenant 10 ans qu'il a rejoint l'association après une carrière à la SNCB.

Je suis arrivé ici en 2005, en actif au club. Par contre, je suis comme Obélix, je suis tombé dans la marmite en étant petit ! A 12 ans j'avais les Lima, Jouef de l'époque, et j'ai fait des études professionnelles et je suis entré aux chemins de fer, en 1972. J'y suis rentré comme piocheur, je regrette pas, j'ai fait 2 ans de pioche, et à cette époque-là on pouvait passer des examens pour monter au concours, et c'est à la énième fois que j'ai réussi à devenir conducteur de manœuvre. Donc pendant 10 ans j'ai fait ma formation ici, dans la région de Bruxelles, et à ce moment-là il y a eu un examen qui s'est présenté pour passer à la ligne, là c'était mixte voyageurs et, je me suis fait plaisir, marchandises, les 2000 tonnes, tout ça … Par contre je faisais voyageurs, en rame tractée souvent. Et alors vous en France, c'est à 50 ans qu'on lâche les machines ! 55, nous autres, mais c'est fait, c'est derrière depuis 2008 ! un nouveau métier : « pensionné » ...

Et voilà un heureux retraité.
De son côté Pierre Sitarsky est arrivé il y a 20 ans au PTVF, une association qui est plutôt bien dotée en termes de matériels roulants.

On doit avoir dans les 75 wagons et voitures, puisque moi j'ai des voitures, pas des wagons, tout le reste c'est des wagons. Nous avons, je crois, 24 ou 28 GP38, on doit avoir une petite dizaine de Berkshire, on a des 020, des 030, on a des 230, on doit avoir, en exploitation, 30-35 machines. Et en une journée d'exploitation nous roulons entre 5 et 7 machines quand il fait beau. Nous avons 3 parcours, nous avons 1 parcours qui fait 4 minutes, c'est-à-dire 500 mètres, 8 minutes / 1000 mètres à peu près, et 12-14 minutes, qui fait dans les 1800 mètres, suivant le choix des cleints. C'est marrant parce que les gens « lequel est mon train ? » et on répond « je sais pas, faites voir la couleur de votre ticket ! », et en fonction de la couleur de la ticket on arrange les trains. Ici, ça se passe tout à fait en bonhomie … d'abord, nos trains sont jamais en retard, parce qu'on a pas d'horaires, ça c'est déjà génial ! On a cet avantage, et puis bon, selon ce que veulent faire les voyageurs, nous suivons !

Pierre est assis sur les bancs de l'une des 6 voitures du train bleu qu'il a fabriqué pour les faire rouler au club, et aujourd'hui, elles sont de service, tractées par les deux locomotives à vapeur mises en double traction.

On a une Ducros et une Brown, ce sont des machines anglaises en voie de 60 qui ont servi dans les productions irlandaises de canne à sucre, et derrière nous avons une rame en voie normale, du train bleu. La Belgique est un pays surréaliste, on le sait bien !

Le Ptvf a été créé en 1985, une date dont les ferrovipathes Belges se souviennent facilement, puisque qu'elle coïncide avec le 150ème anniversaire du chemin de fer en Belgique. Le Petit Train à Vapeur de Forest fête du coup son 30ème anniversaire cette année. C'est d'abord un circuit provisoire qui fut installé dans le parc, avant que dès l'année suivante ne commence la construction du parcours actuel, dont les extensions se sont faites au fil du temps. Le terrain était à l'origine en partie marécageux, et avait servi de décharge. Il a fallu le nettoyer complètement, avant de pouvoir le stabiliser. Ce fut fait, lors de la construction d'un tunnel passant sous la basilique de Bruxelles. Un entrepreneur travaillant sur ce chantier cherchait un endroit ou déposer les mètres cubes de terre issu du percement du tunnel. Il proposa alors à l'association de recevoir cette terre sur leur terrain et de l'épandre. 200 camions vinrent ainsi vider le contenu de leurs bennes et un bulldozer la répartir sur toute la surface du terrain, ce qui permit au PTVF de disposer d'une base solide pour installer ses voies. Georges Smars est le président de l'association. Il revient sur sa genèse.

Il y avait, au départ, la volonté de pouvoir : d'une part construire des engins à cette échelle-là, de rassembler suffisamment de personnes susceptibles de créer une association à la suite de ça, persévérer et installer le réseau, construire des machines, construire des wagons, les faire rouler. Après ça vient le public : le public a tout de suite accroché à notre activité, bien que ce n'était pas le but au départ. Le but au départ c'est, je le répète, simplement pouvoir utiliser un réseau pour pouvoir faire rouler nos engins. Le public a suivi. Pour pouvoir apporter des extensions, étendre le réseau, faire vivre ce réseau, forcément il faut de l'argent. Donc en fin de compte, je me répète encore une fois, l'arrivée de ce public nous a permit de vivre sur la vente des tickets, de faire des épargnes et de réinvestir tout ce que nous avons gagné dans le réseau.

Et c'est ainsi que le Petit Train à Vapeur de Forest est devenu grand, et déploie aujourd'hui plus de 2500 mètres de voies sur 3 circuits imbriqués les uns dans les autres, que les convois empruntent successivement. Ses installations ressemblent à celles d'un vrai chemin de fer avec sa signalisation, ses voies de service, son dépôt et même son poste d'Aiguillages. C'est du haut de ce point d'observation que sont dirigés les trains et que leur circulation est contrôlée à vue.

Et comme tous les recoins du réseau ne sont pas forcément visibles en raison de différents obstacles, des caméras permettent de suivre les convois sur des écrans de contrôle.

Ici, le tableau de droite représente tout ce qui est la sortie de gare et l'entièreté du réseau, donc ici ce seront les 4 voies principales en gare avec la cinquième voie qui est la 4 bis, une petite voie de réserve. Le tableau représente schématiquement l'entièreté du réseau, avec le point le plus important du réseau qui se trouve ici c'est la bretelle jonction double qui nous permet de faire près de 16 itinéraires différents sur le réseau. Quand un train est parti de la gare, on peut l'orienter sur 3 tours : le tour jaune, le petit tour qui fait juste le tour du bois derrière nous et qui revient en gare, le tour bleu, qui lui part faire le tour de l'étang, puis le tour du bois derrière nous et revient en gare, et le tour rouge, un tour du l'étang, le tour du bois en un sens, on refait le tour de l'étang, on refait le tour du bois et on revient en gare, c'est ce qu'on appelle la boucle, le 8 et le super 8. Et le tableau de gauche, qui se trouve ici, lui représente la rentrée de gare et le contrôle de la voie de triage de la gare.

Et croyez moi dans cette cabine, les signaleurs s'amusent beaucoup. Les conducteurs ne savent jamais précisément quel parcours ils vont faire, ou s'ils vont le faire dans un ordre ou un autre. Parfois même leur train peut être arrêté en ligne, pour qu'un autre puisse le dépasser. Mais c'est tout un travail de mettre en route le réseau. Toutes les aiguilles fonctionnent à air comprimé. Il faut par conséquent commencer par mettre le système sous air, en démarrant le compresseur.

On est à environ 4 bars d'air sur l'entièreté du réseau et c'est aussi pour une raison de sécurité. Ça permet que les aiguilles, les signaux à palette se lèvent correctement et collent correctement le contre rail pour le changement de direction.

Le réseau comprend 49 aiguillages et autant de signaux. Des palettes en bois ou des signaux lumineux. Ils sont une quinzaine de bénévoles aptes à assurer les circulations depuis la cabine. Céline fait partie de cette équipe, mais ce dimanche, elle est appelée à jouer un autre rôle.
Elle a été désignée responsable de la journée.

On me connaît depuis que je suis née puisque mon père y est depuis plus de 20 ans, mais je suis officiellement entrée au club depuis une dizaine d'année.

Les circulations débutent à 14 heures, mais forcément, la responsable de la journée à du arriver beaucoup plus tôt ce matin.

La journée de la responsable commence tôt, alors ça dépend des personnes, il y en a qui viennent à 8 heures, surtout quand il y a des grosses journées. Moi je suis venue vers 9h30. Dans ce poste on doit un peu gérer toute l'organisation du jour, les exploitations, qui va conduire, qui va faire les signalements … si on n'a pas assez de personnel pour faire la signalisation, à ce moment-là je prends la décision qu'on fasse, par exemple, que le tour moyen. Là on a assez, donc on va pouvoir faire les 3 tours. Sinon, vérifier que tout fonctionne bien, comme les compresseurs d'air en bas, l’électricité, que les signaux soient bien posés, bien branchés, que tout soit opérationnel pour pouvoir rouler.

voilà, c'est bien fermé, les 2 trains sont quasi-complets, donc on est tout bon pour partir, avec 2 minutes d'écart
ah non pas 2 minutes, il faut 4 minutes les gars !
On est partis pour 4 minutes d'écart entre les trains !

Avec la complicité des conducteurs et des signaleurs restés en cabine, Céline est en train de nous concocter une petite chorégraphie ferroviaire, Rien que pour vos yeux. Le départ des deux trains en circulation cet après-midi est calculé de manière à ce qu'ils se retrouvent au même moment, chacun sur leur circuit sur le fameux point névralgique du réseau. Manœuvre réussie dès le premier passage ! Au cas où, un second tour avait été programmé, pour se laisser une nouvelle chance.

Comme décidément, c'est une journée durant laquelle nous ne reculerons devant aucun risque, votre serviteur va prendre les commandes d'un train, et Céline, celles de la caméra. Et c'est parti pour un tour, dont je ne saurais même pas vous dire la couleur.
Bon, finalement, on ne s'en est pas si mal sorti.

Les derniers visiteurs font leurs derniers tours de train, le soleil n'aura fait que de rares apparitions, mais la pluie nous aura permis de passer de temps à autres entre ses gouttes. Tout va pour le mieux, ce reportage aura finalement pu se faire. Dans les semaines à venir, les membres de l'association du Petit Train à Vapeur de Forest vont continuer à savourer ainsi, dans la bonne humeur, les 30 ans du PTVF, sans oublier de continuer à contribuer au développement du réseau. Le nouveau chantier qui les attends est celui de la construction d'un nouveau dépôt et de sa nouvelle plaque tournante. La dalle en béton est terminée. Un bâtiment en kit, de 180 mètres carrés devait leur être livré dans les jours suivant ce reportage, à charge pour l'équipe de le monter.

La semaine prochaine dans Aiguillages, le Chemin de Fer du Bon Repos, un nouveau touristique qui naît cette année dans le paysage Breton. Nous assisterons notamment au retour d'un OC2 sur ses terres d'origine.

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