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Le Chemin de Fer de Bon Repos

Le Chemin de Fer de Bon Repos

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Le Chemin de Fer de Bon Repos

Transcription :

Un retour aux sources pour cet autorail qui ces dernières années servait de hall d'accueil pour un autre train touristique, le Chemin de Fer du Bas Berry, et qui est de retour sur ces terres d'élection, en Bretagne intérieure. La halte de 'Bon repos' est située sur le tracé de la ligne de Carhaix à Loudéac, l'une des plus anciennes branches de la célèbre "Etoile de Carhaix". Un réseau à voie métrique construit par la compagnie de l'Ouest entre 1891 et 1925. La gare de Bon Repos a quant à elle été ouverte en 1902 et fermée en 1956 quelques années avant la fin de l'activité du Réseau Breton en 1967. Elle est ensuite devenue une maison d'habitation avec son jardin, dont la terre avait recouvert l'ancienne plateforme et les quais. En 2010, Christian Labetoulle, un passionné du Réseau Breton a l'opportunité de la racheter. L'aventure de la création du Chemin de Fer de Bon-Repos pouvait commencer …

Le projet ici, c'est un peu le fruit du hasard : déjà, ce qui n'était pas du hasard c'était notre intérêt pour le réseau breton qui fait qu'on cherchait depuis longtemps un site pour pouvoir faire un musée vivant dédié au réseau breton et au chemin de fer d'intérêts généraux secondaires en particulier, et le hasard a fait que cette gare était en vente et qu'une partie de la plateforme jusqu'à Gouarec était disponible également, puisque toujours propriété de RFF qui a pu nous le vendre, ce qui fait qu'aujourd'hui nous avons une réserve foncière de 4 kilomètres qui vont nous permettre de desservir Gouarec dans les années qui viennent.

Car le projet consiste bien en un musée vivant du Chemin de fer, à partir duquel des circulations seront organisées. Pour la première saison, il s'agira de simples allers/retours sur le site de la gare, mais dans les années à venir l'idée est de mettre en place un train touristique circulant entre Gouarec et Bon Repos, et desservant pourquoi-pas, l'abbaye de Bon-Repos, l'un des hauts-lieux du tourisme en Bretagne intérieure.

L'Abbaye de Bon Repos a été faite par des moines cisterciens à la fin de Moyen-Âge, et comme souvent, les moines ont choisi un endroit très agréable et très calme, on entend les oiseaux qui chantent et il fait bon vivre à la gare de Bon Repos, et c'est pour ça que le site a connu aux alentours du 16è-17è siècle un essor assez important, notamment avec l'aide de la famille de Rohan, et le site est tombé en désuétude au moment de la révolution, lorsque l'Abbaye a été achetée comme bien national et brûlée par les troupes chouanes qui étaient en Bretagne à l'époque. Le bien est resté en l'état jusque dans les années 1980 et en 1986 il a été repris par les Compagnons de l'Abbaye de Bon Repos qui ont commencé à le restaurer, ce qui a permis l'essor touristique qu'on lui connaît aujourd'hui.

Dans un premier temps, les circulations sur le site se feront sur de la voie de 60cm, mais l'ambition à terme est bien de faire circuler du matériel à l'écartement métrique.

Même si on ouvre en voie de 60 pour des raisons de facilité technique, l'idée c'est bien d'établir en voie métrique la continuité jusqu'à Gouarec et pouvoir faire circuler le matériel, d'abord du réseau breton qu'on aura pu avoir, et d'autres chemins de fer secondaires également. C'est vraiment le premier stade qui sera plus une présentation statique de matériel avec une explication sur le réseau breton parce qu'on est quand même attachés à l'aspect patrimonial du réseau breton, on veut expliquer le rôle économique qu'a joué le réseau breton dans le développement de la Bretagne, pour que les gens puissent comprendre pourquoi la Bretagne s'est désenclavée subitement au début du 20è siècle. A l'ouverture on sera à peu près sur 800 mètres, et la ligne sera prolongée dans le courant de l'été en fonction de la disponibilité des rails, la voie sera prolongée en direction de Gouarec. Là, nous disposons de 800 mètres de voie prêtes à l'emploi. La gare de Bon Repos sera en deux écartements complètement séparés voie de 60 / voie métrique, avec une fusion par un appareil adapté en sortie de la gare de Bon Repos côté Gouarec et après 3 files de rails sur 1,4 kilomètres dans un premier temps.

Avant de voir circuler au Bon-Repos d'authentiques matériels de l'ex Réseau Breton, ce sont des locotracteurs industriels qui seront de service à la gare.

On est sur des matériels qui deviennent rares, et la chance que nous avons eu c'est de pouvoir récupérer auprès d'une société irlandaise 4 locomotives qui étaient utilisées dans une tourbière dans les environs de Dublin, qu'on a pu ramener en 2010, et qui assureront la traction dès cet été.

Remontons un instant dans le temps, et mettons nous dans la peau d'un voyageur de l'époque, quel parcours aurions-nous pu faire, au départ de la gare du Bon-Repos ?

Vous pouviez déjà partir de Carhaix, arriver à La Brohinière, et arrivés sur Carhaix vous pouviez remonter jusqu'à Morlaix, c'était vraiment l'embryon des lignes, qui ont été suivies en 1905 par la ligne qui dessert Rosporden, la ligne de Châteaulin dans les années d'après la première guerre mondiale pour finir par la dernière ligne qui dessert la presqu'île de Crozon qui est ouverte en 1925, donc on est vraiment sur un réseau qui a été ouvert sur quasiment 35 ans, ce qui explique un peu les différentes architectures et les technologies utilisées, c'est-à-dire que là, on était sur du rail en double champignon sur les premières ouvertures, alors que les dernières lignes avaient déjà été faites en rail Vignole, avec du matériel qu'utilisaient des bogies Pennsylvania, ce qui n'était pas le cas des premières voitures de 1891. la ligne a été ouverte en 1902, c'est une des sections de la ligne Carhaix - La Brohinière en passant par Loudéac et ouverte en plusieurs tronçons durant l'année 1902, et la ligne a fermé en 1967 et n'a été réellement déposée qu'en 1970, ce qui a permis de rapatriements de matériel de Carhaix à Loudéac. Le dernier train du réseau breton en voie métrique est passé ici, et avait mis 3 heures pour faire Carhaix – Loudéac à l'époque, tellement les passages à niveau étaient comblés, la végétation avait déjà reprit ses droits.

Quant à la gare, elle n'en était déjà plus tout à fait une à la fin des années 50.

Elle a cessé son rôle de guerre dès 1956 où elle a été achetée par les parents de la personne qui nous a vendu la gare, et elle a quand même été desservie jusqu'en 1967 sous un régime de point non géré. Le bâtiment voyageur lui-même était en excellent état parce que ça avait été une maison d'habitation jusqu'en 2009, néanmoins la nature avait repris ses droits et les propriétaires d'avant l'avait aménagée comme une véritable maison, c'est-à-dire avaient reconstitué un jardin là où était le plan des voies, ce qui fait qu'on a eu pas mal de mètres cubes à retirer pour être en mesure de rétablir le grill de voie que vous voyez aujourd'hui.
Du coup il y avait de la terre au-dessus du niveau des quais ?
Tout à fait, au niveau des quais, on savait que le quai était en-dessous, mais il a fallu déjà retirer 10 bons centimètres avant de retrouver les pierres du quai, ce qui montre donc le nombre de mètres cubes qu'on a retirés en plusieurs chantiers.
Ça fait déjà 5 ans que vous êtes ici ?
5 ans que le site a été créé, on a eu une phase importante de travaux d'infrastructure en fait, parce que comme je l'expliquais tout à l'heure, la nature avait repris ses droits donc il y avait énormément d'arbres à couper, et également des travaux de dégagement de terre et d'aménagements, qui ont permis, à compter du mois de septembre de l'an dernier, d'entrer vraiment dans la phase de développement actif et de réalisation du projet. Sans l'étape précédente, de toute façon, on aurait pris énormément de temps.

5 ans plus tard, quelques dizaines de mètres de ligne ont dores et déjà été posées en voie de 60 cm, et en voie métrique, en prévision de l'arrivée des premiers matériels à cet écartement, qui seront dans un premier temps exposés à la gare. Et la grande affaire de ce petit matin d'avril, c'est l'arrivée de l'un des pensionnaires du musée. Un authentique autorail OC2, ayant circulé pendant de nombreuses années sur le Réseau-Breton, et de ce fait desservi la gare du Bon-Repos.

Grâce à l'aide que nous a apportée la SABA sur cet engin, nous avons pu ramener en Bretagne un autorail OC2 qui est arrivé ce matin par camion, alors qu'il était parti la première fois par le rail, depuis Loudéac, mais comme quoi l'histoire se répète, c'est que sa première nuit en Bretagne il l'a passée très proche de la gare de Loudéac dont il était parti il y a 48 ans. C'est un autorail De Dion Bouton, ce sont les dernières productions de la société ferroviaire De Dion Bouton et celui-là étant le dernier de la série, c'est vraiment le dernier engin ferroviaire fait par cette société, qui était plus connu pour ses fabrications de cycles et de voitures au début du siècle. C'est un engin qui est, je dirais, un peu d'une technologie révolutionnaire, mais les choix qui ont été faits à l'époque se sont avérés payants, parce que, pour avoir eu l'occasion de circuler sur un de ces engins il y a une vingtaine d'année maintenant, lorsque l'engin roulait à 70 km/h on avait un confort de roulement qui n'était pas du tout évident sur d'autres engins contemporains. En plus, cet autorail a bénéficié d'une révision dans les années 75-76, ce qui fait que, comme il a été arrêté en 85, en fait il avait encore pas mal de potentiel, et il a conservé l'essentiel de ses composants hormis le moteur et la boîte de vitesse, ce qui fait qu'une remise en état dans les 4-5 ans est envisagée dès à présent.

C'est à une série de manœuvres plutôt délicates que nous allons assister ce matin, le site de la gare de Bon-Repos n'étant pas forcément très adaptée à la venue d'un convoi exceptionnel transportant un autorail sur une remorque de plus de 20 mètres de long. L'opération sera supervisée par Bertrand Lacarrière, ancien directeur technique du Train de l'Ardèche, associé à Christian Labetoulle dans ce projet.

Il faudra tout d'abord placer le camion dans l'axe de la voie préparée pour la réception de l'autorail …

puis caler des tronçons de voies métalliques de façon à faire le lien entre la remorque du camion et la voie sur laquelle l'autorail sera garé.

Enfin la troisième opération consistera à faire descendre l'OC2 de la remorque. Celui-ci n'étant plus motorisé, c'est en le tirant avec un bull, et en comptant sur la pente créée artificiellement qu'il va être possible de le faire glisser de nouveau sur des rails, tout en vérifiant à tout moment, qu'aucune pièce située sous l'autorail ne touche le sol.

L'opération sera rondement menée en quelques minutes seulement par Win Dick, un chauffeur de convoi exceptionnel dont la société c'est petit à petit spécialisée dans le ferroviaire.

Ça fait déjà 14 ans qu'on fait des transports ferroviaires. On a commencé d'abord avec des trams, et maintenant on déplace des locomotives jusqu'à 104 tonnes. C'est une association tout près de chez nous qui ont demandé de faire un transport pour un tram, alors on a commencé à équiper une remorque pour faire le premier transport et puis on a commencé à faire des locomotives diesel pour des usines. Et là, on a commencé à faire beaucoup de transports. On en fait, maintenant, à peu près 200-300 par an. Ça a été très bien, là-bas, l'accès n'était pas évident, mais ça a été très bien, mieux que je pensais pour sortir de là-bas, et le chargement ils ont dû le gruter avec deux grues parce qu'il était impossible de le charger par rail. Ça a été très bien, et ici le déchargement aussi. Ici, j'ai 22 mètres de longueur.
Parce que vous avez une partie qui est modulable, sur la remorque ?
Oui, ici je peux l'allonger de 5 mètres, ici je l'ai allongée de 3 mètres mais j'ai laissé un grand porte-à-faux à l'arrière, c'est plus facile pour rouler.

Et la mission de Win étant accomplie, il ne lui reste plus qu'à replier sa remorque, et repartir, en marche arrière pour quitter le site. Pas mal de kilomètres l'attendent d'ici sa prochaine mission, le lendemain, en Belgique.

Une activité plus traditionnelle reprend ses droits sur le site. Le lendemain de ce reportage, c'est une voiture qui sera livrée. Elle croupissait au fin d'un jardin depuis pas mal d'années. Sa restauration sera prise en charge par l'association des Amis du Chemin de Fer de Bon-Repos. Même si beaucoup a déjà été fait, les choses les plus sérieuses vont commencer maintenant. 15 jours après ce reportage, le site à ouvert ses portes à l'occasion de l'un des grands week-end du mois de mai. Pour sa première saison, le Chemin de Fer de Bon-Repos sera ainsi ouvert les samedi, dimanche et jours fériés, en mai, juin, septembre et octobre de 11 heures à 18 heures, et tous les jours en juillet et en août. Vous trouverez plus d'informations sur le site reseaubreton.com.


La semaine prochaine, retour du modélisme dans Aiguillages, nous irons en Alsace, visiter l'exposition Souffel'modélisme qui s'est tenue il y a quelques semaines, tout près de Strasbourg.

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